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16 mai 2000

Lueur d'espoir

Pendant que manou termine la confection du repas, je vais à la boulangerie chercher une baguette de pain frais. En rentrant, elle me fait part d'un appel de ma cousine

Devant ma mine déçue, ma grand-mère sourit.
.... Elle va rappeler.

Mon cœur s'emballe. Que penser ? Deux semaines qu'on a parlé de travail. Deux longues semaines faites d'espoir et de désespoir, pour finir par abandonner cette nouvelle perspective.

Nous finissons de manger quand le téléphone sonne, Manou va décrocher, en revenant elle me fait savoir que c’est Lise

Je prends le combiné et le cœur battant l'approche de mon oreille, ma cousine est à l'autre bout.
Elle me demande comment je vais. Je sais ce qu'elle va me dire. Elle a fait le maximum mais ils n'ont besoin de personne dans l'immédiat qu'ils vont nous tenir au courant si une opportunité se présente.

Je connais la musique

Elise ...Tu as rendez-vous à 15 heures, je te donne l'adresse, tu as de quoi noter ?

... Oui attends deux minutes.

D'une main tremblante j'écris sur le bord d'une enveloppe posée là, les renseignements, la ligne de métro à prendre, la sortie à emprunter. Je la remercie et raccroche joyeuse. Je prends ma grand-mère dans mes bras.

...... Bon c'est juste pour me présenter, mais sait-on jamais.  Je voudrais y croire Manou, juste deux mois, deux tout petits mois, c'est tout ce que je demande pour l'instant

...... Oui ma poupée, il faut toujours espérer. Bonne chance ma puce.

Fébrile, je me mets sur mon trente et un, me maquille, quelles gouttes d’eau de toilette parfait ma tenue.

Féminine je m'habille moderne, sans excentricité. Ma jupe au-dessus du genou, à hauteur raisonnable pour mon jeune âge, mes talons allongent mes fines jambes, mon maquillage léger fait ressortir le vert de mes yeux. Mes cheveux châtains, mi-longs tombent en cascade sur mes épaules. 

Avec Manou nous prenons un café. Anxieuse, je pars un peu après quatorze heures en direction de la station du RER. Mon dossier contenant mon cursus scolaire et mes quelques contrats de travail sous le bras, mon CV et une lettre de motivation, agrémentée d'une petite photo couleur.

J'arrive légèrement en avance. Ma cousine sur le trottoir fume en me guettant, elle rit en me voyant

  ... Bah au moins tu n'es pas en retard, allez viens je t'emmène voir le dirlo.

Tremblante, le cœur battant, je lui emboîte le pas. Nous entrons dans un grand hall. L'ascenseur nous conduit au 3e et dernier étage, une moquette épaisse étouffe nos pas. Elise s'arrête devant une porte au fond du couloir, me regarde et me sourit comme pour me donner du courage. Je prends une grande inspiration.

Elle frappe on entend "" Entrez""

Elle ouvre la porte et me laisse passer.
Elise ... Monsieur le Directeur, voici ma cousine.
Un homme une belle cinquantaine, se lève et vient à notre rencontre, il me donne une poignée de main franche, remercie Elise qui repart.

…... Asseyez-vous Mademoiselle.

Je prends place sur le bord de la chaise en face de lui. Il me demande mon âge, ce que je fais actuellement

….... D'après votre cousine vous n'avez pas fini vos études, où en êtes-vous ? Quels sont vos diplômes ? 

Tout en lui tendant mes papiers, je lui explique mon cursus, mes derniers partiels et mon souhait d'aller au master,

 Il jette un œil rapide sur le CV, s'attarde sur ma lettre de motivation, en hochant la tête

... Bien ! Bien ! Bien !

Il me rend mes papiers, en gardant le CV et la lettre l'accompagnant, tout en me posant des questions tantôt insignifiantes, tantôt subtiles où personnelles. Il note tous les renseignements que je lui donne. Le cœur battant, j'essaie d'affermir ma voix et réponds le plus clairement possible, souriant sous le trac qui me ronge, essayant de ne pas rougir.

….... Une chose m'interpelle mademoiselle, comment faites-vous pour travailler et aller à la FAC ?

En quelques mots, je lui explique le parcours que j'ai choisi, travailler pour payer la suite de mes études.

…... Vos cours se déroulent comment ?

….... Généralement le 1e vendredi de chaque mois entre dix-huit et vingt heures, il est possible qu'un cours soit décalé

……. Les horaires sont de huit-heures trente à dix-sept heures trente. Vous ne pourrez pas être à l'heure.

Mon cœur s'emballe, je blêmis sous son regard. Oh non, il va refuser pour une question d'horaire. J'essaie de trouver une échappatoire.

….... Je n'ai pas long de trajet monsieur, cela devrait aller !

….... Bien, bien, bien ! Seriez-vous prête à tourner dans la société ? Nous sommes à la recherche d'une vacataire à temps complet.

......... Oui bien sûr monsieur, sans aucun problème.

........ Quand seriez-vous libre ?

........ Je me tiens à votre disposition monsieur.

........ C'est parfait, mademoiselle, votre cousine vous tiendra au courant.

Il décroche son téléphone

..... Dites à mademoiselle Dumont, de monter chercher sa cousine. 
Il se lève signifiant l'entretien fini. Lise entre dans le bureau.

Lise .... Alors ? C'est bon monsieur ?

