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29 juillet 2002

Les vacances

Ce matin manou et Patrick partent quelques jours en Bretagne. Dans la matinée de mardi, alors que je viens juste de coucher ma poupée, le téléphone sonne, je cours dans le bureau et décroche.

….. Allo ?

….. Darling ?

….. Oui.

…. Marc vient de me téléphoner, ton amie a accouché cette nuit d’un petit Aurélien

….. Oh trop cool, elle est où ?

….. A l’hôpital de l’orangerie

….. On pourra aller la voir ?

….. Oui, en fin d’après-midi, je viens te chercher

…. Mais et la chambre ? Elle est chez manou.

….. Une des employées est à demeure, nous enverrons Marc la récupérer, je pense que ta grand-mère a laissé des directives.

….. Oui d’accord

Nous papotons quelques minutes. Je file me préparer et descends sur le boulevard, un magasin bébé-enfant présente de jolies choses.

Je choisis un petit ensemble en 3-6 mois, ajoute un beau pyjama en velours et un petit doudou lapin. Je demande un paquet cadeau

En rentrant, je vais me rafraichir, la chaleur dehors est pesante et orageuse.

Matthieu arrive de bonne heure, je viens de finir le biberon de Margaux, et lovée dans le canapé, la petite dans les bras, je lui murmure quelques mots

En chemin, j’explique mes achats à Matthieu, sans quitter la route des yeux, il me sourit ……. Oui darling, tu as eu raison.

A l’accueil, nous demandons la chambre de madame Germain.

Matthieu frappe discrètement à la porte, et main dans la main, nous entrons.

Gy sourit à notre entrée. ……. Oh c’est gentil de me rendre visite.                                

J’embrasse mon amie et laisse Matthieu lui faire la bise. Je me penche sur le petit berceau en plexis. Un joli bébé dort à poings fermés. Je m’assois au pied du lit

…. Alors raconte !

…. Tout s’est très bien passé, et rapidement.

…. Il est tout mimi.

….. Il ressemble beaucoup à Quentin à la naissance

….. Peut-être changera-t-il en grandissant

Gy hausse une épaule et sourit ……. Il fera bien comme il veut.

Je ris ……. Exactement, Margaux est bien le portrait de son père

….. Tu as des photos ?

….. Oui !

Je sors mon téléphone et fait défiler les photos de ma puce prise sur toutes les coutures

….. Comme elle est belle !

….. Merci ma Gy.

Ghyslaine lève les yeux vers Matthieu qui sourit sans parler …….. Elle vous ressemble beaucoup monsieur Jorelle

….. Les chiens ne font pas des chats, Ghyslaine

Nous rions. On frappe à la porte qui s’ouvre en même temps. Marc donnant la main à Quentin entre. Nous nous saluons, je l’embrasse et embrasse le petit

….. Bonjour Mélissandre, tu as vu mon petit frère

…. Oui j’ai vu ton petit frère, il est beau

….. Oui, maman dit qu’il me ressemble

Je souris, nous prenons congé, voulant les laisser en famille. J’embrasse mon amie, et lui promets de l’appeler

Nous passons une soirée tranquille, devant la télé.

Mercredi matin je téléphone à mon amie. Nous évitons le sujet Christine et mon père. Nous parlons un peu de Lise

Ghyslaine ne tarit pas d’éloges sur ma cousine, qu’elle ne reconnait pas, elle me fait rire.
…. J’ai l’impression de trouver ton double ma biche. Et même encore plus calme que toi

Vendredi Gy m’apprend qu’elle sort le lendemain. Je suis contente pour elle. C’est vrai, à la clinique ou hôpital, certes on ne fait pas grand-chose, mais les journées sont longues et on ne se repose pas vraiment. J’ai eu la chance que Matthieu me rende visite longuement, et reste le soir pour diner avec moi.

Ce midi nous sommes invités à déjeuner chez tata. Lise est en beauté dans une petite robe estivale qui lui va à ravir, je lui en fais compliment.

Je suis étonnée de trouver Maryse, je la croyais partie avec son beau-frère et sa belle-sœur.

Pendant le repas, Alexandre nous fait rire de ses réparties pleines d’humour, mon mari est au diapason, malgré tout on sent que Maryse n’est pas dans l’ambiance. Sa bouche pincée en témoigne.

Sans raison, je sens que ça m’agace. Je lui en veux d’être souvent d’une humeur de chien, alors que je l’ai connue pleine d’entrain et toujours prête à lancer une conversation, si futile soit-elle.

J’aide ma cousine à débarrasser, dans la cuisine je lui demande si elle a remarqué la grise mine de la tante

Ma cousine sourit. ….... Bah tu sais, je ne la connais pas vraiment autrement. Elle fait toujours la gueule

…… Je l’ai connu vraiment plus dynamique.

….. Je ne sais pas, je ne demanderai à Alex.

Nous chuchotons tout en rangeant la vaisselle dans la machine. Tata nous rejoint, elle sort un magnifique gâteau du réfrigérateur, avec Lise nous emmenons le plateau de café et les petites assiettes.

Je pose le plateau sur la table, et vais dans la chambre de tata. Margaux est réveillée, je change sa couche, prends dans la mallette son biberon, et mon bébé dans les bras, je vais faire chauffer son lait.

Je retourne dans la salle à manger, en souriant je tends ma fille à sa marraine et pose le biberon sur la table.

Lise tout sourire me remercie muettement. Elle cale tranquillement l’enfant dans le creux de son bras et lui présente le biberon au bord des lèvres. La petite se jette goulument dessus. Un silence se fait, tous les regards sont braqués sur Lise qui finit par rougir.

Tata …… Elle est si petite, elle sera toute menue comme sa maman.

Maryse qu’on n’a pas beaucoup entendue, répond d’un ton ironique ……. Oui enfin elle a bien le temps de changer !

Et voilà les deux femmes à discuter de Margaux, elle ressemble à son père, elle est sage comme sa mère. Elle a de longs doigts. Elle aura de beaux cheveux

Je souris tout en dégustant mon gâteau et buvant mon café. Maryse contre systématiquement tata.  Alexandre y va de sa dérision

…… Elle ne marche pas encore ?

J’éclate de rire ……… Non tu as vu, elle est vachement en retard.

….. Alors ce n’est pas une Jorelle !

Tata taquine ……. Laissez-là donc aller à son rythme, quand elle va commencer à crapahuter vous serez les premiers à râler qu’elle touche à tout

Alexandre. ….. Ah bon ! Sa mère était comme ça ?

Ma tante rit de bon cœur …… Oh que non, c’était un petit trésor.

Alexandre ………. Hum, j’ai quelques doutes, et dites-moi, comment était Elise alors ?

 ……. Mon premier trésor, puisque de quelques mois de plus que Mélissandre. Le ciel nous a comblé en nous donnant deux adorables poupées, et maintenant cette petite perle.

Alexandre. ……..  Chère belle-mère, nous vous ferons un petit fils, vous verrez tout gentil comme son père

Je ris, je ne peux pas m’empêcher de railler ………. Gentil comme son père ? Pauvre Lison, je te plains

Tata ……. J’aimerais bien un petit fils, effectivement

Lise ……… Hé doucement hein ! On n’est même pas mariés

Maryse ……… Oui on attendra, vu que le mariage est dans un an !

Personne ne relève, tonton répond …… Tu as raison ma fille, prends ton temps. Rien ne presse.

Tata sort ses albums photos, nous nous plongeons dans les souvenirs. Une photo du mariage de mes parents, me serre le cœur. Je sens les larmes piquer mes yeux. Je me lève et vais aux toilettes.

Au moment de sortir, j’entends Lise …… Méli ça va ?

…… Oui, t’inquiète.

….. Allez viens

Je glisse mon bras sous celui de ma cousine. Matthieu me regarde songeur, au moment où je m’assois, il encercle mes épaules et m’attire à lui

….. Tout va bien darling ?

….. Oui merci.

Le moment de tristesse passé, je m’intègre dans les conversations.

Malgré l’insistance de tata, Matthieu refuse de rester diner. Nous rentrons à l’appartement.

La soirée est des plus calme, après avoir nourri et changer ma fille, je la couche délicatement dans son berceau.

Le repas se passe sans beaucoup d’échanges. Je vais me coucher avec mon bouquin pendant que Matthieu va s’enfermer dans son bureau. Je le trouve taciturne.

Assise dans le lit, mon livre ouvert, je laisse mon esprit vagabonder.

Maryse part demain avec son beau-frère et sa belle-sœur. Le départ a été légèrement retardé, pour une raison que j’ignore. J’espère, je prie que ces quelques semaines de séparation avec la mère Billion, la ramène à une meilleure constitution. Elle devient vraiment désagréable. A reprendre tout le monde à la moindre parole, à faire ouvertement la gueule. Franchement c’est déplaisant.

Cette nouvelle semaine, je m’occupe avec Sophie qui est en congés, Alexandre a fermé son cabinet pour deux semaines.

Lundi et mardi nous étudions les catalogues du magasin de meubles, nous regardons même leur site sur internet.

Je trouve qu’elle n’a pas des goûts très modernes. En douceur je lui fais comprendre.

...... Ils sont moins chers.

..... Sophie, tu dois choisir selon tes goûts, pas selon le prix. Nous sommes assez pour vous aider à meubler.

Je souris avant de dire ........ Enfin moi, perso je n’adhèrerai pas beaucoup, mais entre Mathieu, Alexandre, Maryse et Patrick avec ma grand-mère, tu as de quoi faire un joli choix.

..... Je ne sais pas ce que je peux demander et à qui.

..... Fais faire une belle cuisine moderne, c’est mieux pour faire de bons petits plats. En plus tu es douée en cuisine

Elle feuillète et tourne les pages du gros catalogue, une cuisine retient toute son attention, les placards en blanc laqué, le dessus façon marbre blanc et gris, c’est du plus bel effet.

...... Oui elle est jolie, et moderne, tu te vois dedans ?

Elle sourit ........ Oui trop. Je ne sais pas quel placard il faut choisir.

..... Tu donneras le modèle à Matthieu, et Marc s’en arrangera

..... Je vais la noter, et j’emmènerai les catalogues à François pour savoir si ça lui plairait.

Nous feuilletons le bouquin à la recherche d’un mobilier moderne. Tout en sirotant une orangeade je lui fais part de mon idée

...... Tu sais j’ai pensé, mais c’est juste une idée, la chambre bureau, vous pourriez en faire un salon. Marc est capable d’ouvrir le mur, ça vous ferait une super belle pièce salon-salle à manger

Je vois ses yeux briller ........ Oh oui, je vais en parler à François

....... Choisis-toi un canapé

..... En velours ?

.... Oui par exemple.

Nous cherchons la page des canapés, sofas et fauteuils.

...... C’est déjà beaucoup Mélissandre.

...... Sophie tu as trois pièces de meublées, et il te manque la chambre.

..... Mais déjà c’est beaucoup

..... Regarde, par exemple, la salle à manger Alexandre, le salon, Maryse, la cuisine Patrick et Matthieu et moi ?

Elle rit ......... Mais c’est l’appartement.

Je ne sais pas si je dois lui dire que l’appartement elle se le paie quasi toute seule, j’ignore si Matthieu lui en a parlé. Je dévie ....... Choisis quand même la chambre, si un de nous n’a pas envie par exemple de prendre le salon

...... Ah oui d’accord.

Nous replongeons dans le catalogue.
Nous en sommes toujours là quand Matthieu rentre. Il vient m’embrasser tendrement et fait une bise à Sophie. Madame Breton amène un plateau avec des grands verres de citronnade, il s’assoit sur le fauteuil en face de nous

...... Qu’avez-vous fait de beau cet après-midi

Je souris ........ Nous avons étudié de fond en comble le bouquin de Meuble et Confort

Matthieu sourit en nous tendant un verre à chacune et demande ........ As-tu trouvé ton bonheur Sophie ?

..... Mélissandre m’a bien aidé monsieur Jorelle

..... Ce doit être à ton gout, pas à celui de madame Jorelle

Sophie sourit, je m’empresse de répondre ........ Non c’est à son goût, mais elle ne cherchait pas vraiment, elle prenait systématiquement le moins cher. C’est idiot, elle aura des meubles qui ne lui plairont pas.

Sophie ...... Non, mais je ne voulais pas mettre des grosses sommes. Il y a beaucoup, et monsieur Jorelle et monsieur Duval font tant déjà.

...... Sophie, je n’ai rien fait de spécial, à part placer ton argent dans un appartement, afin que tu ne le dilapides pas n’importe comment !

........ Oui monsieur Jorelle merci.

...... Dans la corbeille il y a les meubles, ton appartement tu te le paies, n’aies crainte. Tu ne me dois rien.

..... Oui d’accord monsieur Jorelle.

...... Comptes-tu aller rapidement déposer la liste ?

...... Je pars quand monsieur Jorelle, pour aller voir Kévin

...... Mais quand tu veux !

...... Je vais aller avec François un soir, et je peux partir mercredi ou jeudi ?

..... Décide-toi pour ton billet de train.

..... Mercredi ?

..... Oui bien sûr, et tu rentres quand ?

..... Vendredi ou samedi d’après.  François me rejoint là-bas. Kévin le connait déjà

..... Parfait, je m’en occupe

..... Merci monsieur Jorelle.

Elle se lève et va dans sa chambre, nous laissant seuls avec mon mari, qui change de place et vient s’assoir à mes côtés. Il enlace mes épaules et me demande de lui montrer les meubles. Nous feuilletons le catalogue ensemble.

En nous couchant, Matthieu me fait savoir que jeudi nous avons rendez-vous avec Marc et le type de l’agence à l’appartement.

….. Pour ?

…… Marc veut faire des plans de travaux, il nous faut savoir ce que veulent les jeunes.

…. Tu sais la petite chambre-bureau, elle est mitoyenne avec la salle à manger, Marc ne pourrait pas ouvrir et faire le salon, ça leur ferait un beau séjour.

….. A Sophie de me dire, essaie de savoir, mercredi elle part, elle ne pourra donc pas être avec nous.

….. Et on ne peut pas y aller mardi ?

….. Non l’après-midi j’ai un rendez-vous que je ne peux pas remettre

…. D’accord, alors. Ta tante est partie ?

…. Oui dimanche pourquoi ?

…. On pourra aller à Neuilly le week-end alors.

….. Si cela te chante, oui bien sûr.

J’appelle Sophie, nous passons à table. Pendant le repas Matthieu la questionne à propos du salon, elle demande si les travaux vont coûter beaucoup

Matthieu sourit ………. Arrête de penser aux chiffres, ton appartement est en dessous de ton bas de laine, les travaux n’excéderont pas la somme.

….. D’accord monsieur Jorelle.

…. Mélissandre m’a montré les quelques meubles que tu as retenu, quand vois-tu François pour lui soumettre ?

….. Demain après-midi, il est de repos

…. Allez, vous promener au magasin, regardez bien tes choix, parfois ça peut être sympa sur bouquin et en réel moins à votre goût

…. Oui monsieur Jorelle.

Après diner, Sophie nous laisse, elle est discrète et ne s’interpose jamais dans notre couple. Nous allons au salon regarder la télévision. Je sais que de son côté elle fait pareil, elle a un poste dans sa chambre

Jeudi midi, Matthieu rentre déjeuner avec moi. Nous partons pour l’appartement. Le type de l’agence nous attend avec Marc.

Il est en partie vidé de ses meubles, et me parait plus grand.

Marc son calepin et stylo en main mesure toutes les pièces à l’aide d’un appareil. Il note chaque chose sur son bloc, fait plusieurs photos.
Une heure après nous redescendons, le type de l’agence nous serre la main et s’en va. Matthieu propose d’aller prendre un verre

Tout en savourant mon perrier citron bien frais, j’écoute les deux hommes détailler les travaux. Marc se fera aider par un employé intérimaire.

Nous partons samedi dans la matinée, pour Neuilly, Clara nous accompagne.

Nous retrouvons Alexandre qui se balade dans le parc. Après les embrassades, je lui demande ce qu’il a fait de ma cousine

…… Elle ne devrait pas tarder, j’ai invité ses parents pour le week-end

Mon mari sourit ……. Tu as eu raison. Des nouvelles des vacanciers ?

…… Non pourquoi ?

Tout en parlant, nous nous dirigeons vers la demeure. Marjorie est en congé, une jeune femme que je ne connais pas nous ouvre la porte

……. Bonjour madame et messieurs.

Les deux cousins lui font un signe de tête, et moi un sourire en guise de bonjour.

Matthieu pose le cosy sur un des canapés et détache sa fille, il met le cosy par terre, et s’assoit gardant la petite dans ses bras. Alexandre sort une bouteille de whisky et une de porto. Lisette qui remplace Catherine en congé aussi, pose un plateau de verres sur la table.

Matthieu. ….….. Ne sers pas de suite, attends tes beaux-parents !

….… Telle était mon attention !

Il s’assoit sur le canapé en face de nous. ……….. Silencieuse madame Jorelle !

……. Heu non pourquoi ?

Il sourit ……… Dis-moi Matthieu, que comptes-tu faire de Billion à la rentrée ?

…….. Rien ! Elle n’est plus mon employée.

……… Elle crèche où maintenant ?

…… Aucune idée !

……. Il va falloir prendre une décision. La tante était une emmerdeuse, mais là elle est arrivée au comble de l’exaspération

……. S’est-il passé une chose que j’ignore ?