Le directeur sourit .... Il me faut soumettre le dossier au patron mademoiselle Dumont.

Lise étonnée ......... Bah ce n'est pas vous le DRH ?

Le directeur d'une voix taquine .... Sachez mademoiselle Dumont, qu'au-dessus de ma tête, il y a une autre tête

Lise éclate de rire .... Ah bah ouais hein, et pas une petite !

Je suis sidérée de l'insolence de ma cousine. Voudrait-elle faire louper cette toute petite occasion que je pourrais avoir, qu'elle ne s'y prendrait pas mieux.

Je ressors doublement déçue, encore un coup d'épée dans l'eau. Vingt minutes d'entretien pour me dire qu'on me contactera. Et avec l'intervention de ma cousine, je n'ai guère de chance, s'il associe sa verve à moi.

Dans le couloir ma cousine demande ....... Alors il a dit quoi ?

....... Qu'il te tiendra au courant.

 ....... Ah c'est tout ?

...... Oui !

...... Bah on attend hein !

...... Oui bien sûr.

...... En fait ça été long, parce que Duval était absent, mais dès qu'il est revenu, je lui ai parlé de toi

....... Oui, merci ma Lison

J'embrasse ma cousine et repars le cœur gros. Un immense désappointement me serre l'estomac. Je ne vais pas pouvoir continuer mes études et j'en suis dépitée.  

En rentrant Manou, voit tout de suite que je suis contrariée.

 ....... Tu ne sais pas ma poupée, ne te mets pas la rate au court-bouillon, il y a peut-être un espoir.

Je lui raconte la manière un peu cavalière que Lise a eu.

......... Ce n'est pas ta cousine qui fera pencher la balance.

Je hausse les épaules, fatiguée d'un coup.

....... Comme maintenant je vis chez toi, je vais essayer de demander une bourse d'études, peut-être aurais-je de la chance, et je vais demander à papa pour cet été

 ....... Mais oui, ça te permettra de jongler avec tes petits boulots.

Dans un murmure je lâche un « Oui peut-être »

Dans ma petite chambre, je troque mon tailleur contre mon short de ce matin.  Un livre en main je m'installe dehors sur les marches.

Je n'arrive pas à lire, mes pensées se baladent ailleurs que le règne du Tsar de Russie. 

Cette nouvelle semaine me parait interminable. Je n’ai pas de nouvelle de ma cousine depuis mardi. Le DRH n’aurait pas retenu ma candidature ou peut-être le patron voyant mon peu d’expérience. Ou alors l’impolitesse de Lise aurait joué contre moi ?

Je ne sais que penser.

Cette nouvelle semaine est terrible. Tous les soirs en me couchant, j’ai le cœur gros. Je comprends que je ne serais pas prise non plus dans cette société. Qu’est-ce qui fait pour que ça ne fonctionne pas ? Chagrinée au plus haut point, j’essaie de faire le point sur ma situation. Je vais malheureusement être obligée d’arrêter là mes études, je n’ai pas d’autre solution

Je m’endors les larmes aux yeux et le ventre plein de contractions

Ce matin, tout en faisant le marché, manou m'apprend que demain nous allons déjeuner chez mon oncle.

....... D'accord.

 ....... Tu n'as pas l'air enchantée ?

....... Si bien sûr Manou

J'espère me changer les idées avec ma cousine. Je suis désolée d'offrir ma tristesse à ma grand-mère, mais depuis cette dernière entrevue, et qui n'a pas plus aboutie que les autres, j'ai perdu mon entrain. J’ai compris qu’il ne servait à rien que je m’entête à vouloir continuer sur le chemin que je m’étais tracé. Je perds mon temps, jamais je ne réaliserai mon rêve. 

Habillée d'une jupe printanière fleurie et son caraco assorti, j'enfile mes ballerines quand j'entends ma grand-mère

....... Tu es prête poupée ? Ton oncle est là.

Nous montons en voiture. Tonton sifflote, et me regarde dans le rétroviseur en me faisant un petit clin d'œil. Je lui souris.

En ouvrant la porte on entend Lison dévaler les escaliers dans un cri de joie. Son père la rabroue en la traitant de petite gamine.
Lise taquine son père... Ouais bah c'est de ta faute si je suis petite, tu n'as pas mis la bonne dose

Nous rions de sa boutade. Le repas est animé. Je suis bien, j'oublie mes soucis.  Manou leur apprend que j’ai passé mes examens.

Mon oncle me regarde en fronçant les sourcils, ignorant de quoi Manou parle

... Quels examens ?

... Mon rendu de mémoire pour la fin des partiels

Lise ... C'est quoi les partiels ?

En deux mots je lui explique la fin de ma licence et la possibilité de passer en niveau supérieur, si j'ai réussi bien sûr.

Ma cousine railleuse ... Mais tu comptes t'arrêter un jour ?

En riant, je réponds ... Oui lorsque j'aurai mon master en droit !

Mon oncle ... Et comment s'est passé la première partie ?

... Bien mieux que je ne pouvais l'espérer, j'ai eu de belles moyennes.  

Mon oncle laisse échapper un sifflement ...... Ben dis-donc ma nièce, tu es une bonne toi !

Je souris en rosissant légèrement.

Lise se rembrunie un peu.
Lise ... Pfff ça m'énerve, elle a pris toute l'intelligence et moi vous ne m'avez rien légué.