Alexandre sourit ……. Ne me dis pas que tu n’as pas remarqué son attitude chez mes beaux-parents !

La petite s’agite dans les bras de son père. Je la prends et la cale dans le creux de mon bras, tout en la berçant j’écoute les deux cousins.

……. Pas plus que d’habitude.

….. A reprendre ma future belle-mère chaque fois qu’elle essayait de parler ! Crois-tu que je vais supporter ça longtemps.

….. Espérons que ce mois auprès de sa belle-sœur, la ramène à de meilleurs sentiments.

…. Espérons, sinon je la ferais évincer de chez mes beaux-parents et de chez mon père, elle aura matière à geindre !

Mon mari éclate de rire …… Alexandre, sois sérieux ! Nous ne pouvons la laisser sur le banc de touche

Les yeux du cousin commencent à foncer, je sais, je sens qu’il se contient.

…….. Ecoute Matthieu, je suis conscient que tu la vénères, mais tout n’est pas acceptable. Elle est la première à critiquer nos manières, à ne pas accepter que nous puissions nous amuser toi avec ta femme, moi avec ma promise, et elle se permet d’étaler son animosité, jusqu’à remettre vertement Patricia en place.

……… Voyons à son retour ! Profitons de Neuilly au calme, ma femme aspire à la tranquillité !

Du bruit me fait tourner la tête. Je souris en voyant mon parrain tata et Lise. Après les embrassades, j’attends que tata soit installée pour lui mettre ma fille dans les bras. Ses yeux brillent.

…… Merci ma puce !

Alexandre sert l’apéritif, tout en discutant tranquillement, la bonne humeur est là. Lise nous fait sourire de ses ripostes moqueuses avec son fiancé.

Avant de passer à table, je demande à Lisette ou est Clara, pour lui confier la petite.

Le repas est agréable, tonton et les deux cousins discutent, tata, Lise et moi échangeons sur un sujet très féminin, mariage, robes, coiffure.

L’après-midi est plaisant, Lise et moi allons promener Margaux dans le parc. Ma cousine avec grande fierté pousse le landau. Je glisse mon bras sous le sien

……. Alors ma chérie comment vas-tu ?

Elle tourne légèrement sa tête vers moi, ses joues rosissent, ses yeux brillent ………. Oh Méli si tu savais comme je suis heureuse, je vis sur un petit nuage.

Je ris ……. C’est l’amour ma Lison

…… Alex est un homme tellement ……. Tellement quoi.

….. Tellement quoi ?

….. Tu sais Méli, j’en ai eu des flirts, j’en ai eu des aventures, mais jamais je ne suis tombé sur un mec pareil. Il est tout.

….. Alors tu as trouvé le bon. Celui qui te fera vibrer dans ses bras.

…… Toi aussi tu vis ça ?

….. Exactement, mon mari est toute tendresse, tout amour. Tu sais ils ont une certaine éducation et quand ils aiment c’est à fond, c’est pour la vie. Et depuis que Margaux est là, notre amour est encore plus fort, que fort

D’une petite voix Lise m’avoue ……. Alexandre ne veut pas d’enfant tant que je n’ai pas fait mes études, alors tu vois je ferai mon bac et une licence, sinon j’aurais trente ans avant d’être mère

…… Tu es pressée ?

…… Pressée oui et non, quand je vois ta petite puce, ça donne envie

….. Ça va aller vite ma chérie, vous vous mariez au printemps donc déjà six mois, là on va s’occuper de t’inscrire à l’école, juin tu passes ton bac, et voilà un an de passé. Tu fais une licence et hop deux ans. Tu auras tout juste vingt-cinq ans. Tu vois c’est bien

…… Oui c’est vrai. Dis Méli ?

…… Oui ?

….. Tu me laisses cloper ?

J’éclate de rire ………. Bah oui bien sûr.

Elle fouille dans son corsage et sort un paquet de cigarettes. En l’ouvrant elle retire un petit briquet et allume sa cigarette. Elle aspire une grande bouffée.

Nous nous arrêtons sous les sapins, plus loin que le salon de jardin. Assises dans l’herbe, je laisse ma cousine savourer son poison.

…… Tu fumes beaucoup ?

….. Bah j’ai ralenti de presque moitié. Mais tu sais c’est dur

….. Je me doute. Et tu fais comment quand tu es avec lui ?

Elle éclate de ce rire joyeux …… Je gruge, à la maison soit je monte dans ma chambre vite fait, soit je vais aux toilettes. Maman le sait, mais mon père croit que j’ai arrêté

…… Mais tu n’as pas peur qu’il le sente ?

….. Non je mange un bonbon.

Je ris ……. Petite filou.

…… Au travail, je vais aux toilettes. Gy me laisse. Tu as des news ?

….. Oui je l’appelle le matin, elle est contente d’être soulagée. Il est beau son petit.

….. Oui nous sommes allés la voir avec Alex

….. Ah super !

…… La pauvre, elle venait le matin, les yeux grave cernés, elle n’a pas notre chance, nous on fait du lard. On est des princesses.

….. Tu verras à la longue c’est pénible. Je m’occupe de Margaux le plus possible, mais les journées sont longues, j’ai hâte de reprendre le taf

…… Et tu reprends quand ?

….. J’aimerais bientôt mais chaque fois que j’aborde le sujet, Matthieu me répond. Repose-toi profite de ta fille

….. Vous n’allez pas partir un peu ?

….. Si j’espère, Matthieu a besoin de se détendre.

….. Oui je le trouve fatigué et un peu sur les nerfs

….. Au travail ?

….. Non ça peut aller, mais en général.

….. Je crois que la tante y est pour beaucoup, j’espère que ce mois de vacances va lui faire du bien

….. Ouais, elle n’est pas très joyeuse, à côté de manou.

Je souris ……… Manou est amoureuse, ça donne des ailes

Elise éteint son mégot, et semble songeuse. …... Dis Méli comment tu fais pour ne pas t’engueuler avec ton mari ?

…… Ça nous arrive de ne pas être d’accord, et quand je vois qu’il s’agace, je laisse tomber, je remballe ma colère et quelques jours après, tranquillement je lui reparle du sujet.

…… Oui mais toi, tu es tempérante.

….. Tu apprendras ma Lison, ils ont des caractères forts, mais t’inquiète en douceur tu arrives à te faire entendre. Ne lui rentre pas dedans de plein fouet. Ils aiment être maitre de la situation. Laisse-lui toujours cette impression.

….. Oui d’accord. On rentre ?

….. Oui ça va être l’heure de son biberon.

Dans le hall, Clara et la jeune femme que je ne connais pas, discutent. Je tends la petite à sa nurse

….. Je crois qu’elle a besoin d’être changée.

….. Oui madame.

Au salon, ils sont en pleine discussion de repas. J’essaie de savoir de quoi il s’agit quand tata m’interpelle

…… Matthieu me demandait quel genre de repas pour un petit mariage. J’ai suggéré un buffet style champêtre.

Je me tourne vers mon mari ……. Le mariage de Sophie ?

…… Oui darling.

…… Et tu ne prends pas conseil auprès des futurs ?

…… Je doute que Sophie ait une grande idée sur la question. Elle voudra quelque chose d’une simplicité absolue, et nous allons nous retrouver avec des carottes râpées.

Je souris. ….. Mais tu ne peux pas tout décider pour eux, pourquoi tu ne rencontres pas les grands-parents ?

….. C’est bien Sophie et François qui organisent, les grands-parents ne seront qu’invités

….. Oui bien sûr, mais je pense qu’il serait sympa de les rencontrer

…… Bien, nous verrons ça à notre retour.

Je tilt sur le ‘’notre retour’’, il ne m’a pas parlé de partir. ………. Notre retour ? Tu comptes m’offrir des vacances ?

Il sourit ……. Ne crois-tu pas que nous les ayons méritées ?

Je hausse une épaule. ….…….. Je n’en sais rien, on n’en a même pas parlé !

……. Ça coule de source non ?

….. Bah pas pour moi ! Et le travail je reprends quand ?

….. Septembre si tu le souhaites

….. Oui !

Je passe à autre chose, je sens le ton peu amène. Je demande à tata comment elle verrait ce buffet, sachant que le mariage serait en hiver. Nous cherchons des plats sympas et sortant de l’ordinaire.

Matthieu nous invite au restaurant, Lise et son fiancé montent avec ses parents. Nous dinons sur un bateau mouche, tata ouvre de grands yeux toute émerveillée, de naviguer en mangeant.

La soirée est plaisante, tonton asticote son futur gendre qui ne s’en laisse pas conter. Nous rions de bon cœur.

Dimanche Alexandre nous invite à son tour dans une auberge toute sympa en vallée de Chevreuse. L’après-midi, nous nous baladons dans le parc régional.

En fin d’après-midi, début de soirée, nous retournons tous au domaine. Tonton et tata déclinent l’invitation de partager notre repas. Alexandre promet de raccompagner Elise avant vingt-trois heures.

Nous passons à table sans prendre de verre au salon. Je n’ai pas très faim. Le repas de ce midi me pèse encore sur l’estomac. Lise me sauve en jouant de l’humour

……. Oh, on va bientôt rouler à manger comme ça.

Je souris …. Comme tu dis.

Alexandre …….. Mange selon ton appétit, little heart, ne va pas me faire une indigestion.

Le repas est malgré tout bien accueilli, du jambon de pays accompagnant du melon bien juteux et pour finir un sorbet.

Nous partons dès qu’Alexandre décide de raccompagner Elise. Nous nous embrassons, je promets de lui téléphoner.

Une nouvelle semaine sans grand changement. Margaux et mon mari. Le soir il reste avec moi, le mois d’août est plus léger, il s’arrange pour ne pas emmener de travail.

A son arrivée, nous allons promener notre fille une petite heure et rentrons pour son repas.

Nous passons nos soirées devant la télé, tout en devisant. Tous les sujets sont bons à de grandes discussions qui finissent souvent en éclats de rire.

Nous peaufinons les travaux pour l’appartement de Sophie. Il est entendu que le mur sera abattu et la pièce de vie agrandie sur un petit salon. Comme je dis, il leur reste deux chambres, une pour eux, une soit pour recevoir, soit pour un bébé et ce salon peut aussi servir de chambre

La deuxième chambre nous leur laissons la meubler selon leur convenance.

Mercredi après-midi avec Matthieu nous allons voir les cuisines, Marc nous a fait un plan avec toutes les mesures. Matthieu a pris rendez-vous avec le cuisiniste du magasin.

Main dans la main, nous nous baladons dans les allées qui exposent de manière subtile quelques cuisines du catalogue.

Un type vient à notre rencontre …….. Monsieur et madame Jorelle ?

Matthieu …….. Oui exactement.

Le type nous serre la main. ….. Allons- nous installer, et vous allez tout me dire.

Il est souriant et avenant. Nous le suivons vers un bureau encombré d’un écran d’ordinateur, un clavier et une corbeille pleine de paperasses
…… Avez-vous un modèle précis ?

…… Heu oui, nous aimerions la cuisine, blanche laquée.

….. La Vérone ?

….. Heu oui je crois.

Il pianote sur son clavier, et tourne l’écran vers nous …….. Celle-ci ?

Je souris ……. Oui c’est ça !

Matthieu sort un plan 3D avec toutes les cotes, la fenêtre, les prises électrique, l’arrivée d’eau.

Le type ….. Ah super, merci. Quel meuble préférez-vous ?

Il nous regarde tour à tour, Matthieu du menton me demande muettement.

…… Heu, bah des meubles fonctionnels

Le type sourit …… Oui bien sûr, mais vous les préférez en 60, en 80, en 120 ? Vous préférez plusieurs petits ou plutôt quelques larges ?

Je hausse les épaules …….. Mais je n’ai aucune idée. Comment savoir ?

…… Je vais vous proposer plusieurs plans en différentes dimensions. Souhaitez-vous des meubles hauts ?

Oh là, là, il me pose des questions auxquelles je ne sais pas répondre. J’essaie de visualiser la cuisine à l’appartement et me tourne vers Matthieu

…… Heu tu as fait comment pour notre cuisine ?

…… Aucune idée, darling la cuisine venait d’être installée quand j’ai acquis l’appartement.

Le type pianote sur son ordinateur, tout en feuilletant un bouquin qui contient des lignes des cases, des mesures, des prix.

Il tourne l’écran vers nous …….. Voilà ce que ça donnera en meuble 60

Je trouve joli, bêtement je demande s’il n’a pas oublié le réfrigérateur. Il sourit et montre sur l’écran une porte haute

…… Là madame.

Pendant deux heures, il fera des plans, changeant, rajoutant, enlevant des placards, mettant un petit épicier de 20 cm, permutant tel meuble avec tel meuble.

Une migraine se profile, j’ai chaud et soif. Enfin nous nous arrêtons à un modèle qui me semble être le mieux, le plus pratique et la plus jolie. Le type fait signer le devis à Matthieu. Il regarde un planning et nous propose la visite d’un expert pour bien s’assurer des mesures. Matthieu refuse ce contre-temps expliquant que tout a été pris par un professionnel.

Le vendeur ……. La moindre erreur serait ennuyeuse, et serait à vos frais

Matthieu …… Il n’y aura pas d’erreur ! Nous allons réfléchir. De toute façon la pose ne serait qu’aux alentours du quinze novembre !

…… Il y a cinq semaines pour la commande, les meubles sont fabriqués à la demande.

…… Nous reviendrons à ce moment-là, les plans étant faits, nous irons vite.

Le type nous serre la main. Nous sortons de ce magasin bruyant et étouffant.

….. Veux-tu rentrer darling ?

….. Oui s’il te plait.

Nous reprenons la voiture et sortons du parking souterrain. Matthieu met la clim en fonction. L’habitacle se rafraichit rapidement.

Je m’empresse d’avaler deux aspirines, avant de m’affaler sur le canapé. Madame Breton nous sert un grand verre de citronnade que je bois d’un coup. En souriant je lui en demande un second.

……. Que penses-tu de cette cuisine. ?

…… Oui je pense qu’elle sera belle, on la soumet à Marc ?

….. Oui bien-sûr. Que veux-tu faire demain ?

…. Tu ne travailles pas demain ?

…… Darling, nous sommes le 15 août.

J’étouffe un bâillement. Matthieu enserre mes épaules et m’attire à lui. Je m’endors comme une masse, sans répondre.

Ce jeudi 15 août, nous allons déjeuner en bord de Marne en emmenant Margaux, l’après-midi nous faisons une grande balade, elle finit par s’endormir dans son landau.

Samedi nous partons pour Neuilly, manou et Patrick reviennent de vacances. Ma grand-mère à le teint hâlé. Je la serre fort en l’embrassant. Je suis heureuse de la retrouver.

Alexandre nous rejoint avec Elise pour déjeuner. J’apprends que tonton et tata sont partis aussi.

En me baladant avec Lise dans le parc, pour qu’elle puisse fumer sa cigarette, je lui demande innocemment si mon père est parti en vacances aussi.

…… Aucune idée Méli, nous n’avons aucune nouvelle.

…… Il a même tourné le dos à tes parents ?

….. Tourné le dos, je ne sais pas. Mes parents ont voulu les inviter, ils ont prétexté être déjà invités, et comme après mes parents partaient, bah du coup on ne les a pas vu.

Je sens mon pouls s’emballer. Je demande si manou a des nouvelles. Lise l’ignore.

….. Lise tu te rends compte que ma fille a eu deux mois. Ils l’ont vu en tout et pour tout deux fois, la naissance, le baptême !

Ma cousine passe son bras sous le mien ……. Allez ma Méli, chasse tes idées noires. 

Nous partons lundi, avec Clara et notre fille pour la Bretagne. Un joli coin de paradis qui s’appelle Concarneau.

L’hôtel est cossu. Comme chaque fois que nous sommes en vacances, si courtes soient-elles, Matthieu revêt son habit de mari amoureux et sans souci. Il dépose toutes ses préoccupations à notre porte.

Les douze jours sont idylliques. Le matin nous promenons notre fille, l’emmenons à la piscine pour ses premiers bains. Dans les bras de son père, elle prend plaisir à battre ses pieds dans l’eau. Fait la moue quand quelques gouttes éclaboussent sa petite frimousse, ce qui nous fait rire.

L’après-midi nous la laissons à Clara pour aller nous balader, et visiter les environs. Nous nous régalons de grandes galettes à toutes les sauces. Chocolat chantilly – chocolat-banane- glace à tous les parfums- flambées au grand-Marnier

Le soir souvent je ne prends qu’une salade.

Et voilà, c’est le retour. Matthieu promet de prendre quelques jours en octobre. Il nous conduit directement à Neuilly. Je sais y retrouver ma famille.

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10 juillet 2002

Un été bien rempli

Je n’ai pas entendu Matthieu se lever, en regardant le réveil, je m’aperçois que j’ai fait une belle grasse matinée. Je repousse les draps et me lève, j’enfile mon déshabillé pour aller déjeuner, en passant je vais voir ma puce.

Clara me reçoit avec un grand sourire, j’embrasse ma fille. Elle change trop vite, Déjà un mois que je lui ai donné la vie. Elle est plus belle de jour en jour.

Tout en beurrant mon petit pain, je réfléchis à comment présenter mon plan. Sitôt mon café avalé, je téléphone. C’est Ghyslaine qui décroche.