Ma tante ... Tu es intelligente aussi ma chérie, ceci est de l'instruction. Vous êtes différentes, c'est tout ! Il faut des instruits, des petits, des grands, des patrons, c'est tout ce qui fait un monde.

Lise rit ... Ouais on va dire ça hein. Je t'aime maman.

Ma Tante ... Moi aussi je t'aime ma chérie, et je ne veux pas que tu changes, reste toi-même.

Mon oncle regarde sa fille, taquin ... Mais moi aussi mon petit lapin rose, je t'aime, tu es ma fille préférée.

Nous rions en aidant ma tante à débarrasser la table.  
Tout en dégustant la charlotte au chocolat confectionnée par tata, tonton demande à sa fille de ne pas faire durer le plaisir plus longtemps.

Mon regard va de ma cousine à son père. Ma tante, sourit, Manou attentive, suspend son geste. Un silence règne quelques secondes.
Mon oncle ... Allez Elise, annonce-lui !

Lison prend une profonde inspiration et se lève, d'une voix théâtrale ajoutant le geste à la parole, elle vient se poster près de moi en faisant une révérence qui prête à rire.
.........  Si mademoiselle Robin veut bien se présenter lundi matin 8 heures 30 à la société Cathenry et Cie, elle pourra signer son contrat de travail

J'écarquille les yeux, mon pouls s'accélère .... QUOI !

 ... Oui mademoiselle, vous êtes demandée au bureau du DRH de la société avec vos papiers et une attestation de Manou comme quoi elle t'héberge, enfin tout ton barda quoi !

Je me lève d'un bond et serre ma cousine dans mes bras, les larmes aux yeux je la remercie. Elle m'entraine dans une danse qui associe, le rock, la valse et le slow. Au travers de mes larmes, j'éclate de rire.

Ma tante ... Nous sommes heureux pour toi ma chérie. Nous cherchons par ailleurs dans nos connaissances. Mon frère n'est pas contre pour te faire aussi un contrat. Seulement tu aurais un long trajet 

... Je vous remercie, vous êtes formidables.

Mon oncle ... Ouvrons le champagne, ça te portera chance Mélissandre.
Nous trinquons à la venue de l'été, à cette chance d'avoir trouvé un job, à mes partiels. A la vie !

L'après-midi avec Lison nous allons dans le jardin profiter du soleil, nous parlons de tout ce temps perdu, de ces années sans nous voir ou si peu. 

Je me prépare avec grand soin. J’embrasse Manou lui souhaitant une bonne journée et pars heureuse. Je fais un rapide calcul, même en touchant le minimum légal, si je reste deux peut- être trois mois, je pourrais payer l’inscription et pratiquement un trimestre tout en gardant pour mes transports et mes repas du midi, j’allouerai à manou une petite somme pour mon entretien. Bon il ne me faudra pas faire de grandes folies, mais au moins j’avance et je croise les doigts

A la sortie du métro, ma cousine appuyée sur une vitrine de magasin m'attend. En riant nous nous embrassons.

Lors de ma présentation, je n'ai pas remarqué sur la gauche de l’entrée, une espèce d’alcôve avec un comptoir en demi-lune. Une plante verte trône sur un arrondi du plateau. Une grande fenêtre laisse entrer les rayons de soleil, filtrés par un store

Nous nous trouvons dans une grande pièce ouverte sur le hall. En face j’aperçois l'ascenseur, à sa gauche l’envolée de marches menant aux étages De l’autre côté presqu’en face de l’ascenseur un petit couloir mène à une porte en fer qui doit certainement être un sous-sol, à droite se profile un autre couloir

Nous passons de l'autre côté du comptoir, dessous une large étagère supporte plusieurs téléphones à touches. Lise appuie sur un commutateur, les voyants des téléphones s'allument, elle se retourne et met une cafetière en route, elle me fait asseoir à côté d'elle. Nous buvons notre café en discutant, quand le monsieur qui m'a reçu arrive, une mallette de cuir à la main.
Instinctivement je rougis me sentant prise en faute, et murmure un bonjour monsieur.

Le DRH ... Bonjour mesdemoiselles, allez-vous bien ?

Lise ... Bah comme un lundi hein !

Le DRH ... Oui comme un lundi, en forme après deux jours de repos donc !

Lise rit ... Ouais enfin le week-end c’est pour sortir. Et puis je suis toute seule, vous comptez faire quelque chose ?

L’homme sourit .... Mademoiselle Dumont, je vous sais capable d’assurer la bonne marche du standard.
Elle bougonne un .... Ouais, ouais c’est ça, mais le salaire lui il n’assure pas deux personnes
Le DRH ne répond pas, je suis choquée de l’audace de ma cousine. Elle cherche quoi ? A ce qu’il ne m’embauche pas.

Il me regarde en souriant, intérieurement je boue de colère contre l’attitude de Lise

Le DRH ... Voudriez-vous me suivre mademoiselle !

Je prends mon sac, et lui emboite le pas, nous montons en ascenseur. Il ouvre cette belle porte de chêne, à la plaque de cuivre indiquant « DRH »

... Asseyez-vous mademoiselle.

Je me pose au bord de la chaise, un peu nerveuse. Il me fait un grand sourire jovial, pose sa mallette sur le bureau et prends place face à moi.
... Comme je vous l'ai dit nous recherchons une personne pouvant tourner dans les services au gré des besoins d’autant que les congés arrivent

Il ne quitte pas mon regard. La gorge nouée je fais oui de la tête.

..... Actuellement vous serez postée au standard, avec votre cousine, puisqu’elle râle que sa collègue soit absente quelques jours. Avez-vous apporté les documents que j'ai demandé à mademoiselle Dumont ?
... Oui monsieur

J'ouvre mon sac, prends mon portefeuille et sors mes cartes, sécurité sociale et identité

.... Permettez-vous que j’en fasse des copies ?

... Oui bien sûr Monsieur

Il se lève, se dirige vers une porte latérale, j'entends parler. Je jette un coup d'œil circulaire sur cette belle pièce claire.

Un grand bureau directorial en bois clair, l’écran d'ordinateur placé sur le retour. Un siège haut en cuir noir. Quelques papiers en pile bien rangée.

Il revient les mains vides, s'assoit et me demande un justificatif de domicile et un RIB. 

.... Puis-je les garder ?

.... Oui monsieur.

.... Vous travaillez surtout en milieu bancaire, à ce qu’il me semble.

... Oui monsieur.

Une dame vêtue de gris, à la mine revêche entre par cette porte latérale, elle pose sur le bureau mes documents et les photocopies, ressort sans un sourire, sans un mot.

Il prend les photocopies qu’il pose sur le côté de sa table de travail et me tends mes cartes. Je les glisse dans mon sac.

... Le travail n’est pas vraiment le même.
... Je sais m’adapter monsieur.

.... Bien ! Je vais vous faire signer un contrat pour un mois, nous aviserons ensuite !

Il ouvre un tiroir sort des papiers dactylographiés et un stylo qu'il me tend, il pose les feuilles devant moi

... Vous pouvez lire ! Le contrat relate votre fonction en tant que vacataire. Il est en deux exemplaires.

Je survole rapidement, mon pouls s’emballe au chiffre de mon salaire. C’est une fois et demie ce que j’avais espéré.

Je mets mes initiales, signe la deuxième page, écris comme il me le conseille « lu et approuvé » et mets la date. Je fais de même avec l'autre contrat. Tout ça à côté d’une signature bien calligraphiée et un paraphe M.J

Il me tend un exemplaire, et avec un grand sourire, me souhaite la bienvenue dans l'entreprise.

... Saurez-vous redescendre ?

... Oui monsieur.

Je le remercie. Le cœur battant de bonheur je rejoins ma cousine à son poste. 

Elle me donne une photocopie contenant des noms et des numéros, m'explique les touches du standard, j'ai devant moi 3 téléphones, Lise aussi. Elle m’explique le fonctionnement de toutes ces touches, selon si la lumière est verte ou rouge.

... Si on te demande Mr Duval ... regarde sur la feuille, Duval est au numéro 2, tu appuies sur la touche 2 et là tu as Duval en direct ... Tu lui donnes le nom de la personne et s'il te dit passez-le moi, tu enfonces cette touche verte qui sera rouge quand tu es en ligne. S'il te dit, ne me le passez pas. Tu appuies sur cette touche et tu dis Mr Duval est actuellement en ligne il vous rappellera, ou il est sorti, ou il est rendez-vous, enfin tu dis ce que tu veux.

Je ris ... Hou la ! La ! Pourvu que je ne me trompe pas.
Lise ... T'inquiète je vais t'aider.

Lise, me fait prendre des tickets restaurant au secrétariat. La société est entourée principalement de bureaux et boutiques, un fast-food, et plusieurs petits restaurants ou café-restaurant-brasserie faisant des plats du jour et, payables au moyen de ces tickets, permettent de nous restaurant à prix raisonnable.

Le midi elle m'emmène manger dans un petit restaurant tout près.

En rentrant Elise fait du café. Tout en le buvant elle m'explique qu'on travaille pour une société de location de véhicules, et qu'on se trouve au siège social.
... En tout cas ça va me permettre de voir venir.

Lise fait une moue qui me fait rire .... Moi mon père m'oblige à mettre de côté pour passer mon permis

... Tu as bien raison, moi je vais placer pour mon inscription et payer le premier trimestre et je donnerai à Manou pour ma bouffe et mon entretien, sa retraite n'est pas trop grosse, et je ne veux pas profiter de la situation.

... Oui moi j'ai la chance mes parents ne me demande rien

Elle rit, elle est bien plus jeune que moi dans sa tête et pourtant elle est de 6 mois mon aînée. Oui mais voilà, nous n'avons pas eu la même jeunesse. Tant mieux pour elle, je ne la jalouse pas, nous avons toujours été très proches petites, nous sommes davantage des sœurs que des cousines.

Le soir tout en mangeant je raconte enthousiasme ma journée à Manou, en lui précisant que j'ai signé un contrat d’un mois.
... Dis Manou, le directeur m'a dit quand j'ai signé mon contrat, nous aviserons après.  Tu crois que ça veut dire qu'il m'en fera un autre ?

... Oh certainement ma poupée, je ne vois pas les choses autrement. Celui-ci est le contrat d’essai légal

En me couchant je pense avec bonheur à ce travail qui va enfin me sortir de mes soucis. Le salaire et la prime de vacation me donne une somme largement au-dessus de mes espoirs.