..... Coucou ma Ghy. Ne dis rien.

..... Bonjour

...... Je viens manger avec toi ce midi, j’ai quelque chose à te dire en particulier

..... D’accord, midi et demi !

.... Ok Ghy à tout à l’heure chez les normands

Je m’empresse de me préparer, il est déjà onze heures dix. Un maquillage léger, un coup de brushing, je préviens madame Breton que je ne déjeune pas ici.

Je m’installe à une table et tout en attendant mon amie, je peaufine mon discours. Ghyslaine arrive, les yeux brillants, les joues rouges. Son ventre tout rond

Je me lève et serre mon amie dans mes bras. .......... Tu es en congé quand ?

..... Je finis vendredi, j’ai hâte je suis fatiguée

..... Je me doute ma chérie, c’est long la fin, et pénible. On a l’impression de peser dix tonnes

La patronne vient nous serrer la main, elle nous propose poulet rôti ou rôti de porc. J’opte pour le poulet, Ghyslaine prend le rôti.

La serveuse nous pose une salade de tomate

..... Et toi, tu as bonne mine. Et la petite ?

..... Je t’ai amené des photos.

Je farfouille dans mon téléphone et lui tends ......... Oh grave comment elle ressemble à Matthieu

..... Bah oui c’est ce que tout le monde dit

..... Elle est belle, une jolie puce !

...  Merci ma chérie, bon et toi pour quand 

........ Bah la fin du mois

.... Tu as déposé une liste quelque part ?

.... Non j’ai encore de Quentin

….. Tu as même gardé le lit, la poussette ?

Gy sourit …… J’ai un petit lit en toile et la poussette, je verrais sur le site d’occasion.

Tout en mangeant nos rondelles de tomates nous parlons de ce futur petit mec

..... C’est Quentin qui est content d’avoir un petit frère

..... Et vous ?

.... Si on est fou de joie. C’est avant tout un enfant et il est le bienvenu

..... Je me doute.

La patronne vient chercher nos assiettes vides et nous donne les pleines. Je croque dans une frite et attends un peu avant d’exposer mon plan

Ghy ....... Bon qu’as-tu à me dire ?

Je souris .......... Bon voilà je crois que tu vas me prendre pour une folle, et je ne sais pas comment t’exposer le truc

..... Et ça concerne quoi ? Toi ? Ton mari ? Ta cousine ?

J’éclate de rire ......... Non Frontasky

Ghyslaine me dévisage ...... Qu’est-ce qu’elle a fait encore ? Elle est toujours chez ton père ?

..... Oui, bien sûr.

..... Bon explique.

En quelques mots, avant d’aller plus en avant je lui donne les gros traits.

....... Et comment tu vas faire pour l’inviter ?

..... Je pense mettre Lise dans la confidence, mais où ça va tiquer c’est Alexandre. Il ne voudra pas rentrer dans ce petit jeu

..... Disons que là c’est gros.

..... Bah c’est la meilleure façon que mon père ouvre les yeux sur cette pute

..... Donc en gros tu l’invites au baptême, tu la fais draguer à fond par le pote du cousin et après ?

..... On attend de voir quand il va la larguer ce qu’elle fera

..... Hum ! Elle ne s’avisera pas à renouveler le déflorement. Le viol peut-être ! Imagine. Comment il se défend le type. On ne sera pas là, on n’a pas ou plus son emploi du temps.

..... Oui j’y ai pensé aussi, comment faire ?

..... Rien ma biche, laisse faire les choses, un jour ou l’autre elle paiera

..... Toi-même tu disais qu’il faudrait la mettre dans les pattes d’un type

..... Oui je sais, et je suis sûre qu’elle tomberait dans le panneau, mais là comment faire ?  Ce type il fréquente régulièrement Alexandre ?

.... Aucune idée.

.... Ecoute je réfléchis à tout ça, tu peux m’appeler demain ?

..... Oui mais attends avant d’en parler à Lise

.... Appelle-moi à 13 heures, demain elle prend deux heures, elle mange avec son apollon

.... D’accord, ma Gy

Je paie nos repas, embrasse mon amie sur le trottoir et regagne le métro pour rentrer.

Tout l’après-midi je retourne le problème dans tous les sens. Déjà comment dire à Matthieu que je l’invite au baptême sans le mettre dans la confidence ? Difficile, il ne va pas comprendre. Comment en parler à Alexandre sans qu’il pense que je suis une complotiste ?

Mon mari rentre assez tôt, enlacés nous allons voir notre fille.

….. Accorde-moi une paire d’heures darling.

….. Oui va.

Alors qu’il se dirige vers le bureau, je ne peux m’empêcher d’avoir une bouffée d’amour envers cet homme.

Je termine mon déjeuner et fonce dans le bureau téléphoner à mon amie. Elle me déconseille de faire quoique ce soit, au risque que ça se retourne contre moi

...... Ecoute j’ai eu beau réfléchir, j’en ai parlé à Marc, ça ne porte pas à conséquence peut-être aurait-il eu une idée, mais il dit qu’il ne faut pas, il pense comme moi. Elle peut faire tomber ce type

...... Ah ça fait suer. J’aurais tellement voulu la prendre en flague

..... Oui je me doute, mais tu veux faire quoi ?

..... Bah justement je ne sais pas. On en parle à Lise ?

..... Non ma belle, ça va nous attirer plus d’ennuis qu’autre chose. Et ton père risque de couper carrément les ponts

.... Ouais dommage !

.... Je sais ma belle, que tu as une dent contre elle, mais laisse faire les choses. T’inquiète un jour elle paiera

..... Oui un jour mais en attendant elle squatte toujours chez eux. Tu te rends compte que mon père ne m’a pas téléphoné une seule fois depuis la naissance. La petite a un mois !

.... Je sais, mais arrête de t’en faire. C’est ton père ok, mais tu n’es pas en tort !

.... Oui. Bon je vais te laisser bosser

.... Ne te contrarie pas Mélissandre. Vis ton bonheur et n’y mets pas d’ombre

..... D’accord. Bisous

.... Bisous ma belle.

Je raccroche moitié mécontente, moitié contrariée. Au fond de moi je sais qu’elle a raison, mon plan ne tenait pas vraiment la route.

Je ne parle de rien à Matthieu.

Ce samedi après un tendre moment dans les bras de mon mari, nous nous levons. Comme un rituel nous allons saluer notre princesse.

Je me prépare avec grand soin, j’enfile une petite robe soleil. J’ai repris pratiquement ma taille. Mon ventre redevient plat. Faut dire que tous les matins je fais une demi-heure de gymnastique comme le préconise le livre ‘’ Après bébé’’

Matthieu arrive de la salle d’eau, il m’enlace et m’embrasse tendrement, il m’entraine vers la salle à manger.

Pendant que Matthieu va donner quelques coups de téléphone, je prends le bain de Margaux, l’habille et lui donne son biberon. Je passe un long moment avec ma fille. Elle ouvre de grands yeux vers la voix qui chante. Calée dans mes bras, je ne me lasse pas de la regarder. Elle ressemble de plus en plus à son papa, je crois qu’elle aura ses beaux yeux.

Matthieu vient me chercher, madame Breton nous attend pour servir le déjeuner. Sophie mange avec nous, il est prévu ensuite qu’elle aille chercher son amoureux

Alexandre et Lise doivent arriver pour quinze heures, quand j’ai demandé à Matthieu pourquoi il ne les avait pas invités, il m’a fait savoir qu’ils déjeunaient chez tonton et tata

Nous allons au salon, Matthieu allume la télé, et tout en regardant vaguement, nous papotons. Il me demande si je veux partir quelques jours, la petite ayant un mois passé, Alexandre a commencé ses vaccins

.... Tu veux aller où ?

.... Je pensais la Normandie. Le climat est tempéré, nous pourrions partir huit jours

..... Je ne connais pas du tout la Normandie

Il sourit ...... Meilleur moyen de visiter. Il est de jolis coins.

..... Tu veux partir quand ?

..... Lundi ?

.... D’accord.

..... Et l’air fera du bien à Margaux

.... Oui.

Matthieu m’enlace, je me sens bien, mon angoisse de début de semaine est passée. Je me suis fait une raison. Pas moyen de coincer cette garce.

Alexandre et Lise nous embrassent, à peine assis Alexandre me titille gentiment.

Sophie accompagnée d’un jeune homme fait les présentations. Pas très grand, mais agréable à regarder, il est souriant

Je vais chercher le plateau avec le café que madame Breton a préparé avant de partir.

Lise me rejoint dans la cuisine ......... Tout va bien Méli ?

Je me retourne ....... Heu oui pourquoi ?

.... Non comme ça, je te trouvais soucieuse.

Je souris ....... Non t’inquiète !

Lise fait le service, nous buvons notre café en silence. Pas un bruit dans ce luxueux salon. Je jette un œil au jeune homme, qui doit être dans ses petits souliers.

Matthieu ....... Alors dis-moi tout Sophie !

..... Monsieur Jorelle, je pourrais aller voir Kévin ?

..... Pour ma part, pas de souci, vois avec ton patron pour les jours !

Alexandre ....... Et je fais comment sans ma secrétaire ?

Sophie rougit. ....... En août ?

Alexandre....... Aucun problème !

Il se tourne vers son cousin .......... Je ferme du trois au dix-sept

Matthieu ....... Bien nous verrons ça. Ensuite ?

Sophie se tourne vers son chéri, qui d’une voix assurée présente à Matthieu une demande toute simple

...... Monsieur Jorelle je sais par Sophie que vous êtes son tuteur, comme elle est majeure, je pense que vous ne verrez pas d’inconvénient à notre union

Matthieu ........  Tout à fait, et vous désirez vous marier quand ?

...... Nous sommes à la recherche d’un appartement, vers la fin d’année ?

Matthieu ...... Sophie m’en a touché deux mots. L’appartement sera dans la corbeille !

.......  Comment ça dans la corbeille ?

........ Vous aurez l’appartement en cadeau de vos noces, en revanche j’exige un contrat de mariage

François parait abasourdi ......... Un appartement ? Vous voulez dire un appartement acheté ?

Matthieu sourit ....... Tout à fait, votre caserne étant dans le premier, Sophie travaille dans le neuvième. Nous verrons à le prendre dans ces arrondissements là

François ........ Monsieur Jorelle, nous n’aurons pas les moyens de payer charges et impôts d’un appartement en plein Paris.

Matthieu ...... Payez vos factures, le reste je m’en charge ! Je dois bien ça à Sophie

Sophie ....... Merci monsieur Jorelle

Matthieu ...... Et ton patron ?

La jeune fille se tourne vers Alexandre en rosissant ........ Merci monsieur Duval

Alexandre lui fait un petit clin d’œil.

Matthieu ....... Bien quelle date arrêtez-vous ?

Sophie ....... Fin d’année, début de l’autre, ça nous donne le temps.

Matthieu ....... C’est parfait ! Qui organise le mariage ?

Sophie mal à l’aise, baisse les yeux, François répond ....... Nous deux

Matthieu ...... Vos parents ne s’investissent pas ?

François d’une voix timbrée, prend un air désabusé ....... Non, ils n’assisteront pas, il n’y aura que ma sœur et mes grands parents

Matthieu arque son sourcil ........ Pouvons-nous en connaitre la raison ?

...... Ils ne sont pas invités !

........ Seriez-vous en froid ?

François sourit ........ Disons que mes grands-parents les ont mis sur la touche

Matthieu ...... Désolé !

..... Aucune importance.

.... Votre sœur est plus âgée ?

.... Nous sommes jumeaux.

.... Donc pas d’aide de ce côté-là ?

..... Françoise ira avec Sophie pour la robe. Vu nos moyens nous ferons un mariage simple.

Matthieu regarde Sophie de longues minutes, elle finit par baisser les yeux. De cette voix enjôleuse Matthieu lui intime de le regarder. Je peux voir ses yeux brillants, prêts à se noyer de larmes. J’ai de la peine, elle est si gentille, elle mérite un peu de bonheur aussi.

...... Sophie, on ne se marie qu’une fois dans la logique des choses, il n’est pas question que tu te maries à la sauvette

Elle fait oui de la tête, Matthieu continue
..... Ma mère ne l’aurait pas accepté ! Veux-tu te marier à Neuilly ?

...... Je ne sais pas, ça va coûter combien ?

..... Peu importe, vous seriez combien ?

Sophie regarde son chéri qui répond ...... Pas plus d’une dizaine de mon côté, Sophie espère votre présence bien sûr.

Matthieu ........ Quels seront vos invités ?

François ....... Nous deux, ma sœur, mon grand-père et sa femme, du côté de ma mère, côté paternel aucun risque que je les invite. Ensuite j’ai deux amis d’unité Sophie les connait

........ Et toi Sophie qui veux-tu inviter ?

Sophie me regarde, je lui fais un grand sourire ........ Mélissandre et vous, et aussi monsieur Duval et mademoiselle Dumont. Est-ce que monsieur Duval et sa femme voudront venir ?

..... Si tu les invites ils seront enchantés 

.... Oui alors, j’aime beaucoup madame Duval, et aussi Maryse. J’aurais souhaité que Kévin vienne, mais je ne sais pas comment faire, il ne saura pas prendre le train tout seul

...... Georges ira le chercher quelques jours avant

D’un coup les yeux de Sophie brillent ........ C’est vrai ?

Matthieu éclate de rire ........ Mais non voyons, je ne tiens jamais mes promesses

Sophie sourit ....... Si monsieur Jorelle, et je vous en remercie

..... Bien cela étant dit, une quinzaine de personnes, n’est pas insurmontable. Légalement vous devrez vous marier à la mairie d’ici, ensuite tu me dis. ....... Restaurant ou Neuilly !

..... Je peux vous dire dans quelques jours ?

...... Parlez-en tous les deux, et tiens-moi au courant.

..... Oui monsieur Jorelle.

Alexandre ...... Partirez-vous quelques jours ?

François ....... J’ai une semaine de congés, je pense que nous meublerons l’appartement, plutôt que d’aller en voyage. Nous partirons plus tard.

Les deux cousins se regardent avec le même air de connivence. A quoi pensent-ils ? Je suis sûre qu’ils vont leur offrir un voyage

Matthieu ......... Sophie, tu vas à ‘’Meuble et confort’’ et tu déposes une liste de mariage, les invités se référeront à cette liste pour les cadeaux.

...... Oui monsieur Jorelle.

..... Pensez à vos témoins, il faut les déclarer à la mairie. Passerez-vous par l’Eglise ?

François regarde Sophie avec un petit sourire ...... Oui bien sûr.

..... Alors faites les papiers à l’avance, il vous faut trois semaines au minimum

...... Oui monsieur Jorelle.

Elle prend une grande inspiration ........ Monsieur Jorelle, je peux vous demander d’être mon témoin ?

Matthieu sourit ......... Ne veux-tu pas Kévin ?

..... Difficile pour lui de se mouvoir seul et de signer

....... J’accepte avec grand plaisir,

..... Merci monsieur Jorelle.

.... Bien je pense que nous avons fait le tour de la question.

Je propose un café ou autre boisson, tous veulent un café. Je vais à la cuisine range les tasses sales dans le lave-vaisselle pendant que le café coule. Je prépare un nouveau plateau.

Sophie demande, s’ils peuvent aller se promener, Matthieu donne son approbation.

Une fois les amoureux partis, Alexandre fait part de son opinion. ....... Il ne me semble pas vivace le copain !

Matthieu ....... Il est tranquille, elle sera bien avec lui.

.... Tu penses les envoyer en voyage ?

..... Obligé !

..... Décembre je fais comment ? Ça ne tombe pas bien.

...... Prends une intérimaire.

..... Hum ! Pour l’appartement il nous faudrait accélérer. Nous n’avons pas trop de temps

.... J’ai déjà contacté deux agences, ils me préviennent dès qu’ils ont un bien qui rentre

..... Et tu penches Neuilly ou restaurant.

Matthieu semble réfléchir quelques secondes ........ Ecoute vu le peu d’invités, le restaurant me parait être le mieux. Maryse ne pourra ergoter !

.... C’est je pense le mieux aussi. Bien l’appartement ok, la liste de mariage ok. Ils auront un appartement vide ?

Matthieu sourit ........ Pouvons-nous demander à ton père une chambre ? A Maryse une salle à manger ou un salon ?

.... L’appartement tu le prends en charge ?

..... Ma mère avait placé l’argent de l’assurance, le faisant fructifier, la somme est conséquente et couvrira largement

..... Ok, nous prenons la salle à manger.

.... Nous meublerons pendant leur voyage.

Alexandre rit ...... Tout est dit

Lise ....... On peut aller voir mademoiselle Jorelle ?

Je me lève, laissant les cousins à leurs projets. Clara sort de la chambre, me laissant seule avec ma cousine. Je prends la petite dans son berceau et la tends à ma cousine, qui ravit s’assoit par terre, calant le bébé dans son bras, et s’adossant à la commode. Je m’assois près d’elle mettant mes jambes sur le côté.

...... Bah dis-donc tu parles d’un mariage !

..... Comment ça ?

...... La pauvre elle n’aura pas beaucoup de monde

En riant elle précise ....... Mais elle aura de sacrés cadeaux.

...... Matthieu se sent redevable d’une promesse qu’il a fait à sa mère

..... A d’accord.