En arrivant ce matin au métro, je surprends Lise à fumer

... Bah tu fumes dès le matin ?

Elle rit ... Bah oui pourquoi ? Ça va ?  

... Oui et toi ?

... Ben ouais demain on ne travaille pas, c’est cool !

Je souris, elle écrase son mégot, en chemin. Tout en préparant le café, Lise répond au salut des employés qui défilent les uns derrières les autres. Certains sont familiers et lui font la bise, d'autres plus réservés, un signe de main. D’autres encore, passent sans nous voir.

Les premiers jours, les salariés s’étonnent de ne pas voir la collègue de Lise  

... Salut Elise, tu as changé de collègue ?

Lise ... Oui c'est ma cousine.
Quelques-uns se trouvant drôle, demandent, si je suis Bécassine. Inlassablement Lise répond mais non, c'est Mélissandre.

J’apprends par Lise que la femme grise de là-haut est la secrétaire de direction. Le matin elle arrive avec son air revêche. Nous devons lui remettre une sacoche de cuir contenant le courrier. Je lui tends avec un sourire. Elle la prend d’un geste sec et part sans un merci. Je suis un peu décontenancée de cette attitude.

Le directeur arrive, affichant son sourire jovial, il vient nous saluer. Taquine Lise lui répond effrontément, ce qui me met mal à l’aise. Enfin le calme se fait dans le hall, nous buvons tranquillement notre café.

Je fais part à Lise que je trouve le patron assez cool et bel homme, mais un peu vieux pour elle

Dans un éclat de rire elle m’explique... Ah non Duval ce n'est pas le patron, c'est le directeur, enfin le DRH !

... Ah d'accord, et le patron c'est qui ?

... On le voit rarement au standard, Il passe directement du parking au troisième

... Bah au moins il n’est pas sur votre dos.

 ... Non ça va, on le voit des fois le midi quand il va bouffer. Il est trop canon ce mec ! Il est à tomber

Je ris, ma cousine se croit amoureuse toutes les semaines. Je lui fais remarquer railleuse

 ... Non mais là tu ne peux pas comprendre, je te jure Méli je suis raide dingue de lui. Quand je le vois, j’ai les jambes qui tremblent ? Ça n’a rien à voir avec les copains !
Je ris ...  Donc on a toujours à faire au DRH ?

... Ouais généralement c’est ça !

D'un coup les lignes se mettent à sonner, presque toutes en même temps, arrêtant nos échanges. Je fais au mieux pour ne pas me tromper. D'un œil Lise surveille si éventuellement je commets une erreur.

Vers midi, enfin le calme revient.
Lise ... Tu t'en es sortie à merveille ma Méli.

... Heu oui, mais pas rapidement.

... Ouais bah ils attendent et puis c'est tout.

Au métro Lison m'embrasse et me souhaite un bon jeudi, alors que je pars vers ma destination, elle me crie
... Fais un bisou à Manou

Des gens se retourne, je souris, et lui fais signe de la main.

Demain nous ne travaillons pas, en raison du jeudi de l’Ascension, et dans le RER je réfléchis à plusieurs choses. Je voudrais demander la permission à ma grand-mère d’installer internet, je vais en avoir besoin pour mes cours. J'aimerai aussi enlever ce petit lit de bébé qui ne sert qu’à coucher mes poupées et celles de Lise. A la place je pourrais installer un bureau pour travailler. Mais comment l’obliger à tous ces chamboulements sans lui perturber sa petite vie tranquille ?

Je profite de l'après-repas, le moment où nous nous retrouvons toutes les deux dans le salon pour regarder un peu la télévision. Je me lance.
... Manou j'aimerai te demander quelque chose.
Manou ... Oui ma poupée, qu'est-ce qui se passe ?

... Voilà pour l'école j'ai besoin d'internet, les cours sont en visio-conférences. De plus j'ai toujours d'importantes recherches à faire. Est-ce que cela t'ennuie si je le fais installer ?

  ... Non bien sûr, mais combien cela va nous coûter ?

  ... Non Manou, je paierai, et ne t'inquiète pas du prix, ce n'est pas exorbitant trente euros tout au plus.

  ... Hum, tu me racontes des histoires !

J'éclate de rire devant la mine sceptique de ma grand-mère, et lui propose d'aller chercher un prospectus à la boutique.

Bras dessus-bras dessous, nous descendons la rue et allons sur le grand boulevard.

Une jeune femme souriante nous accueille, demandant si elle peut nous renseigner.

Tout en répondant à son sourire, je lui demande les offres internet.

La vendeuse très aimablement nous propose diverses offres avec un téléphone portable que je décline. Je ne vois pas la nécessité pour l’instant de cette dépense superflue.

Elle me conseille, l'offre à vingt-quatre euros quatre-vingt-dix. Je me tourne vers Manou en souriant.
... Tu vois ce n'est pas si cher que ça !

La vendeuse ... C'est notre offre de bienvenue aux nouveaux clients. Elle est très avantageuse

Sans hésiter je lui dis .... Je prends celle-ci. Pourriez-vous faire en sorte que ce soit rapide ?

La vendeuse regarde sur son ordinateur et me propose mercredi prochain dans la matinée.

 ... Je préfère un soir après 18 heures, ma grand-mère sera seule, et je veux être là. Sinon un samedi.

La vendeuse .... Malheureusement tous nos samedis sont pris jusqu'en août. Sinon j'ai jeudi 15 juin à 18 heures.
J’hoche la tête ... C'est parfait, je vous remercie.

Elle me fait signer le contrat et l'autorisation de prélèvements. En rentrant nous faisons quelques achats en prévision du repas.

Je reprends le travail pour une journée. En moi je souris, cette semaine est courte.

Le midi j’apprends à Lise que je vais bientôt avoir internet, elle me donne ses coordonnées de connexion. Au RER avant de m’embrasser elle me demande si ça me dirait de sortir. Gentiment je refuse prétextant de la fatigue.

Je prépare deux menthes à l'eau et entraine ma grand-mère dans le jardin. Installée sous le gros tilleul Manou me demande des nouvelles de mon travail.

...... Tu sais Manou c’est assez répétitif. Répondre au téléphone, n'est pas plus compliqué que ça, quand tu connais le standard.

Manou sourit pleine de bonté .... Ce n'est pas grave ma poupée, tu as du travail c'est l'essentiel !

... Oui Manou, c’est super, je n’y croyais plus vraiment
... Tu vois qu’il ne faut jamais perdre espoir.

... Oui, un mois pour l'instant, je verrai après. Il me faudrait peut-être dès à présent chercher une autre place Manou

... Non d'après ta cousine, ton contrat va se prolonger

... Ah bon ! Comment peut-elle le savoir ?

... Aucune idée, mais elle a l’air d’être sûre de ce qu’elle avance
Je fais une moue dubitative. Je ne fais jamais de projets trop lointains, j'ai toujours l'impression qu'un grain de sable va contrecarrer mes plans.

J’aide manou à préparer le repas.

Tout en lavant la salade, je lui demande si ça la dérangerait que je mette un bureau dans la chambre à la place du petit lit.

N’obtenant pas de réponse je me retourne, et aperçois avec stupeur, le visage de manou voilé par la tristesse.

... Manou ça va ?

... Oui ! Oui ma poupée, mets un bureau.

.... Non Manou, ne t'inquiète pas, c'était une idée stupide, je travaillerais dans la cuisine si cela ne t’ennuie pas.

Posant la pile d'assiettes je prends ma grand-mère dans mes bras, et l'embrasse. On se sépare en entendant la sonnette.

En ouvrant, je me trouve devant une Lison toute excitée. Mon oncle et ma tante suivent leur fille en souriant.
Manou .... Ma jolie te voilà bien excitée, c'est de venir rendre visite à ta grand-mère ?

Lison en riant prend notre grand-mère dans ses bras et la fait tournoyer. Manou rit de bon cœur.
Lise ... Mais oui Manou tu sais bien que tu es la meilleure des mamies et que je t'aime à la folie.

Manou embrasse sa petite fille en la traitant de petite rusée. ....... Qu'as-tu à me demander ?

Lison fait l'offusquée .... Moi ? Mais rien Manou, comment peux-tu penser un truc pareil ?

.... Parce que je te connais ma puce, et tout comme quand tu étais petite et que tu me faisais un câlin pour une sucette.
Lison ... Oh Manou, tu parles de trop, ça ne se dit pas ces choses-là.

Nous rions Manou arrange le joli bouquet de fleurs que ma tante vient de lui offrir, elle place le vase au milieu de la table de salon.

Nous nous installons pour prendre l'apéritif, je bois une menthe à l'eau. Mon oncle me demande les résultats de mes partiels, je lui réponds que je n'ai encore rien reçu.

Manou ....... A ce propos mon grand, Mélissandre a besoin de place pour travailler, ne serait-ce qu'un bureau. Vois-tu un désagrément à ce qu'elle prenne le tien ?

Mon oncle ........ Maman, tu es chez toi, tu fais comme bon te semble. Et pourquoi ne pas lui donner ma chambre tout simplement ? Elle est bien plus grande

Manou ........ Mais oui bien sûr, ça serait parfait. Tu veux ma poupée ?

...... Heu bah si ça ne gêne pas.

Tonton rit.... Mais non, prends la chambre de ton vieil oncle ! Tu sais je n’en ferai plus rien

 .......  D’accord alors !

..... Et tu seras mieux installée. Elle donne sur le jardin, tu verras c'est sympa l'été avec la porte-fenêtre. De plus elle est moins bruyante que l’autre qui donne sur la rue

 ........ Merci, je déménagerai mes affaires ce week-end

......... Dis maman, nous pourrions la rajeunir un peu tu ne crois pas ? Un petit coup de peinture ne serait pas du luxe. Le papier avec des voitures et des motos, ce n'est pas terrible
Manou ... Je ne veux pas t'obliger mais c'est vrai que ça ne serait pas mal

Ma tante qui n'a rien dit jusqu'à là rajoute.... Oui c'est triste pour une toute jeune fille, et nous pourrions profiter pour faire ces quelques travaux de rafraichissement, qu'en pensez-vous Manou ? Depuis le temps qu’on en parle.

Ma grand-mère sourit ........ Vous êtes gentille Patricia, c'est vrai que ce pavillon n'a pas bouger depuis plus de trente ans.
Mon oncle d’un ton qu’il veut autoritaire. ........ C'est dit, nous viendrons faire des travaux rapidement, attends Mélissandre avant de transférer tes affaires

Manou ....... Mais combien ça va couter ?

Tata répond gentiment ... Ne vous inquiétez pas de ça, mon beau-frère nous fera de bons prix.