..... Nous n’avions pas vraiment besoin de meubles, toi non plus d’ailleurs. Je suppose que ton chéri a des casseroles

Ai-je été sèche en répondant ? Lise me regarde peinée.

.... Je ne critiquais pas, loin de là. Je plaisantais

Je fais oui de la tête.

Nous papotons sur Sophie sans aucune méchanceté. Lise reconnait qu’elle n’a pas eu de chance de perdre ses parents si tôt, et qu’il est important qu’elle soit heureuse.

Alexandre et Lise restent diner avec nous, n’ayant rien de prêt nous allons à la pizzéria en bas du boulevard, avant de nous rendre au feu d’artifice au pied de la tour Effel.

Lundi, nous partons une semaine dans un grand hôtel près de Bayeux. Matthieu me fait visiter la région. Le cimetière Américain est impressionnant, tant par ses belles pelouses tondues ras, que toutes ces croix de marbre alignées. Nous assistons à la projection d’un film sur le débarquement. J’ouvre tout grand mes yeux. L’écran fait 360°, nous pourrions nous croire sur le bateau. La pointe du Hoc surplombe la mer, c’est grandiose

Nous nous régalons de moules, d’huitres et de crêpes. Nous profitons du bon air iodé par de grandes promenades sur la plage. Margaux dans un sac kangourou que son papa porte avec fierté.

La visite de Bayeux est intéressante, un joli moulin en plein centre-ville, cette avenue piétonne avec ses maisons moyenâgeuses. La tapisserie de Bayeux, et sa cathédrale me laissent de supers souvenirs. A l’aide de mon téléphone je prends plein de photos. J’ai en tête de faire un album de cette escapade pour garder en mémoire cette féérique semaine, ou avec mon mari détendu nous passons nos nuits à nous aimer et nos journées à découvrir de merveilleux horizons.  

Partis une huitaine de jours, le retour est comme toujours nostalgique. Nous rentrons dimanche en fin de soirée.

Matthieu reste avec moi lundi. Nous mettons à profit cette journée pour visiter trois appartements. Un retient toute notre attention. En allant à l’agence Matthieu demande une contre-visite le lendemain.
Le type regarde un agenda .......... Demain dix heures trente, ça vous convient ?

Matthieu ........ Parfait

On serre la main à l’agent immobilier ....... A demain Monsieur et madame Jorelle.

Nous rentrons tout en commentant. Je fais remarquer à Matthieu que les pièces sont claires, mais petites, la cuisine étant un tout petit coin pas vraiment serviable

Matthieu sans quitter la route des yeux. ....... Elle sera dans un quartier qu’elle connait. Certes il est petit, mais pour un début, ce n’est pas mal.

Alexandre nous rejoint chez nous à neuf heures tapantes. Je termine de me préparer rapidement. Les deux hommes sont installés dans le salon. En passant, je vais me chercher un café à la cuisine.

Sophie nous rejoint, je lui fais un grand sourire.

Matthieu ...... Partons !

Je monte à l’arrière de la voiture avec Sophie, laissant les deux cousins devant
A l’agence, le type nous reçoit très professionnellement. ......... Je vous offre un café ?

Matthieu ....... Pour ma part, non merci.

Du coup personne n’en prend, le type nous sourit et ouvre un gros classeur

.......... J’ai reçu d’un confrère un bien qui est en vitrine depuis un an !

Matthieu ......... Des problèmes ?

...... Pas vraiment, en fait c’est un appartement en indivision, les héritiers en veulent un prix exorbitant, nous n’avons pas réussi à les convaincre de revoir à la baisse. Il était pratiquement vendu, puis pour une raison que j’ignore la vente a été annulée. Vous m’avez dit être pressé, les papiers sont quasi prêts. Dans le sens où vous faites un paiement comptant, je pense que pour fin septembre, début octobre le notaire serait prêt.

Alexandre ......... Quel quartier ? Quelle surface et quel prix ?

Le type sourit ......... Je ne vous cache pas qu’il est assez vétuste, mais c’est un bel immeuble Haussmannien. 80m² pour trois cent quinze mille. Il faut faire une proposition, ils sont acculés. De plus ils ne veulent plus payer les charges et les impôts. Ils sont trois enfants, deux sont d’accord pour négocier.

Il nous présente des photos de l’immeuble en pointant son doigt sur le deuxième étage, un grand balcon courre sur l’arrondi de la façade.

....... Il se compose de trois chambres, la petite est un bureau. Une cuisine assez spacieuse, une pièce à vivre de 30m²

Alexandre ......... Pas de photos de l’intérieur ?

..... Non mon collègue ne m’a remis que celles-ci. Il doit m’apporter le dossier

Matthieu et le type discutent de charges impôts et autres. 

Les deux cousins se regardent, Alexandre prend la parole ......... Il est loin ?

..... Poissonnière limite 10e

Matthieu ........ Pouvons-nous le visiter ?

Le type regarde sa montre .............. Oui, nous allons commencer par celui-là. Mon prochain rendez-vous est à 16h

Alexandre ........ Pour cet appartement ?

Le type sourit .......... Non pour un qui ne saurait vous intéresser.

Nous partons Alexandre monte avec l’agent immobilier, Sophie et moi avec Matthieu

En voiture Matthieu recommande à Sophie d’exprimer son avis sans avoir peur. Cet appartement est pour elle, pas pour nous.

..... Oui monsieur Jorelle.

L’immeuble assez cossu, est engageant d’extérieur. L’agent immobilier tape un code sur le boitier de côté, la porte émet un déclic, l’agent la pousse et nous laisse entrer.
Un hall spacieux et propre, carrelé au sol en damier noir et blanc. Une rangée de boites aux lettres, rapidement je compte quatre en hauteur et autant en largeur. Seize appartements.

Une double porte vitrée ouvre sur un vestibule, les murs sont en boiseries claires, et peinture beige.

Face à la porte, légèrement en décalé sur la gauche, un magnifique ascenseur avec ses portes en fer forgé travaillé, et deux portes en bois vitrées qui s’ouvrent sur l’intérieur

L’agent immobilier ....... L’ascenseur est assez exigu pour cinq, nous allons au deuxième.

Je regarde partout pour ne rien oublier. Sur la gauche deux portes, et sur la droite un escalier large et bien entretenu. Une moquette rouge recouvre le milieu des marches. La rampe est tellement cirée qu’on la croirait vernis. Une boule en cuivre brillante termine la main courante.

Matthieu me donne la main, nous montons cette envolée de marches, l’agent nous conduit à gauche du palier, il cherche des clés et ouvre la belle porte de chêne, il s’efface pour nous laisser entrer avant de refermer la porte.

Une petite entrée avec un placard dans un renfoncement. Les WCS sont tout de suite à droite, un couloir si on peut appeler ça comme ça, débouche sur une belle pièce claire, une double porte-fenêtre donnant sur le balcon. La pièce est encombrée d’un mobilier datant de plusieurs décennies, quelque peu hétéroclite. Sur le côté une porte ouvre sur une cuisine assez grande, des placards en formica rouge, qui ont dû voir le jour il y a quarante ans.

Sur la gauche de cette grande pièce, une porte ouvre sur un petit couloir

...... La partie nuit, est séparée comme vous pouvez le voir.

Sur la droite une salle de bains, ancienne. Un lavabo sur colonne, une baignoire sabot, un petit meuble en pin.
Mitoyenne à la salle de bains, une petite chambre arrangée en bureau. Pareil, les meubles sont disparates, c’est plutôt une pièce fourre-tout. A gauche, fin du couloir une chambre de belles dimensions, et pour finir face au bureau une autre pièce avec juste une grande armoire et un fauteuil. Les pièces sont spacieuses, les grandes fenêtres assez hautes laissent entrer largement la clarté et les rayons de soleil. Les papiers peints me rappellent ceux de chez manou, marron à grosses fleurs orange.

Nous retournons dans la salle à manger, Alexandre ouvre la porte-fenêtre et va sur le balcon. Nous le suivons, la rue sans être d’un calme absolu, n’est pas si bruyante que ça. Nous nous penchons sur la balustrade et regardons le mouvement des passants en bas.
Matthieu demande la superficie du logement. Le type nous confirme 80m²

Les deux cousins se regardent semblant se comprendre. Ils font un nouveau tour rapide

Alexandre ........ Qu’en penses-tu Sophie ?

...... Je ne sais pas monsieur Duval.

Nous repartons.

Sur le trottoir Mathieu demande s’il sera vide pour la vente.

L’agent immobilier ....... Oui bien sûr.

..... Donnez-nous le temps d’en discuter, nous vous rappelons.

..... Oui bien sûr. Voulez-vous revoir les deux autres ?

...... Non ils ne conviennent pas.

Le type nous sert la main. Matthieu nous entraine vers une terrasse, nous nous asseyons autour d’une petite table ronde, à l’abri du soleil que l’auvent cache en partie

..... Que dis-tu de cet appartement Sophie ?

Elle fait un léger sourire ....... Il n’est pas très gai.

Matthieu sourit ....... Sophie, nous n’allons pas te le livrer dans cet état, nous allons y faire des travaux. Monsieur Germain s’en chargera.

Alexandre d’une voix douce demande ........ Ton ami est-il bricoleur ?

...... Oui, bien sûr, souvent il aide son grand-père. Il a repeint leur salle à manger et fait quelques travaux

Alexandre regarde Matthieu ........ Fais tout faire en blanc, ils s’arrangeront pour faire à leur goût !

Matthieu tout en avalant une gorgée de son perrier fait oui de la tête et répond à son cousin. ........ Peux-tu lui donner un après-midi cette semaine ?

Alexandre éclate de rire ......... 15 jours est-ce suffisant ? Je ferme le cabinet en août !

.... De fait, c’est parfait. Sophie tu iras avec François à Gare Saint Lazare au magasin ‘’Meuble et confort’’ dans la semaine. Tu choisis en deux ou trois exemplaires, les meubles qui vous plairaient.

.... Comme quoi monsieur Jorelle ?

Matthieu lève ses sourcils d’une manière qui me fait sourire .......... A ton avis ? Chambre, canapé, cuisine, salle de séjour, à toi de voir !

La voix de Sophie se fait tristounette d’un coup .......... Monsieur Jorelle.

..... Oui ?

...... Nous n’avons pas les moyens de nous meubler dans un tel magasin.

..... Sophie, nous mettrons vos goûts sur la liste de mariage !

..... Du côté de François, ses grands-parents et même sa sœur, n’ont pas vraiment de gros moyens

Je sens Matthieu s’agacer ......... Ils vous achèteront des casseroles, pour le reste nous nous en chargeons !

...... Oui monsieur Jorelle. Merci

...... Déjeunons ici, Alexandre peux-tu joindre monsieur Germain ?

..... Oui bien sûr, pour maintenant ?

.....  Oui, faisons une contre visite avec lui, il nous chiffrera rapidement les travaux.

Alexandre sort un téléphone de sa poche et fait dérouler la liste de numéros, en même temps Matthieu fait de même et contacte l’agent immobilier

Les deux cousins en ligne, se mettent d’accord pour une visite à quatorze heures trente, devant l’immeuble

Matthieu fait signe au serveur .......... Apportez-nous la carte, nous allons déjeuner.

..... Prenez une table en salle, elles sont plus spacieuses

Nous nous levons, et suivons le serveur, il nous mène à une table carrée à l’intérieur du restaurant. Il fait plus frais que nous pouvions l’espérer. La clim est en fonction.
Les hommes prennent un steak-frite, avec Sophie nous prenons une salade composée. Après un dessert et un café, nous retournons à pied devant l’immeuble. Marc est déjà là. Je lui fais la bise, les cousins et Sophie lui serre la main.
L’agent immobilier arrive, un grand sourire aux lèvres.
Matthieu ....... Désolé de vous déranger, mais il nous faut être sûr de notre choix, et nous sommes pressés par le temps.

....... Oui je comprends. Ne vous inquiétez pas, les affaires sont calmes en ce moment.

Tout en discutant nous montons les deux étages.

Marc et Matthieu font le tour, Marc note plusieurs choses sur un calepin. A l’aide d’un laser, il mesure les pièces et écrit les surfaces sur son bloc. Il prend plusieurs photos

Les deux hommes dans la cuisine parlent à voix basse, avec Alexandre nous attendons en faisant un nouveau tour dans les pièces

Matthieu ....... Bien, je crois que nous avons tout vu.

Marc demande une nouvelle fois la superficie du logement. L’agent patient, répète

..... Comme je l’ai dit à monsieur il est avantageux avec ses 80m²

..... Et le prix ?

..... 315 mil euros

Je vois Marc griffonner sur une page. 65 m². Il relève la tête

...... Vous n’êtes pas au prix du marché !

Le type de l’agence fronce les sourcils ............. Comment ça ?

..... Vous savez comme moi, que les pièces d’eau et les dégagements ne sont pas comptées dans la surface habitable. Cet appartement fait 65m², ce qui revient à dire que vous n’êtes pas au prix

...... Comme j’ai précisé à monsieur Jorelle, une négociation est faisable, les vendeurs sont pressés

Marc regarde Matthieu ........ On peut en discuter ?

Matthieu ......... Oui bien sûr !

Nous repartons. Sur le trottoir nous serrons la main du type qui a l’air dépité, Matthieu lui fait savoir que d’ici une heure nous aurons pris notre décision

........ A seize heures j’ai un rendez-vous

Matthieu ....... Bien disons 18 heures, peut-être avant.

La contrariété peut se lire sur la figure du type quand il nous quitte. Je glisse mon bras sous celui de Sophie qui n’a pas dit un mot.
Nous allons nous assoir à la même brasserie que ce midi.

Matthieu .......... Qu’en dites-vous Marc ?

..... Monsieur Jorelle, cet appartement dans l’état qu’il est, est un quart trop cher. Au prix ou il est, environ 4800€ le m², il devrait être impeccable, or ce n’est pas le cas.

..... A combien l’estimez-vous ?
..... Le marché dans ces quartiers de Paris, n’excède les 2800 à 3200 euros, un appartement nickel

...... Que nous conseillez-vous ?

...... Je dirais .........

Rapidement il fait un calcul sur son bloc. ..... Disons 3000 euros le m², 65 m² ça fait 227 mille euros.

Alexandre ....... Ah ça change la donne !

Matthieu songeur ........ Ils n’accepteront pas une négociation pareille.

Marc ...... Ils ne le vendront pas, ou alors à des gugus qui se feront avoir

Matthieu regarde Sophie ......... Refait, est-ce qu’il te conviendrait ?

...... Oui monsieur, il est spacieux.

..... Et à François ?

Sophie sourit ......... Là où je suis, ça lui plaira monsieur Jorelle

Matthieu sourit, et sort son téléphone ........... Monsieur Guerisis est là ?

.......

..... Merci mademoiselle

.........

....... Monsieur Guerisis, nous sommes prêts à discuter du prix de ce dernier logement.

.........

........ On arrive !

A pied, nous redescendons la rue jusqu’à l’agence. Monsieur Guerisis nous fait entrer dans un bureau, et arrange quelques chaises face au bureau.
...... C’est un bel appartement, il est certes à rafraichir, mais c’est un bon placement. L’immeuble est bien situé, au pied du métro, l’avenue est passante, et les commerçants sont au pied de l’immeuble.

Mathieu........ Nous savons tout ça, maintenant le prix est bien trop élevé, il dépasse de largement un tiers du prix demandé.

..... Comme je vous l’ai souligné les héritiers sont prêts à le baisser, et je pense que pour trois cent mille vous pourriez l’acquérir

Marc, qui n’a rien dit jusqu’à là ....... Le marché actuel, pour ce quartier est entre 2800 et 3200 pour un appartement sans travaux. Les WCS sont vétustes, la cuisine est à faire entièrement, les peintures et papiers peints sont à revoir, les parquets sont abimés, et les fenêtres ne sont pas en double vitrage. De plus les radiateurs sont à changer, et il est inexistant dans la salle de bains, qui est à refaire entièrement.

Monsieur Guerisis sourit ....... C’est un quartier côté

Alexandre ........ Le dixième ? J’ai un gros doute, parlez-moi du premier, sans citer le dix-septième ou le quinzième. Disons un quartier populaire. Le prix est gonflé au maximum.

...... Les héritiers se sont concertés et ont imposé ce prix !

..... Ils sont dans l’erreur et vous le savez !

....... Vous en proposeriez combien ?

Matthieu ........ Deux cent trente mille

Le type se retient de rire et fait non de la tête ......... Je doute que les héritiers acceptent

Marc ......... Ils ont surévalué et la superficie et le prix

Le type se lève et sort en laissant la porte ouverte ........ Benoit va passer ?

...... Normalement il devrait être là. Ah bah tiens, le voilà

Monsieur Guerisis revient avec un jeune homme ......... Ces clients sont là pour l’appartement Poissonnière

..... Oui ! C’est un beau logement, une fois rafraichi

Matthieu ........ Chiffré au double de son prix

....... Comment ça, il est spacieux, 80m² rare pour Paris

Marc ....... Monsieur il faut réviser vos côtes, il ne fait que 65m²

Le type regarde son collègue ....... Guillaume nous a dit quatre-vingt

..... Sur les dires des vendeurs

.... Et vous n’avez pas vérifié ?

..... Ce n’est pas notre agence qui s’est occupé de ce bien

Le jeune se tourne vers nous ........ Et à combien vous l’estimez ?

Avant que Matthieu ou Marc parle, monsieur Guerisis en souriant, annonce 230 mille

Il sort son téléphone et pianote dessus ......... C’est le prix pour 65m²

Monsieur Guérisis ........ Tu t’occupes des vendeurs ?

....... Oui bien sûr. De toute façon depuis un an, nous ne pourrons pas le vendre au tarif qu’ils demandent. Il faut leur faire comprendre

Le jeune décroche le téléphone. Il parlemente un long moment, insistant sur le fait que l’appartement n’est pas de la surface annoncée, qu’il est vétuste et que beaucoup de travaux sont à prévoir. L’autre au bout du fil à l’air de maintenir qu’il a raison

Le jeune ......... Vous avez compté les pièces d’eau, elles ne font pas partie de la surface habitable

......

Il sourit ........ Non monsieur, c’est la loi qui est comme ça. J’ai un bon client, avec un paiement comptant, qui offre un bon prix pour la bonne surface

Je sens une migraine se profiler, enfin au bout d’une bonne vingtaine de minutes, sans perdre son calme, il raccroche

....... Il en parle à ses deux sœurs, et nous rappelle en début de semaine prochaine.

Matthieu se lève ........ Prévenez-moi dès que possible, sinon nous nous tournerons vers autre chose !

Monsieur Guerisis se lève à son tour ......... Je vais les presser monsieur Jorelle. Au plus tard mercredi.

Les hommes se serrent la main ....... Bien monsieur, j’attends votre appel.

Enfin nous sortons. La chaleur dehors est écrasante, je suis fatiguée. Matthieu invite son cousin

...... Je vais chercher la miss, elle doit s’inquiéter !

..... Venez manger.

Alexandre nous quitte, nous allons au parking chercher la voiture. Matthieu nous conduit jusqu’à un autre parking souterrain, en remontant, nous sommes sur un grand boulevard. Il prend ma main et nous entraine vers un magasin sur trois niveaux.

Rapidement nous faisons étage par étage. Il prend toute la documentation qu’il peut. En sortant dans un panier, il y a de gros catalogues rassemblant l’ensemble du magasin.

Nous repartons au parking et enfin rentrons à l’appartement. Je vais directement prendre deux cachets avant de rejoindre Matthieu et Sophie au salon, frais avec la clim que madame Breton a mis en fonction.

...... Tout va bien darling ?

..... J’ai mal à la tête.

..... Va t’allonger un peu.

Je ne me le fais pas dire deux fois. Je prends une douche fraiche et en sous-vêtements je pousse le dessus de lit et m’allonge sur le drap.

Je dors jusqu’au lendemain. Matthieu est venu me chercher pour diner, dans mon sommeil, j’ai répondu que je n’avais pas faim.

Après m’être occupée de ma fille, je prends mon temps dans un bain parfumé, fais mes épilations avec soin et vernis mes ongles de pieds. Matthieu rentre pour déjeuner avec moi.

L’après-midi comme promis je téléphone à Ghyslaine. Elle me dit être contente d’être enfin en repos, très fatiguée elle craint de ne pas aller jusqu’à la fin du mois. Elle se repose le maximum. Nous rions de quelques propos futiles.  

Comme un rituel, le matin je m’occupe de ma fille, je lui prends son bain, je choisis ses vêtements, et l’habille, je lui donne son biberon, et reste un bon moment avec mon enfant dans les bras, calée dans le fauteuil à lui fredonner quelques chansons ou tout simplement à lui murmurer des mots doux.

Jeudi, Matthieu me fait savoir que l’agence l’a appelé, et qu’il va à quinze heures avec Sophie, signer le compromis de vente au prix qu’on a demandé 

Evitant Neuilly le week-end, nous avons souvent Lise et Alexandre, ou allons chez Manou ou mon parrain, tata se fait une joie de nous concocter des repas estivaux, des barbecues et salades composées. Manou et Patrick sont souvent invités aussi.

La fin du mois arrive rapidement. Margaux profite bien, elle va sur deux mois, curieuse de tout, elle ouvre de grands yeux semblables à ceux de son papa.

Cette dernière semaine, les conversations sont principalement axées sur le baptême. Tata a fait de jolies cartes. Le texte vient de Margaux qui invite elle-même les gens.
Nous ne sommes pas retournés à Neuilly, mais il est prévu que la fête se passe là. Matthieu et Alexandre ont tout mis sur pied, sans mettre la tante à contribution. Elle est parait-il, vexée. J'espère que dimanche elle ne fera pas la tête ouvertement.

Samedi en début d’après-midi nous rejoignons Neuilly, Alexandre arrive juste après nous. Quasiment en même temps d'ailleurs. Dans le salon vide, nous prenons un café tous les trois. Marjorie vient prévenir Matthieu que monsieur Blondeau est arrivé

Matthieu se lève et me tend la main. J'ignore totalement qui est cet homme. Alexandre nous accompagne.

Les deux hommes lui serrent la main, Matthieu me le présente

Matthieu ....... Je vais vous conduire aux cuisines

Matthieu m'entraine, je ne suis jamais allée dans cette partie de la demeure. Je découvre une vaste cuisine moderne et aménagée en L. Le dessus en inox. Deux pianos de cuisson en inox aussi.
Lisette et une femme d'un certain âge s'activent à éplucher des légumes

Mattieu ......... Lisette voici monsieur Blondel, suivez ses instructions.

La femme ....... Oui monsieur Jorelle

Il se tourne vers le traiteur ....... Que vous faut-il comme personnel ?

...... Ces deux dames me suffiront. De plus elles connaissent les lieux, je gagnerai du temps

..... Bien, si vous rencontrez un quelconque problème, Lisette me le fera savoir

Lisette ...... Oui monsieur

Le traiteur ....... Les achats ont été faits ?

Matthieu ....... Voyez avec Lisette, je pense que tout est dans les frigos

Le traiteur ......... Bien monsieur Jorelle, je vous remercie

Nous faisons demi-tour et allons faire quelques pas dans le parc. Tout en marchant Alexandre demande

..... Et alors la tante ?

Matthieu pousse un soupir........ Elle n'a pas accepté de gaité de cœur

..... Et sa bonne femme ? Toujours là ?

..... Oui, je l'ai exclue demain !

...... Bien !

..... Mes beaux-parents arrivent ce soir ?

..... Oui pour le diner je pense, Manou et ton père aussi. J'ai laissé, carte blanche à Maryse pour ce repas !

Alexandre les mains dans les poches, sourit ...... Ça l'occupe !

De notre arrivée à la fin d'après-midi nous ne verrons pas Maryse. Nous nous retrouvons au salon avec Manou et Patrick, tonton et tata.

Elle apparait au diner, sans beaucoup participer aux conversations, malgré les efforts de tata et manou. Sa dame de compagnie ne bronche pas non plus.

Dès le repas terminé, la tante et Laurence se lèvent pour nous fausser compagnie. Je sens Matthieu se contenir.

Personne ne relève l'attitude de la tante. Nous allons au salon. Matthieu ne nous suit pas.

Manou ....... Mon bien-aimé ta sœur n'a pas l'air en grande forme

Patrick sourit ....... Elle n'a pas pu mettre son grain de sel pour demain, cela la perturbe

Manou me regarde gentiment ....... Elle est peinée du peu de confiance que vous lui accordez ma puce

Je me défends ...... Non manou, Matthieu n'a simplement pas voulu qu'elle organise tout, et comme elle ne sait pas faire de demi-mesure, il a décidé que ce ne serait rien, c'est tout.

Le silence retombe, tata demande si je veux voir la robe. Je souris mais contrariée que manou pense que je pourrai être responsable de la mine de Maryse, je réponds le plus gentiment possible

..... J'aurais la surprise demain tata

Lise ....... Elle est trop jolie, en plus maman m'a dit que je devais habiller Margaux

Je souris ....... Si ça te fait plaisir

Lise ........ Non, non c'est mon rôle de marraine. Hein maman ?

..... Oui me puce, c'est la tradition.

Je souris. Matthieu arrive, sa tante à son bras, il la conduit vers sa place et vient s'assoir à mes côtés. Du coup le peu de conversation s'éteint tout de suite.

Matthieu ....... Aurions-nous coupé une conversation ?

Manou enjouée ....... La marraine nous faisait part de la tradition d'habiller sa filleule. A quelle heure est la messe ?

Matthieu sourit ......... N'auriez-vous pas reçu d'invitation ?

Manou sourit espiègle, j'ai compris qu'elle essayait de faire partir un dialogue.

Lise ......... Bah alors manou ? Tu es trop jeune pour perdre la boule. C'est à onze heures

Manou ...... Je pensais te voir jeudi ou hier ma puce.

Je regarde ma grand-mère sans comprendre .......... Ah, tu ne m'as pas dit.

..... Tu aurais pu aller chez Bénédicte

..... Tu me trouves mal coiffée ?

Manou rit ....... Non ma puce, mais une petite coupe serait bienvenue.

..... Oui bah je n'ai pas pensé. Pas grave !

Maryse ...... Voulez-vous que nous fassions venir ma coiffeuse ?

Je lui souris ...... Merci Maryse, ce n'est pas grave.

Un semblant de conversation entre manou et Maryse s'engage. Tata s'intègre. Bon ce n'est pas une conférence non plus, mais l'air est moins pesant.

Dans notre lit, blottie dans les bras de Matthieu je demande si la tante va faire la gueule demain.

.....  Je ne pense pas, je l'ai prévenu au risque de ne plus nous voir du tout.

..... Oui parce que c'est désagréable

..... Dors, darling, demain une longue journée nous attend.

J'ai compris qu'il n'en dirait pas davantage.

Je descends avec Matthieu pour déjeuner. La salle à manger est déserte. A la salle de bains, je prends une longue douche, lave mes longs cheveux et enfile la robe que Matthieu m'a offert pour l'occasion.

Je fais un brushing en m'appliquant. Je me maquille avec grands soins, et vais à la nursery.

Ma fille sent bon le bain et l'eau de toilette, elle est en body blanc. Je la couvre de petits bisous, Lise et Alexandre entrent

Alexandre ........ Allez oust la maman, on n'a pas besoin de toi.

Je souris et donne l'enfant à ma cousine. Je sors en fermant doucement la porte.

Dans le salon quelques voix me parviennent. Manou et Maryse sont en grande conversation sur les très prochaines vacances.

J'embrasse les femmes et m'assois, tata nous rejoint suivie de près de tonton et Patrick. Je ne peux m'empêcher de demander ou est mon mari.

Patrick ........ Aucune idée mon petit.

Margaux dans les bras d'Alexandre, Lise à son bras le regard brillant de bonheur. Je ne peux m'empêcher de pousser un OH !

La robe de ma fille est magnifique, tout en satin blanc, de jolies fleurs brodées sur le plastron, un large ruban de satin brillant ceint la taille et laisse partir une jupe en une multitude de plis. Les petites manches ballon et le bas de la robe se termine par une fine dentelle. Un petit chapeau assorti lacé dans le cou de Margaux avec un joli ruban.
J'embrasse ma tante....... Tata elle est magnifique. Merci beaucoup.

Tata me serre dans ses bras. ..... J'ai eu plaisir à la coudre ma chérie.

Elle tend un gilet fait main, tout au point de fougère en laine fine et blanche, à Lise ....... Mets-lui pour l'Eglise ma puce, il fait toujours frais

...... Oui maman.

Matthieu ......... Il nous faut partir !

Sur le parvis de l'Eglise tout le monde est là. Je vais embrasser les Chambault, Ghyslaine et Marc, sans me décider à aller vers mon père. C'est eux qui viennent à moi. Je leur dis brièvement bonjour et les embrasse du bout des lèvres

Mon père ...... Comment vas-tu Mélissandre ?

Je ne peux m'empêcher d'être sarcastique ....... Ma foi, après deux mois je suis remise.

Je me détourne et vais voir Sophie et François qui se tiennent en retrait. Je les embrasse, serre la main à Jean-Luc l’ami d’Alexandre, l’homme qui a mis ma fille au monde. Matthieu vient me chercher

L'Eglise ou nous nous sommes mariés, est joliment décorée de fleurs blanches. La messe s'éternise, Alexandre penche Margaux sur les fonts baptismaux, le curé lui verse un peu d'eau sur le haut de la tête. Aussitôt Margaux montre son mécontentement en criant. En moi je souris. Alexandre donne Margaux à la marraine qui la berce. Le parrain tient comme un sacrement le cierge que le curé lui remet. Il bénit la chaine et la médaille. Une médaille ovale toute ciselée, avec un petit angelot en épaisseur

Enfin, nous signons les registres. Nous trainons un peu sur le parvis, le soleil est éblouissant très haut et chaud. Matthieu invite tout le monde à regagner les voitures. Le parrain et la marraine garde l'enfant, c’est Patrick et manou qui les emmènent

Le salon a été aménagé pour recevoir tous les invités, des fauteuils ont été rajoutés. Clara amène le biberon, Lise fière donne à manger à sa filleule.
Tout le monde s'extasie sur l'enfant, sur la robe, sur la marraine.

Le champagne coule dans les coupes, des petits friands et autres gourmandises circulent entre les convives, Lisette et Catherine sont attentives.

Margaux peu habituée au bruit, passant de bras en bras, commence à s'énerver. Elle nous le fait savoir en poussant des cris. Clara viens la chercher et disparait avec.
Nous passons à table. Le repas est animé et copieux. Les aumônières de saumon sont tout simplement sublimes. Les gigots en croûtes savoureux. Le déjeuner est un vrai festin.

Après cette bombance, nous nous retrouvons dans le parc par petits groupes. Je vais voir Sophie et lui demande si tout va bien.
...... Mélissandre, Maryse m'a demandé pour notre mariage, mais je ne sais pas ce qu'a décidé monsieur Jorelle, je n'ai pas su répondre.

..... D'accord, je lui en parlerai ce soir. Ne t'inquiète pas. Amuse-toi. Où est François ?

.... Avec monsieur Jorelle.

.... D'accord.

Je glisse mon bras sous le sien et l'entraine vers Ghyslaine et Elise. ...... Alors les filles ?

Lise ....... C'est une belle fête Méli

..... Je n'ai pas fait grand-chose, je vais aller remercier tata. Je vous laisse Sophie, elle est un peu paumée toute seule

Lise ...... Mais oui !

Des yeux je cherche ma tante. Je presse le pas pour la rejoindre et lui tire le bras.

..... Ma puce ?

..... Tata je voudrais te remercier, c'était un excellent repas.

Tata sourit ........ Il faut remercier le traiteur, je n'ai donné que des idées.

.... Qui étaient parfaites. Merci tata

Je la serre contre moi et l'embrasse deux fois. Je rejoins les filles qui papotent. Les deux cousins viennent s'incruster, François prend discrètement la main de Sophie.
Alexandre ....... Comment vont les babillardes ?

Lise ...... Les quoi ?

Alexandre ........ Les pies jacasses

Lise s'arrête, nous obligeant Ghyslaine et moi à stopper, et d'un air qu'elle veut mécontent

....... Dites donc monsieur Duval et la tendresse bordel

Matthieu rit, Alexandre attrape Lise à bras le corps et la fait tournoyer. ....... Mademoiselle Dumont je vous prierais d'être un peu plus courtoise

Lise rit aux éclats ....... Lâche-moi, lâche-moi tout de suite.

Les anciens s'arrêtent et regardent ce qui se passe. Manou sourit, Maryse pince les lèvres. Alexandre repose ma cousine qui titube. Il la tient fermement

Tous les huit, bras dessus bras dessous, nous rentrons avec les ainés. Le gâteau nous attend. Manou a fait faire une jolie pièce montée en forme de berceau.

Alexandre et Lise aidés de Lisette servent les assiettes de choux. Tonton et Matthieu distribuent les coupes de champagne

Il est déjà tard, les gens partent vers vingt heures. Je serre ma Gy dans les bras et lui recommande de me prévenir dès la naissance. Avec Matthieu nous leur avons offert la chambre mais mon amie n'est pas au courant. Marc ira la chercher chez manou qui la garde.

Les cuisines ont préparé quelques salades composées, et de la viande froide. Personne n'a vraiment faim.

Ne sont restés que les Chambault, Alexandre et Lise, manou et Patrick. Mon père est parti avant le gâteau. J'étais en colère et ne leur ai même pas dit au revoir.

Nous couchons tous à Neuilly, sauf Lise que son fiancé raccompagne vers vingt-trois heures. Nous montons, je suis fatiguée

Dans les bras de Matthieu, je lui fais part de mon bonheur de cette belle journée.

Nous rentrons à l'appartement en milieu de matinée, sans avoir vu, ni Maryse ni les Chambault. Patrick est parti raccompagnant manou avant d'aller au bureau

6 juillet 2002

Orage à Neuilly

 La semaine je m’occupe le plus possible. Le matin après le bain de Margaux, son biberon avalé, je l’endors dans mes bras en lui chantant de doux airs enfantins, en français, et souvent en anglais. Je veux qu’elle soit habituée à l’accent, aux mots simples. L’après-midi je l’emmène dans son landau, faire une longue promenade, quand je rentre, je la confie à Clara et vais me reposer au salon devant un verre frais, en espérant que mon mari ne me rejoigne pas trop tard.