Sur ces bonnes paroles nous passons à table. Manou à fait un rôti avec des petites pommes de terre sautées à l'ail.

La journée est faite de rires et projets de travaux pour moderniser le pavillon de ma grand-mère, chacun donnant ses goûts et ses idées.

Entourée de ma famille qui m’a tant manquée, je renais.

J’entame ma deuxième semaine au standard avec Lise. Les journées passent vite, entre les appels téléphoniques et les bavardages incessants de ma cousine qui me fait souvent rire, elle ne prend rien au sérieux. Elle connait tout le monde, me raconte la vie des uns et des autres, elle est au courant de beaucoup de choses sur les employés. Untel couche avec Untelle ou Untel manque souvent, ou encore Untel fait ci ou ça, a dit ceci, cela.

Dans les moments creux de l’après-midi Elise lit des magazines ou fait des mots mêlés pour passer le temps, quelques fois elle sort fumer une cigarette. Du coup j’emmène quelques fiches de révisions.

Ce matin, Lise taquine effrontément le DRH, qui demande si tout va bien

......... Bah pire monsieur, trois jours de repos, vous imaginez ?

Narquois il répond. ......... Oui mademoiselle Dumont, j’imagine, et vous allez êtes en grande forme mardi !

....... Exactement !

Je le vois prendre l’ascenseur en souriant. Je suis tout de même un peu estomaquée de la manière qu’elle a de répondre.

En rentrant ce soir, manou m’apprend que la famille vient demain pour commencer les travaux. En pensant à ma future chambre, je fais des projets Je la voudrais peinte en clair pour qu’elle soit bien lumineuse. Les meubles sont en bois foncé, presque noirs, ce n’est pas grave, au moins j’ai un toit et je suis bien, plus de cris, plus d’insultes. Que l’amour de ma grand-mère qui m’a tant manqué.

Tonton a décidé de commencer les travaux rapidement avant que Manou ne change d’avis. Nous avions ri devant la tête de ma grand-mère.

... Non mais traite-moi de girouette

Il a répondu sérieux .... Non juste que ça fait dix ans qu’on te propose de rajeunir cette maison. Tu vis dans les souvenirs ça ne sert à rien. Nous serons là samedi matin.
Le visage de ma grand-mère s’était quelque peu assombrit. Tata avec beaucoup de finesse avait détourné la conversation, expliquant que lundi étant férié, en trois jours c’était suffisant pour remettre la chambre en état.

La sonnette de la porte d’entrée retentit, la famille entre avec grand bruit, Lise chante. Ils sont chargés de grands cartons de pizza, une énorme tine de peinture blanche et tout un attirail de matériel dans des sacs

Ma cousine demande à Manou pour dormir avec moi ce soir. Heureuse d’avoir ses petites filles, elle accepte d’emblée.

Tonton ... Vous êtes en forme les filles pour faire les travaux ?

Lise … Bien sûr mon papounet, tu vas voir comment on est d’attaque.

Je sers un café à tout le monde. Attablés, nous récapitulons avec tonton un plan des tâches. Démonter les meubles, les sortir au maximum de la chambre pour avoir de la place, décoller le papier, laver les murs, lessiver le plafond, faire de l’enduit, peindre et enfin poncer le parquet avant de le vitrifier
Lise ... Oh doucement hein, tu nous as pris pour des bonhommes ?

Son père rit ........ Non, mais si tu mets autant d’ardeur au travail que ta langue peut en fournir, nous devrions avancer rapidement

....... Ouais, ! T’as vu comment t’es ? Espèce d’esclavagiste

Son père riant pousse sa fille .... Allez les filles on y va !

En un tour de main, tonton démonte le lit et le bureau, avec Lise nous portons les planches dans le salon, tonton et tata le sommier et le matelas qu’ils adossent au mur dans le couloir.

Avec Lise nous rangeons les bibelots dans des cartons que nous portons dans la voiture de ses parents. En revenant, nous voyons l’armoire au milieu de la chambre.
…… Tu ne la démonte pas tonton ?
….. Non ma grande, gagnons du temps, elle ne nous gênera pas pour l’instant.

….. D’accord.

Avec ma cousine, nous vidons l’armoire, qui ne contient pas grand-chose. 

Tonton remonte de la cave, avec des seaux remplis d'eau chaude. Tout en sifflant des petits airs il nous entraine en cadence. Nous décollons le papier peint désuet et passé, qui se détache facilement du mur. Nous tirons de grands pans en riant

La matinée est bien occupée, dans de grands sacs poubelle nous mettons les lés de papier arrachés, et les portons dans la voiture, tonton passera à la déchetterie.

Après manger, avec Lise nous lessivons et grattons les murs à l’aide d’eau chaude additionnée de lessive, pour enlever les traces de colle. Pendant ce temps tonton nettoie le plafond.

Nous rangeons le chantier à l’heure de diner. La journée se termine par un repas dehors à l’ombre du gros tilleul. Lison n’arrête pas de jacasser et faire le pitre, Manou rit aux larmes. Avec ma cousine, nous débarrassons et rangeons la cuisine. Fourbue nous embrassons notre grand-mère et allons prendre une douche avant de nous coucher, nous ne tarderons pas à nous endormir.