Vendredi après-midi Matthieu rentre de bonne heure. Avec Clara nous l’attendons, la petite est prête, elle a bu son biberon et dort paisiblement. Je suis heureuse d’aller à Neuilly. Demain tout le monde sera réuni, ça va me faire du bien. Je me sens un peu prise au piège à l’appartement. Le temps passé auprès de Margaux ne remplit pas mes journées.

Nous partons aussitôt. Matthieu à l’air fatigué et pas vraiment enclin à papoter. Le trajet se passe en silence

Georges semble nous guetter, il vient au-devant de la voiture et ouvre ma portière. Il a l’air sombre.

..... Bonjour madame Jorelle

Je lui souris ........ Bonjour Georges, vous allez bien ?

...... Oui madame merci.

Matthieu lui donne les clés de la voiture, il tient le cosy d’une main et vient chercher ma main, nous montons les quelques marches la porte s’ouvre sur Marjorie.

...... Bonjour madame, monsieur Jorelle

...... Bonjour Marjorie.

Elle ouvre la porte menant au salon, la tante se lève d’un bond ....... Ah vous voilà enfin !

Le ton semble être fait de reproche. Sans même nous saluer elle se penche sur le cosy que Matthieu pose sur un des canapés.

..... Quel petit trésor !

Matthieu interpelle Catherine qui sort de je ne sais où

..... Oui monsieur

...... Vous montrerez la nursery à mademoiselle Jacquet

..... Oui monsieur

Il se tourne vers Clara ......... Vous trouverez un landau pour promener la petite

..... Oui monsieur

...... Vous prendrez vos repas à l’office, Lisette vous remplacera pendant ce temps auprès de l’enfant

...... Oui monsieur.

Matthieu empoigne le cosy et monte avec les deux employées. Je m’assois et attends que Maryse entame une conversation. La dame de compagnie me dévisage, je la foudroie du regard, elle finit par baisser les yeux

...... Comment allez-vous Maryse ?

...... Bien, bien mon petit, je vous remercie et vous-même ? Vous avez bonne mine

Je lui souris ...... Oui je suis moins lourde et plus reposée.

...... Ce qui parait normal

..... Oui.

Je ne sais pas trop quoi lui dire, et elle n’engage pas vraiment le dialogue. Je respire quand je vois Matthieu nous rejoindre.

...... Veux-tu boire quelque chose darling ?

.... Oui s’il te plait

Il fait signe à Catherine qui a repris son poste et sa position d’attente.

Sans un sourire elle me tend un plateau, je prends le verre et la remercie

Je bois à petites gorgées essayant de faire partir cette angoisse qui m’étreint le fond de la gorge et serre mon estomac. Je me sens oppressée

Matthieu ......... Que racontez-vous ma tante ?

..... Que du routinier

..... C’est-à-dire ?

..... Que veux-tu que je te raconte ?

...... Aucune idée, ce que vous avez fait cette semaine par exemple !

....... Rien que du quotidien !

.... Etes-vous en train de me dire que je paie une dame de compagnie pour rien ?

..... Evidemment que non, Laurence est auprès de moi et me tient compagnie

..... Ne sortez-vous pas ? Votre club de bridge ?

..... Mon club de bridge fait partie de la routine, me semble-t-il.

..... Que ne changez-vous pas de club, si celui-là vous insatisfait

..... Un club est un club. Quel intérêt d’en quitter un pour en prendre un autre

..... Invitez vos amies, faites des après-midi thé ou autre

..... Ne serais-je pas jugée envahir la demeure avec mes amies ?

Matthieu demande un café à Catherine, il allonge ses jambes et s’appuie sur le dossier du canapé.

..... Qui vous en ferait la remarque ? Vous faites bien selon vos désirs. Tant que le week-end nous avons la demeure à disposition pour être en famille, la semaine rien ne vous empêche !

Catherine tend une tasse à son patron. Tout en continuant de dévisager sa tante, il remercie la jeune femme

...... Ah, oui évidemment !

 ........ Que se passe-t-il ma tante, auriez-vous eu des remarques désobligeantes ?

..... Pas le moins du monde. Par qui ?

..... Aucune idée, à vous de me dire

..... Je n’ai vu personne deux week-ends de suite.

.... Comment ça ?

..... Ne parlons pas d’Alexandre, mais même Patrick et Odette ne me rendent visite.

...... Je vous rappelle que Mélissandre est accouchée il y a tout juste trois semaines. Il s'avère qu'Odette a un fils à qui elle rend visite, une petite fille. Alexandre qu’allez-vous lui reprocher ? Il a d’autres préoccupations que de venir vous faire la lecture. Il a maintenant une fiancée et des futurs beaux-parents. Il me semble même qu’Elise ait une tante un parrain, enfin une famille !

..... Et comme par hasard, demain tout le monde sera là.

..... Ça vous ennuie ?

...... Ne sois pas ridicule !

.... Je m’enquière, vous avez l’air d’être en reproche !

.... Je ne suis pas en reproche, je te donne mon opinion, puisque tu me le demandes

..... Ecoutez, je vous ai engagé une dame de compagnie, si elle ne convient pas au poste, nous en changeons, mais vous devez vous rendre à l’évidence que nous avons maintenant des familles et belle-famille. Si vous faites le compte nous ne devrions pas venir plus d’une fois par mois !

.... Et puis-je savoir pourquoi ?

..... Un mois quatre week-end. Mon beau-père, le parrain de ma femme et sa grand-mère, nous sommes déjà à trois week-ends, le dernier pour Neuilly

La tante ricane ........ Ton beau-père ? Odette et Patrick sont généralement chez Pierre quand vous y êtes

Le ton de Matthieu gronde ...... Et vous n’y êtes pas vous-même ? Personne ne vous invite jamais ? Qu’attendez-vous que ce soit chaque fois moi qui lance les invitations, il me semble que Patrick et Odette sont vos frère et belle-sœur !

..... Il ne m’est pas nécessaire d’inviter mon frère, il vient quand il veut

..... Alors que me reprochez-vous ?

Il se tourne vers la dame de compagnie et de ce ton que je n’aime pas, ce timbre de voix traduisant une colère proche

...... Qu’avez-vous fait cette semaine ?

..... Mardi nous sommes allées au club de madame la comtesse

.... Et le reste du temps, vous restez le cul vissé sur le fauteuil à lui faire la lecture ?

..... Madame la comtesse n’a pas exprimé le désir de sortir

..... Et je ne vous paie pas pour la bouger un peu ? Vous croyez pouvoir rester oisive à longueur de journée ?

Maryse ....... Inutile de passer ta colère sur Laurence, elle n’est en rien responsable

..... Désolé ! Si vous vous ennuyez c’est que j’ai embauchée une incapable, alors ou elle rectifie le tir ou elle prend la porte. Je ne m’encombre pas de personnel inutile !

..... Laurence me convient très bien, et je t’interdis de me priver de sa présence

.... Alors qu’elle bouge et qu’elle vous bouge. C’est à elle de trouver des distractions qui vous sied !

Il pose sa tasse brusquement, et se lève. Il se tourne vers moi et me tend la main. Je me sens obligée de me lever.

..... Bonne soirée !

..... Seras-tu là demain ? C’est la famille de ta femme qui vient. A toi de les recevoir

Matthieu fait volte-face, je jette un œil à sa tête, il est blanc comme un linge .......... Patrick est votre frère Manou votre belle-sœur, Alexandre votre neveu et sa future votre prochaine nièce. Donc à vous de les recevoir. Cela étant dit, j’éviterai à l’avenir d’avoir des invités en cette demeure. Bonsoir !

Il m’entraine en maugréant. ..... Non mais je rêve !

........ Demandez ma voiture.

Catherine se précipite sur un téléphone. Nous sortons. Marjorie me tend mon gilet et mon sac, nous descendons les quelques marches, Georges au volant de la voiture se gare près de nous

Il descend, fait le tour de la voiture et ouvre ma portière. Je le remercie d’un signe de tête et m’installe.

Avant que Matthieu mette les mains sur le volant, je me tourne vers lui

...... Matthieu et la petite ?

.... Tu la veux pour la soirée ?

.... Nous rentrons à l’appartement ?

.... Pas spécialement, nous pouvons aller rendre visite à ta grand-mère, aller diner au restaurant.

.... Comme tu veux mon chéri

.... Allons au restaurant darling ! Ça nous fera du bien

Je fais oui de la tête. Matthieu nous conduit dans un restaurant proche.

Il commande un whisky et un martini. Je le vois soucieux, j’aimerais qu’il partage avec moi ses préoccupations.

...... Tu as des soucis ?

Il me regarde et sourit, mais ses yeux restent foncés

........ Pas particulièrement pourquoi ?

.... Je vois bien que depuis que tu es rentré, quelque chose te préoccupe

..... J’ai simplement téléphoné au domaine prévenir que demain nous étions huit à venir déjeuner et Maryse m’a fait reproche qu’elle ne nous voyait pas, et que nous débarquions tous ensemble sans raison

..... Mais pourtant elle est contente quand il y a du monde. Non ?

Le serveur amène nos apéritifs et dépose une soucoupe de bretzel sur la table. Il pose des menus près de nos assiettes.

Matthieu vient cogner son verre au mien, éludant ma question. ........ A nous madame Jorelle

Je souris ...... A nous monsieur Jorelle

Je trempe mes lèvres dans mon verre. J’aime bien le goût du martini, légèrement amer et sirupeux en même temps.

..... Que vas-tu faire demain ?

..... Rien, il est prévu que nous soyons réunis, elle fera avec, sinon elle sort avec sa dame de compagnie

...... Pourquoi justement demain ?

..... Aucune idée darling. Que veux-tu que je te dise ?

J’ouvre mon menu, songeuse je me demande si Laurence ne pousserait pas Maryse à se rebeller contre ses neveux. Je chasse vite cette vilaine pensée et m’intéresse au menu.

..... Tu as choisi darling ?

...... Oui je vais prendre un pavé de rumsteak.

.... Pas d’entrée ?

.... Heu si, une assiette d’huitres.

.... Veux-tu un verre de vin ?

.... Oui je veux bien

Le garçon s’approche de nous, Matthieu commande deux assiettes d’huitres un rumsteak et un tournedos, deux verres de morgon.

Je finis mon verre d’apéritif, quand Matthieu me saisis par ses paroles.

..... Je comptais proposer à Sophie de se marier à Neuilly, je vais voir avec Alexandre, mais nous allons faire autrement

.... Tu vas faire quoi ?

Il fait une moue ....... On louera une salle et un traiteur, ou selon le nombre d’invités, ça se passera au restaurant.

..... Pourquoi ?

.... Je ne veux pas que Maryse se plaigne qu’on dérange son confort !

..... Mais et le baptême de Margaux ?

..... Au restaurant, et je vais voir avec Patrick pour finir le soir chez eux.

Le serveur dépose une assiette de six huitres devant nous, un autre nous apporte nos verres de vin.

Tout en mangeant Matthieu me fait part de ses idées à peaufiner

......... Pour l’union de Sophie et François, nous verrons samedi prochain avec eux, c’est avant tout les futurs qui sont concernés. Je pensais justement occuper Maryse à la préparation de la noce, mais inutile. Avec ce que j’ai entendu ! Quant au baptême de notre fille, je te laisse carte blanche, fais-toi aider de ta grand-mère et ta tante

..... Mais il faut aussi que ça te convienne. Qui invitons-nous ?

..... Veux-tu une grande fête ?

.... Non pas nécessairement

.... Alors nous serons tout au plus une vingtaine, nous choisirons le restaurant ensemble.

Je n’insiste pas, je sens l’homme pas vraiment de bonne humeur. Je mange avec moins d’appétit que je ne l’aurais pensé. La viande me laisse un goût amer dans la bouche. Je ne touche pas aux pommes dauphines.

...... Tu ne finis pas ?

.... Non, je n’ai plus faim.

.... Un dessert ?

Je hausse les épaules ....... Je ne sais pas ce qu’ils ont. Une glace peut-être

..... Qu’est-ce qui te contrarie darling ? Que nous retenions si peu de personnes à inviter ? Que cela ne se passe pas à Neuilly ?

...... Je te trouve un peu ours mal léché.

Il sourit ...... Ce n’est pas après toi mon amour. Allez dis-moi ce qui te contrarie

.... Bah ça fait cercle fermé. Nous aurions pu sans être cinquante, élargir un peu le cercle. Et Sophie avec son ami ?

Le serveur nous interrompt et nous propose la carte des desserts. Je prends un sabayon aux abricots, Matthieu une tarte normande avec une boule de glace

Nous dégustons notre dessert chacun dans nos pensées.

Après le café, Matthieu règle la note, nous repartons pour Neuilly. Il laisse la voiture près de la fontaine, et m’enlace, nous retardons le moment de rentrer en nous promenant dans le parc, illuminé par les lampadaires qui s’allument les uns derrières les autres à notre passage.

La soirée est douce, le ciel étoilé. Je me sens bien, notre silence est fait de l’amour que nous nous portons. Je sens mon mari s’apaiser.

En rentrant nous montons directement. J’enfile une nuisette et vais me brosser les dents, j’attends Matthieu dans le lit.

Quand il se couche, je me colle à lui et deviens entreprenante.

Dès notre levé, nous allons à la nursery. Margaux dort comme un ange. Une jeune femme assise dans un fauteuil se lève à notre arrivée. Je lui fais un grand sourire avant de me pencher sur le berceau.

...... Bonjour madame, bonjour monsieur

 ...... Bonjour Lisette, tout va bien ?

.... Oui monsieur. La petite vient de s’endormir

Pendant que Matthieu se penche sur notre fille, je fais un tour d’horizon. La chambre est jolie, le berceau tout en voilage digne d’une princesse. La pièce claire, est meublée à l’image de celle de l’appartement

Matthieu m’entraine vers les chambres refaites. Cinq sont peintes en blanc seul le mur de la tête de lit est de couleur. Les rideaux et dessus de lit sont d’un tissu selon la chambre. Elles sont meublées plus modernes. Les baldaquins ont disparu. Les parquets ont été poncés et vitrifiés. Ils sont en chêne clair. Les couleurs sont chaudes et bien assorties. Les grosses tentures ont été remplacées par de fins voilages

En descendant déjeuner je fais part du bon goût d’avoir refait les chambres dans un style épuré.
...... Ce sont tes idées darling, j’ai respecté tes consignes

...... Mais tu ne devais pas laisser Maryse s’en occuper ?

.... J’ai demandé à Marc de respecter tes idées, tout en guidant Maryse

Je souris et presse sa main ....... Oh tu es un filou.

..... Disons que je ne voulais pas me retrouver avec du Louis XV ! Si nous restaurons, autant moderniser

..... Oui bien sûr

Matthieu me sert un mug de café, je rajoute une goutte de lait et deux sucres. J’accepte le petit pain beurré qu’il me tend. Nous déjeunons en silence. Pas ce silence désagréable, non un silence de communion, que Matthieu rompt

...... Veux-tu faire quelque chose ce matin ?

....... Heu je ne sais pas, tu as une idée ?

..... Pas spécialement, je pense qu’Alexandre ne va pas tarder. Veux-tu aller prendre l’air ?

.... Oui

Main dans la main, nous allons nous installer sur les fauteuils relax. Matthieu les mains sous la nuque ferme les yeux, la tête tournée vers lui je le regarde de longues secondes, quand une voiture se fait entendre. Il se lève prestement et me tend la main

...... Allons l’accueillir !

Alexandre descend de la voiture et tend ses clés à Georges. Il nous aperçoit et sourit

..... Salut les vieux amoureux !

Nous l’embrassons. Matthieu lui demande s’il veut un café

...... Non pas spécialement

Matthieu ........ Viens, j’ai à te parler !

Nous allons à la gloriette, et nous asseyons

Alexandre de cette voix grave à la Duval-Jorelle........ Que se passe-t-il ?

........ Rien de tragique. Voulant faire plaisir à Mélissandre, et devant mettre le baptême en route, j’ai invité Pierre et Patricia, évidemment manou et ton père seront présents

Taquin Alexandre demande ...... Aurais-tu évincé mademoiselle Dumont ?

Je souris, il a l’art et la manière de dédramatiser, il sent son cousin tendu. Matthieu sourit et taquine aussi

..... C’est évident, que ferions-nous de la marraine ? 

Alexandre fronce ses sourcils à la façon de son cousin ......... Rien de spécial, et donc ?

...... J’ai averti les cuisines que nous serions huit ce midi.

..... Oui et ?

.... Nous sommes arrivés hier au soir. Maryse s’est levée pour voir la petite, sans même nous saluer, ouvertement hostile. J’ai cherché à connaitre la raison de cette mauvaise humeur.

.... Et qu’elle est-elle ?

..... Figure-toi qu’elle nous reproche de ne pas lui avoir rendu visite depuis trois semaines, je lui ai rafraichi la mémoire. La petite n’a pas un mois !

..... Et donc ?

..... Et donc, paraitrait-il que pendant ces trois semaines, elle n’a vu personne, nous réapparaissons et comme par magie, la famille Dumont, Duval aussi !

D’une voix froide Alexandre jette ....... J’ai une vie, une fiancée à qui je me dois d’être présent à ses côtés, et des beaux-parents. Mon père à visiter. De plus elle n’est pas honnête, je suis passé avec Elise, nous avons partagé son déjeuner, manou et père étaient présents !