Pendant que nous débarrassons la table du petit déjeuner, Manou va se préparer, Lise ouvre à ses parents au premier coup de sonnette

Après un café avalé rapidement, mon oncle nous entraine dans la chambre.

D’un gros pot il prend sur une spatule un peu d’enduit et nous montre comment reboucher tous les trous, imperfections et petites fissures des murs.

A midi nous prenons une pause pour déguster le repas que tata et manou ont cuisiné.

L’après-midi, tonton nous tend deux grosses pailles de fer et nous explique comment la passer sur le parquet dans le sens des lames de bois.

Il ponce légèrement l’enduit des murs, et remets par-ci par-là un peu de pâte. A quatre pattes par terre et en appui sur nos mains avec Lise nous frottons poussant des cris de bêtes féroces en riant.

Les murs prêts, il décape les plinthes à l’aide d’une petite ponceuse plate.

Nous passons un bon coup d’aspirateur et de serpillère pour enlever toute trace de poussières.

Tonton ferme la porte, s’en est fini pour ce dimanche.

Lise dort avec moi, nous ne bavardons pas longtemps. Fatiguées, nous nous tournons chacune de notre côté.

Je secoue doucement Lise ... Hé la marmotte tu te réveilles ?

.... Hum il est quelle heure ?

... Neuf heures et tes parents vont arriver. Elle se lève d’un bond, les cheveux en bataille je ris devant sa tête d’endormie. Nous allons à la cuisine, Manou épluche une salade.
... Alors les poupées, avez-vous bien dormi ?

Lise ... Oui Manou trop bien.

Je laisse ma cousine embrasser notre grand-mère et lui fais à mon tour un petit baiser. Nous nous asseyons autour de la table pour déjeuner.

La sonnette retentit, Manou va ouvrir.

On entend tonton ....... J’espère qu’elles sont levées les toupies.
Manou ... Oh il n’y a pas bien longtemps mon grand.

Nous mettons nos bols dans l’évier et allons embrasser les arrivants
Mon oncle ... Vous avez cinq minutes pour vous préparer !

On fonce dans la salle de bains, en riant. J’attache mes cheveux en queue de cheval.

Il nous tend deux balais-brosses ....... Vous trempez le balai dans le seau, attention il y a de la lessive à base de soude, puis vous frottez lame par lame, ensuite nous rincerons.

Avec Lise nous nous mettons pleines d’ardeur au travail, appuyant sur nos balais de toutes nos forces. Je commence à avoir mal aux avant-bras. Lise souffle comme une baleine.

Nous jouons aux épées avec nos manches de balai, tonton se fâche

... Oh les filles, vous n’êtes pas possibles.

Nous rions de plus belle pendant que tonton rince soigneusement. Nous lui amenons des seaux d’eau claire au fur et à mesure.

 A midi tata nous appelle pour manger. Je me désaltère de deux grands verres de menthe à l’eau et les avale coup sur coup.

Tonton ... Bien les filles, vous êtes de bons petits soldats. Nous allons nourrir le plancher, allez venez !

Le parquet en séchant est devenu blanchâtre, je suis déçue du résultat.

Tonton ... Voilà des pinceaux, et dans le sens des lames, vous allez passer ce produit pour le raviver

Il nous montre, se met dans un angle et commence à appliquer le liquide qui ne sent pas très bon. Au fur et à mesure que le produit entre dans le bois et sèche, le parquet reprend une couleur moins terne.

Nous prenons une pause d’une heure, avec Lise affalée dans l’herbe nous somnolons. Tonton vient nous chercher pour passer une deuxième couche de produit sur le parquet.

Nous nettoyons les pinceaux, rangeons le matériel dans un coin du couloir. Tonton ferme la porte.

Tonton .... Allez, nous verrons le reste samedi prochain. Ça suffit pour ce week-end !

Je passe aux toilettes, et vais me rafraichir un peu à la salle d’eau. Au travers de la porte, Lise m’appelle

....... Tu viens Méli

..... Oui j’arrive.

En revenant à la salle à manger, je vois à ma place plusieurs paquets cadeaux. Vendredi j’ai eu vingt ans. 

Mon pouls s’accélère. Depuis combien d’années personne ne m’a souhaité mon anniversaire ? Je sens les larmes monter, je les regarde un par un, bouleversée et ne sachant pas quoi dire.
Ma cousine m’entraine vers ma chaise

.... Allez l’intello, montre-nous un peu tes cadeaux.

Je souris au travers de mes larmes et commence par un premier paquet, de la part de mon oncle et ma tante, je découvre un très beau sac à main féminin tout en cuir. Le deuxième cadeau, de la part de manou est une jolie veste blazer noire Enfin le cadeau de ma cousine, un jeans de marque. Emue, je me lève et fais le tour de la table pour embrasser et remercier tout le monde

Lise en riant me dit ... Ouais tu feras moins intello en jeans

En riant je lui fais remarquer que dans un bureau, le tailleur est plus approprié.  

Nous dinons dans la joie et les rires. Ce qui ne m’était pas arrivé depuis très longtemps. Comme d’habitude Lise amuse tout le monde

Son père ... Tu n’es pas si fatiguée que ça, ma fille.

Lise ... Oh papa, c’est pour combattre la fatigue justement. Pfff tu ne comprends rien.

Nous rions devant son air de petite fille prise en faute.

Ces trois jours sont passés à une telle vitesse. Il faut dire que tonton nous a bien occupées.

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