..... Je l’ignorais. Toujours est-il que j’ai décidé ne pas faire le baptême à Neuilly, ni le mariage de Sophie !

.... Et puis-je savoir pourquoi ? 

..... Elle est tout en reproches

..... Il me semblait qu’elle appréciait les festivités.

..... Nous nous servons de Neuilly pour nous réunir, pas pour lui présenter nos hommages. C’est ce qu’il en ressort

Le regard d’Alexandre se fonce, jusqu’à devenir presque noir. Oh Matthieu sort de ce corps ! D’une voix glaciale il rétorque à son cousin

...... Figure-toi qu’avec Elise nous nous sommes renseignés auprès de la comtesse à savoir les traditions d’un baptême, elle nous a vertement recadrés, prétextant que ses us et coutumes datant de l’Empire, ne nous siéraient pas, qui plus est, ma belle-famille devrait être à même de me seconder.

Matthieu murmure plus pour lui que nous ....... Elle devient impossible !

Alexandre ...... Je vais te dire Matthieu, tu as voulu lui prendre une dame de compagnie pensant la contenter, mais vois-tu je doute du bienfondé.

..... Comment ça ?

..... Depuis que cette bonne femme est auprès d’elle, la comtesse est devenue aigrie et toute en remarques désobligeantes

...... Penses-tu que madame Billon en soit responsable.

.... Aucune idée !

...... Comment savoir ? dresserait-elle la comtesse contre nous ?

..... Catherine a les oreilles qui trainent. Questionne-là.

Je n’ose pas dire la conversation que j’ai surpris une fois. Je préfère me taire. Les cousins se lèvent. Je n’ai pas écouté la fin de leur échange.

Nous allons au-devant des nouveaux arrivants. Je serre fort ma grand-mère tout en beauté.  

Nous allons directement au salon, qui est vide. En passant Matthieu murmure quelques mots à Catherine.

Manou ...... Où est ton petit trésor ma puce ?

...... Là-haut, veux-tu que je demande qu’elle descende ?

..... Oui avec plaisir.

Je me lève et me dirige vers le grand escalier, quand Catherine me rejoint

D’une voix implorante elle me questionne ......... Madame Jorelle, monsieur Jorelle m’a convoqué, aurais-je fait une erreur ?

Son regard éteint, son teint blafard me fait savoir qu’elle est en transe. Je lui fais un grand sourire et pose ma main sur son bras.
...... Non Catherine, rassurez-vous, c’est juste pour vous parler à l’abri d’oreilles indiscrètes. Que se passe-t-il Catherine, je vous sens soucieuse, votre sourire a disparu

....... Madame Jorelle, je reste à ma place d’employée de maison.

...... Et ça veut dire quoi ?

Elle fait non de la tête ......... Rien madame Jorelle. Je vais monter, ne vous donnez pas la peine.

..... Merci Catherine.

Je retourne m’assoir songeuse. Matthieu son sourcil arqué, me sonde

..... Catherine est montée.

Marjorie vient prévenir de l’arrivée de monsieur et madame avec mademoiselle Dumont. Un joyeux brouhaha emplit la pièce

Manou demande ou est Maryse, Alexandre répond que nous l’ignorons, quand elle arrive donnant le bras à Laurence.

Je me lève et vais voir la jeune femme de l’entrée, je la cherche, elle revient de je ne sais où. ........ Tout va bien Marjorie ?

........ Oui madame

....... Je vous sens tendue, auriez-vous des soucis personnels ?

...... Non madame, je vous remercie.

….. Vous êtes souffrante ?

…… Non madame.

….. Alors où est votre sourire ?

……. J’évite les amabilités, et reste à ma place de simple employée de maison, comme ça m’a été conseillé.

...... Par qui Marjorie ?

Elle hausse les épaules, je peux voir son regard s’embuer, je n’insiste pas, et retourne au salon. C’est décidé, je vais parler à mon mari.

Patrick se lève et sort quelques bouteilles, Catherine sans un sourire, pose un plateau de verres. Clara le bébé dans les bras nous rejoint

Matthieu ....... Allez prendre votre repas, et envoyez Lisette dans trente minutes

..... Oui monsieur

Maryse après avoir salué froidement tout le monde, prend place sur le canapé à côté de manou qui gentiment lui demande comment elle se porte.

Maryse ...... Très bien Odette je vous remercie

Je sens l’électricité dans l’air, les cousins ont le même regard agacé. Un pressentiment me dit que ça va péter. Lequel va allumer la mèche et mettre le feu aux poudres, je l’ignore, mais je présage que ce sera un départ sans retour.

Manou s’extasie devant son arrière-petite-fille, essayant de faire participer Maryse qui répond du bout des lèvres. Patrick et mon oncle discutent ensemble, tata nous regarde tour à tour, je la sens mal à l’aise. Alexandre et Lise, tout en se donnant la main, ne parlent pas. Je profite que Patrick distribue les verres pour glisser à l’oreille de Mathieu.
...... Avant de parler avec Catherine, j’aimerais te faire part de quelque chose d’important

Matthieu se lève pour aider son oncle à servir les verres, en se rasseyant je le sens tendu comme un arc, et vlan il allonge ses jambes et les croise. Mon pouls s’emballe.

Il prend le temps de boire une gorgée de son verre et sans préambule s’adresse à mon oncle

...... Pierre, avec Alexandre nous vous avons réuni pour mettre le baptême au point.

Mon oncle tourne la tête vers Matthieu .......... Oui bien sûr. Vous avez arrêté la date ?

...... Dans le sens ou Maryse part le samedi trois août, nous pensions le faire le 28 juillet, mais si vous préférez septembre, pour nous aucune importance, si la petite robe de Patricia peut aller jusqu’à là

Ma tante sourit ....... Oui bien sûr, je pense, à moins que Margaux soit une farceuse et prenne dix centimètres en un mois

Je souris et croise le regard de Lise. Matthieu me regarde et muettement me demande ce que je pense de septembre. 

Je n’ai pas le temps de répondre

Maryse ....... A la presque veille de mon départ ?

Matthieu ...... Vous partez le week-end d’après.

Maryse ...... Avant ou après le mariage ? Septembre sera surchargé

Matthieu ........ Pourquoi surchargé ?

Maryse ...... Il est prévu que ton cousin se marie en septembre, me semble-t-il !

Matthieu doucereusement, et là je sais qu’il va déverser ses rancœurs ........ Il est prévu ? Ou vous avez prévu ?

...... C’est bien ce qui était entendu 

Alexandre ......... Non ma tante, vous aviez convenu sans nous laisser le choix. Avec Elise nous avons opté pour avril, voire mai

...... Puis-je en connaitre la raison ?

...... Oui ! C’est notre mariage et nous sommes suffisamment réfléchis pour mener notre barque

La tante ricane ironique ........ Un an de fiançailles, je pensais que tu n’étais pas pour les traditions d’un autre temps.

.......... Il n’est pas question de tradition, mais de praticité.

......... Bien, je n’ai pas mon mot à dire

....... Tout à fait, comme mes futurs beaux-parents n’ont pas à choisir la date pour nous.

....... Et la petite Sophie, ne devait-elle pas se marier en septembre ?

Matthieu ramène ses jambes et se redresse ......... Je rencontre son futur samedi prochain, nous verrons à arrêter une date.

...... Que je ne sois pas prise au dépourvu, comme souvent !

Matthieu sourit et légèrement ironique ......... Aucune chance, vous recevrez une invitation comme tout un chacun, vous n’aurez que votre toilette à penser

..... Comment ça ?

..... Le mariage ne se fera pas à Neuilly

La tante, d’une voix ou le mécontentement perce, presqu’en haussant le ton s’exclame ......... Comment ce ne sera pas à Neuilly. Ne m’as-tu pas donné l’organisation des festivités ?

...... Disons que j’ai changé d’avis. Sophie ne pouvant être présente à chacune de vos suggestions, ce mariage ne les représentera pas. Il sera orchestré selon vos principes et non les leurs.

...... Et qu’est-ce qui empêche que cela se passe à Neuilly ?

..... Le fait, que nous ne voulons pas vous donner l’impression de nous servir de Neuilly uniquement selon notre bon plaisir

..... Qu’est-ce à dire ?

..... C’est bien ce que vous m’avez fait comprendre hier ? Nous nous servons de cette demeure selon nos besoins. Il est vrai qu’avec ma femme, nous devrions être là tous les week-ends sans nous occuper de sa famille. Après tout qu’est-elle donc cette famille au regard de vôtre rang ? Hum ! Dites-moi.

...... Tu extrapoles, je n’ai rien avancé de tel ! Je t’ai simplement fait remarquer que je ne voyais plus personne.

Alexandre froidement remet la tante en place ......... Seriez-vous jalouse que nous fassions notre vie et que nous ayons d’autre famille que vous ma tante ?

..... Ne sois pas stupide. Simplement soit, je n’ai personne pendant plusieurs week-ends, soit tout le monde se réuni

Alexandre ....... Devrions-nous prendre rendez-vous pour jouir de cette demeure familiale ? Il me semble qu’avant tout et tout le monde, Matthieu et Mélissandre, sont ici chez eux !

..... Merci de me rappeler que je suis moindre à vos yeux

Alexandre blanc élève la voix. Je découvre un Alexandre si semblable à son cousin. .......... Cessez de tomber dans l’absurdité ! Malgré le respect que je vous dois, vous n’êtes qu’une emmerdeuse, à vouloir tout régenter. Vous croyez que nous n’avons pas de cerveau ? Vous pensez que nous ne pouvons pas nous moucher tout seul ?

Patrick ......... Calme-toi je te prie !

...... Père, calme donc ta sœur, qui est toujours à geindre, alors, qu’elle a une vie de rêve sans aucune privation. Matthieu cède à tous ses caprices. S’en est assez

..... Quel caprice ? D’avoir dit que mes journées étaient longues et quémander une dame de compagnie, est un caprice ?

..... Si votre oisiveté vous pèse, allez dans les quartiers pauvres et faites don de votre temps pour apprendre à lire à ces mioches qui n’ont même pas de quoi acheter un bouquin.

..... Que puis-je y faire. Je ne vais pas réparer la misère du monde, elle n’est pas de mon ressort.

.... Il est certain que ne sortant pas de Neuilly, vous ne pouvez voir ce qui se passe autour. Et dites-moi ma tante, qu’avez-vous fait le week-end en quinze ?

...... Ce dernier, je n’ai vu personne.

..... Celui d’avant ? Vous étiez seule aussi ?

..... Tu es passé rapidement avec ta fiancée, je ne suis pas encore amnésique

..... Rapidement ? Partageant votre repas avec mon père et ma belle-mère ? Vous vous payez ma tête ou ça se passe comment ?

......... Quand je dis rapidement, vous n’êtes pas restés

...... Pourquoi faire ? Pensez-vous que ma fiancée aspire à regarder les informations un dimanche après-midi ? Allez faire un petit tour dans le parc et regagner le domicile de ses parents ?

..... Que veux-tu faire d’autre, c’est mon lot quotidien

..... Votre lot quotidien dites-vous ? A quoi vous sert votre employée ? Si c’est pour vous mener au salon télé, Catherine le fait très bien

..... Ne sois pas stupide.

...... Je ne suis pas stupide, je suis clairvoyant. Matthieu balance un salaire par les fenêtres. Elle ne vous sert à rien. Elle n’est même pas capable de prendre un guide des théâtres et de vous sortir !

Je jette un coup d’œil à Laurence, pâle, elle fixe le plancher. Je m’aperçois que le cousin sous des airs affables, est bien plus virulent que mon mari qui malgré son fort caractère use souvent de diplomatie avec la tante

Patrick sert un deuxième verre à tout le monde. Je décline Lise aussi. Un silence de plomb est tombé.

Les verres à peine touchés, Matthieu suggère de passer à table

La tante livide, la dame de compagnie blême, les cousins au regard sombre. Le repas est silencieux, personne n’ose parler. Il est d’ailleurs vite expédié.

Laurence présente son bras à la comtesse, elles sortent de la salle à manger. Nous nous réunissons au salon. A peine sommes-nous assis que Catherine pose un plateau de tasses à café.

Alexandre fait le service.

Patrick d’une voix sévère, que je lui connais peu, interpelle son fils

........ Alexandre, tu ne peux tout te permettre, ta tante n’a pas à être traitée de la sorte !

..... Père, désolé. Depuis que cette bonne femme est ici, la comtesse a changé. Elle se récrie de tout, se donne de l’importance, et espère nous gérer tous autant que nous sommes

..... N’est-ce pas son rôle d’ainée ?

Alexandre sourit ........ Fais-toi mener par le bout du nez par ta sœur, si cela te chante, mais elle ne me gérera pas, c’est trop tard. C’était il y a quinze ans, qu’elle devait se récrier.

..... Laisse le passé, au passé. Essaie d’être plus diplomate. Rien ne sert de rentrer de force dans les gens

..... Père reconnait que la tante n’est plus elle-même !

Matthieu se lève. ....... Veuillez nous excuser !

Il se lève et me tend la main. Nous montons à la nursery, embrasser notre fille. Matthieu m’entraine dans notre chambre.

...... Qu’as-tu d’important à me dire ?

Debout au milieu de la pièce, je ne sais pas comment lui expliquer, je sens l’humeur à fleur de peau.

Devine-t-il mon trouble ? Il m’entraine vers le lit, je m’assois au bord,

.... Matthieu, ce que je vais te dire est difficile, alors laisse-moi parler.

..... Je t’écoute !

Et d’un bloc je lâche la conversation entendue entre Laurence et Catherine, Marjorie qui depuis a perdu son sourire. Je déballe tout d’une traite. Matthieu me laisse parler jusqu’au bout.

..... Bien redescendons !

En bas des escaliers, il me laisse aller au salon, et entraine Catherine. En passant, il fait signe à Alexandre de le suivre.

Manou ...... Que se passe-t-il ?

Je souris à ma grand-mère ...... Disons que Maryse a une attitude qui déplait aux cousins

..... C’est la bonté personnifiée cette femme, je ne comprends pas

..... Manou, Alexandre a raison, depuis que Laurence est là, Maryse a changé. Avant elle était gaie, bavarde, toujours agréable, maintenant elle est taciturne et renfermée.

...... Peut-on vraiment attribué à cette femme le mal-être de Maryse ?

..... Disons que je pense comme Alexandre, cette femme à tendance à monter Maryse contre les gars

..... Mais comment ?

.... Par des insinuations douteuses certes, mais comment dire ...... Heu calomnieuses

..... Comment peux-tu avancer sans savoir ma puce ?

..... Justement un jour j’ai assisté bien malgré moi à une conversation qui ne me regardait pas

Je raconte en quelques mots les questions de Laurence, et les réflexions malveillantes

Patrick ....... En avez-vous parlé à Matthieu ?

Je souris ....... J’évite de colporter, mais oui je viens de lui dire

Maryse donnant le bras à Laurence, viennent s’installer. Aussitôt Lise propose un café à la tante

...... Merci mon petit, servez Laurence aussi.

Après avoir servi les deux femmes, Lise vient s’assoir à mes côtés. ...... Ça va Méli ?

....... Oui ma Lison et toi ?

Elle rit ........ Méga pire que ça va.

Maryse regarde Lise en fronçant les sourcils, malgré tout je remarque un sourire sur son visage fermé.

Lise gentiment demande à la tante, comment elle se sent. Je ne la reconnais. Ma cousine qui se préoccupe du bien- être de Maryse. J’aurais presqu’envie de rire.

Maryse me sonde, je ne baisse pas les yeux, d’une voix triste elle m’interpelle

....... Pour quelle raison Mélissandre ?

Tous les regards convergent vers la tante. Suavement je demande quoi, tout en ayant saisi ce qu’elle veut savoir

...... N’auriez-vous pas voix au chapitre ? Je vous pensais téméraire

....... Que voulez-vous dire ?

...... Pourquoi laissez-vous Matthieu tout diriger ?

Je souris ........ Maryse, Matthieu dirige la société comme il l’entend, dans notre couple, les décisions se font à deux.

..... Alors pourquoi ne pas faire le baptême à Neuilly ? C’est votre refus ?

Je me sens rougir, mon pouls s’emballe, j’essaie de rester calme

......... Maryse, vous nous reprochez de ne pas être venus depuis trois semaines. Devais-je venir le lendemain de ma sortie de clinique ? La petite n’a que trois semaines. Si nous sommes ici aujourd’hui, c’est que j’en ai éprouvé le besoin, comment faire mieux ?

...... Et le baptême ? Pourquoi avoir changé plusieurs fois de date ? Il devait être célébré en juillet pour laisser place au mariage en septembre

Je souris à Lise ........... Lise explique pourquoi ce changement.

Lise ......... Maryse, en septembre je voudrais reprendre mes études et avec Alexandre nous trouvons plus sage de repousser pour que je puisse étudier

..... Qu’est-ce qui vous en empêche ?

Ma cousine d’une voix douce, en regardant brièvement son père

........ Pourquoi voulez-vous nous imposer vos dates ? Ne pouvons-nous pas choisir la saison qui nous plait ?

La tante malgré elle hausse les épaules ......... Ce n’est pas une question de choix, mais d’entendement.

Mon oncle s’immisce dans la conversation .......... Maryse le printemps nous facilite les choses. Un mariage se doit d’être préparé avec soin, je pense que quelques mois de fiançailles ne sont pas de trop. Ils ne sont pas dans l’urgence

La tante opine de la tête ......... Pierre, ferez-vous céder votre beau-fils pour Neuilly ? J’apprécie tellement quand de grandes fêtes animent cette maison

Parrain sourit ........ Je comprends.

Au bruit de la porte, je tourne la tête. Alexandre regard sombre, Matthieu visage fermé. Ce qui n’augure rien de bon. J’aimerais tellement être au calme à l’appartement avec mon mari et ma fille. J’en viens presque à regretter avoir demandé de venir

Les hommes s’assoient, Catherine apporte un pot de café chaud. Je croise son regard, malgré la pâleur de son visage, elle me sourit légèrement. Ce qui me fait dire que de ce côté-là tout va bien

Lise comme un ressort se lève, sert les deux cousins et demande à la ronde qui veut un café. Je prends la tasse entre mes mains, essayant de les réchauffer, elles sont glacées.

Les cousins assis sur le canapé des Marsaque comme je l’appelle, se regardent plein de connivence

Alexandre interpelle la dame de compagnie ......... Dites-moi madame Billon à part votre rôle de dame de compagnie, qu’en est-il du reste ?

..... Du reste ?

.... Quelles sont vos autres occupations ?

...... J’essaie de satisfaire au mieux les désirs de madame la comtesse

.... Et quels sont-ils ?

..... Madame la comtesse n’est pas exigeante.

..... Donc si la comtesse vous dit, on regarde la télévision tout l’après-midi, vous obtempérez ?

.... Oui évidemment monsieur. Je suis là pour répondre à ses attentes

Il parle gentiment, en fait il la met en confiance, exactement comme ferait Matthieu. Patrick et manou tata et tonton ont décrochés ils parlent de la pluie et du beau temps. Je reviens à la conversation du cousin et madame Billon

....... Fouineuse non ?

Je n’ai pas suivi, j’essaie de reprendre le fil, Laurence pâlit légèrement

..... Comment ça ?

Matthieu prend la parole ........ Ma tante ne vous a pas présenté le fonctionnement de cette demeure à votre arrivée ?

.... Oui monsieur

...... Et donc ? Qu’en avez-vous retenu ?

....... Vous êtes ses neveux, monsieur Duval son frère.

...... Et quoi d’autre ?

Elle regarde Matthieu, une moue ironique au bord des lèvres ........ Que devrais-je savoir monsieur Jorelle ?

...... Aucune idée, de ce qui peut vous intéresser, au point d’interroger mon personnel, dans mon dos !

........ Je ne comprends pas !

..... Vous ne comprenez pas quoi ? En plus d’être indiscrète vous êtes roublarde ?

Maryse .......... Quelle complication cherches-tu Matthieu ?

...... Aucune ma tante !

Se tournant vers Catherine ....... Catherine, allez chercher le personnel !

Maryse ........ Qu’elle est cette réunion ? Ne peux-tu débattre dans les offices ou dans ton bureau.
....... Ma tante, je ne voudrais pas que vous m’accusiez d’agir derrière votre dos !

Une demi-douzaine de personnes se présentent. Marjorie, Lisette, Jocelyne, Georges les autres je ne les connais pas. Même Clara est présente.

Je les regarde une à une.

....... Marjorie, vous est-il arrivée d’échanger avec madame Billon.

.... Oui monsieur Jorelle.

.... A quel propos ?

.... Madame Billon m’a demandé expressément de ne pas m’occuper de madame la comtesse au salon de télévision ou dans les parties qui me sont attribuées, et d’arrêter ma sociabilité, mon rôle n’étant autre que femme de ménage

...... Et quelle a été votre réponse ?

Marjorie baisse la tête ........ Monsieur Jorelle j’ai pensé que ça émanait de vous, je me suis donc pliée aux ordres.

...... Bien Marjorie, attendez-là !

Il se tourne vers Catherine que je sens mal à l’aise .......... Catherine expliquez-moi votre comportement actuel. Auriez-vous des soucis d’ordre personnel ?

...... Non monsieur Jorelle.

...... Alors dites-moi !

..... Disons que madame Billion, m’a fait savoir que ma place était dans les communs et non à servir madame la comtesse, sans prendre soin de savoir si madame la comtesse désire une boisson ou autre.

...... Et donc ?

...... Je reste à ma place d’employée de maison, monsieur.

..... Et votre place n’est pas de nous servir ?

Catherine baisse la tête ........ Normalement si monsieur.

..... Donc vous ne faites pas ce pour quoi vous êtes payée.

..... Monsieur Jorelle, comment savoir si ce n’est pas sur votre demande ?

...... Madame Billion vous a demandé ça de but en blanc, ou lors d’un échange ?

...... Lors d’un échange monsieur

...... Et quel était cet échange ?

...... Des questions indiscrètes, sur votre famille monsieur.

..... Quel genre de question ?

Catherine sourit imperceptiblement ........ Pourquoi vous régentiez tout, pourquoi vous vous étiez marié avec votre cousine, de quoi vivent monsieur et madame Duval, j’ai coupé court monsieur.

...... Pourquoi ?

Catherine regarde son patron, essayant de déchiffrer la réponse qu’il attend.
....... Monsieur nous n’avons pas l’habitude des commérages, et je ne comprenais pas ce que cherchait à savoir madame Billion.

...... Bien ! Lisette qu’avez-vous à me dire ?

 ...... Rien de plus monsieur Jorelle, excusez-moi du terme, mais je l’ai purement et simplement viré de l’office. Puisque ma place est à la cuisine, la sienne est auprès de la comtesse.

....... Quel est ce changement de menu ?

....... Madame Billion trouvant mes repas trop riches pour madame votre tante, m’a prié de faire des repas allégés.

..... Georges qu’avez-vous à me rapporter ?

...... Monsieur, et je vous prie de m’excuser, pourquoi prenez-vous plaisir à tourmenter madame la comtesse, avec monsieur Duval fils ? Pourquoi vivez-vous tous aux crochets de la comtesse ?
..... Est-ce votre vision des choses ?

Georges ne peut s’empêcher de sourire ........... Monsieur si tourmenter la comtesse est de lui offrir toute votre affection, alors si vous me le permettez, continuez de la tourmenter. Quant à vivre à ses crochets, monsieur n’oubliez pas que je connais la famille depuis que vous êtes minot avec monsieur Duval Alexandre.

...... Merci Georges....... Jocelyne, qu’avez-vous à me dire ?

...... Monsieur Jorelle, j’ai coupé court aux questions de madame, prétextant du travail

..... Et quelles étaient ses questions ?

.... Je pense les mêmes qu’à mes collègues

Maryse ........ A quoi rime ce tribunal ?

Matthieu d’une voix froide ........ Patientez ma tante, vous allez le savoir !

Son ton froid empêche la tante de répondre. La dame de compagnie est d’une pâleur qui pourrait penser qu’elle va se trouver mal. Personne ne parle, tout le monde observe le personnel

Matthieu ....... Dites-moi Catherine, qui est votre patron ?

...... Vous monsieur Jorelle

....... Et donc étant votre patron, vous recevez des ordres de n’importe qui, et vous y pliez ?

...... Nous avons toutes été remise à une place d’employée de maison, je peux même dire de vulgaire boniche. Que pouvions-nous faire ?

..... Et n’est-ce pas ce que vous êtes ?

Catherine rougit ...... Heu si monsieur.

..... Et donc en tant qu’employée de cette maison, qui vous rétribue ?

..... Vous monsieur.

..... Et vous Lisette ?

..... Pareil monsieur.

...... Georges ? Marjorie ? Jocelyne ? Et les vacataires des congés ?

Georges prend la parole ......... Monsieur, madame votre femme ayant accouchée, nous ne pouvions pas savoir que les ordres n’émanaient pas de vous, ayant toutes et tous été recadrés en même temps. Les filles sont venues me voir, mais que répondre ?

.......... Dorénavant, si je ne dis rien, tous autant que vous êtes, en mon absence, si madame Jorelle ou Georges ne vous donnent pas d’ordre, vous continuez comme précédemment !

Il les regarde une par une ....... Compris ?

Dans un ensemble parfait, les employées répondent ........ Oui monsieur

...... Parfait ....... Retournez à vos occupations ou vos heures de liberté. Catherine faites servir des rafraichissements.

Une envolée de tabliers blancs sort de la pièce, George les précède.
Maryse .......... Puis-je savoir ce qui se passe ?

Matthieu de cette voix qui gronde .......... Les explications de mon personnel ne vous agréent pas ? C’est pourtant limpide ! Votre dame de compagnie non contente d’avoir une place de premier choix s’amuse à régenter mon personnel, à le questionner et à vous monter contre nous. Influençable comme vous êtes, vous avalez toutes ses insanités à mon encontre, à l’encontre d’Alexandre. N’est-ce pas madame Billon ?

..... Telle n’était pas mon intention. Je voulais simplement comprendre le fonctionnement de cette maison

..... Votre rôle n’est pas de fouiller nos vies, ni de régenter cette demeure, mais d’occuper ma tante ! Vous êtes licenciée.

Maryse ...... Je t’interdis de la licencier. Je m’entends parfaitement avec Laurence !

D’une voix de colère, une voix qui monte d’un décibel mon mari foudroie sa tante

......... De deux choses l’une, vous la gardez à votre service et à vos frais, ou elle dégage. Et j’interdis, entendez-bien j’interdis qu’elle donne des ordres à mon personnel, et qu’elle soit présente si un de nous est à demeure, et j’interdis à mon personnel de la servir !

Maryse rageuse ......... Tu ne m’interdis rien du tout ! Si tu es en âge de te moucher le nez tout seul, sache que moi aussi !

...... Parfait ! Madame Billion recevra sa lettre de licenciement et vous ferez selon votre bon vouloir pour l’engager sur vos émoluments. Je ne paie pas du personnel incapable, indiscret et dirigiste.

...... Que t’en déplaise, je garde Laurence à mes côtés !

...... Grand bien vous fasse, cependant je lui interdis d’être là en ma présence ou la présence de ma femme. Alexandre et mon oncle feront bien comme ils veulent.

......... Exactement ! Crois-tu pouvoir diriger tout le monde ?

…….. Ceux que j’emploie et paie oui tout à fait. D’autre part, elle quitte la chambre et loue un studio au second. Je vais en faire peindre un, et elle me paiera un loyer ! C’est compris ?

…… Tu n’es qu’un malveillant ! Je ne te savais pas désobligeant à ce point.

....... N’oubliez pas ma tante, que je vire les indésirables, sans aucun regret !

......... Qu’est-ce à dire ?

...... Que votre attitude n’est pas pour me plaire. Prenez soin de ne pas me mettre en colère, ce serait à vos dépens. On verra ce que fera madame Billion !

D’un bond, il se lève ......... Catherine, dites à Clara de descendre avec la petite, nous partons !

Matthieu sort du salon, je ne sais pas quelle attitude prendre. La tante est blême

Alexandre .......... Bravo madame Billion ! Vous avez réussi votre plan machiavélique

Laurence d’une petite voix. ........ Je n’avais aucune arrière-pensée

Le cousin d’un ton sec ....... A interroger et gouverner le personnel, vous n’aviez aucune arrière-pensée, vous nous prenez pour des truffes ? Depuis que vous êtes présente, notre tante est toute en récriminations, nous dressant les uns contre les autres, et cela par vos propos venimeux ! Sachez ici que monsieur Jorelle est le patron et le maitre de ces lieux, que cela vous plaise ou non. Nous ne sommes que ses obligés !

....... Je n’ai rien fait pour que madame la comtesse se ........
Alexandre ne la laisse pas finir et d’un ton qui me fait frémir

.......... N’est-ce pas vous au détour d’une conversation que vous avez imposé à ma tante de ne pas se laisser faire par ses deux blancs-becs de neveux, qu’elle était chez elle, et qu’elle n’avait pas à subir nos reproches, ni notre despotisme. Que si elle n’agréait pas les travaux, elle devait les refuser sans autre forme !

...... Non, ce n’était pas dans ce sens-là.

...... Fermez-là ! Vous n’êtes qu’une menteuse hypocrite !

Clara, la petite endormie dans les bras, attend. Je la fais assoir. Matthieu, nous rejoins une lettre à la main.

 ......... Laisse tomber Alexandre, elle n’en vaut pas le coup.

Il remet la lettre à la dame de compagnie ......... Signez-là !

Il lui donne un deuxième feuillet, Laurence sans jeter un œil prend le stylo que Matthieu lui tend, et signe.

…….. Lundi vous quitterez la chambre que vous occupez, et qui se trouve être sous mon toit. Vous n’êtes plus mon employée !

Il se tourne vers moi. ........ Tu es prête ?

...... Oui.

Je me lève, Matthieu attrape le cosy qui est au sol et se tourne vers Patrick.

........ Pourriez-vous nous recevoir que nous mettions ce baptême au point, nous étions là pour ça, mais vu la conjoncture je préfère partir !

Patrick se tourne vers manou qui plisse des yeux en signe d’assentiment.

Manou et Patrick, tata et tonton salue la tante. Les deux cousins ne nous laissent pas lui dire au revoir

J’ai le temps de voir les larmes qui débordent des yeux de Maryse. Je suis mal à l’aise. Mon cœur se serre. Pourquoi en être arrivé là ?

Georges installe le cosy dans la voiture.

......... Georges, je vous confie le personnel, téléphonez-moi au moindre souci !

....... Monsieur sait qu’il peut compter sur moi.

….. Dites à Lisette que je refuse qu’elle serve la dame de compagnie !

……. Oui monsieur.

Nous montons en voiture. Je ne peux m’empêcher de faire remarquer à mon mari, qu’encore une fois la journée est fichue

Sans lâcher la route des yeux, il me répond sèchement ....... Suis-je responsable ?

..... Je ne dis pas ça, mais pourquoi dans ta famille il y a toujours de la dissension ?

..... Et dans la tienne il n’y en a pas ?

..... Si tu parles de mon père, ce n’est pas moi qui ai mis la pagaille

..... Remarque bien, que je ne la mets pas non plus, on m’oblige à couper un cheveu en quatre. Je n’ai pas assez de la société je dois régler des problèmes de bas étage ! Il sera un jour, pas fait comme un autre, je vais tout bazarder, société Neuilly et j’irais vers d’autres horizons ou je serai sûr d’avoir une vie calme et normale !

Je me renfrogne, me cale contre le montant de la portière et ne parle plus.

Nous rejoignons tout le monde dans le jardin. Ils sont installés depuis peu. La jeune femme amène des verres et un grand pichet de citronnade. Patrick fait le service. Matthieu accompagne Clara à l’intérieur de la maison.

Alexandre, sourire aux lèvres, taquine ma grand-mère sur son magnifique teint de jeune fille.

Laissant manou tranquille, il demande si nous nous mettons en accord pour la date ......... Alors les parents, juillet ou septembre ? Non parce qu’il faudrait savoir !

Matthieu se tourne vers moi ....... Darling ?

Je hausse une épaule ........ Restons sur juillet maintenant

...... Cette date vous satisfait-elle ?

Tout le monde à l’unanimité est d’accord.

Alexandre ........ J’ai appris qu’il était d’usage que la marraine habille l’enfant et le parrain se charge des dragées. J’irai avec little heart qui connait tes goûts, mais peut-être cousine number one, peux-tu nous aiguiller ?

...... Heu bah des dragées, ce sont des dragées, tu veux que je te dise quoi ?

..... C’est évident, chère cousine, mais veux-tu des petits paniers, des bourses, des cornets, des boites ? Que sais-je ?

...... A vous de voir. Ce sera la surprise

Lise ...... Tu veux des dragées roses Méli ?

..... Oui par exemple, ou panaché rose blanc.

Alexandre regarde tendrement ma cousine ...... Little heart, madame Jorelle n’étant pas d’humeur à nous faciliter le travail, nous, nous débrouillerons !

Je me récrie ...... Mais non, mais tu veux que je te dise quoi. Il faudrait être sur place

Alexandre ....... Aucun risque, tu ne viendras pas avec nous !

Je bois quelques gorgées de mon verre. Alexandre demande le nombre d’invités pour pouvoir commander les dragées

Matthieu ...... Justement hier avec Mélissandre nous avons fait le tour, nous serons à peine une vingtaine.

La liste s’allonge un peu, Alexandre note au fur et à mesure les invités, propose les Chamoisines, son ami le docteur Ménadore, et les cousins pour faire de la jeunesse.

Alexandre....... Je suppose qu’il n’y a pas d’impasse !

Matthieu ...... Non tu peux les compter !

Malicieusement Alexandre demande à Lise ...... Little heart ?

..... Je pensais à Ghyslaine mais c’est fait. Je n’ai pas vraiment d’amies, des collègues c’est tout

Alexandre ........ C’est déjà une belle liste. Et le lieu, vous avez choisi ?

Matthieu regarde manou en souriant ........... Nous pensions demander à manou et ton père, sinon le restaurant

Manou ......  Bien sûr, il n’y a pas de problème, dommage pour Neuilly, c’est si vivant avec ce grand parc. En juillet il aurait été agréable de le faire dehors.

Alexandre .......... Ma belle-mère n’a pas tout à fait tort Matthieu. Passe outre, nous ferons tout en catimini, nous la mettrons devant le fait accompli. Elle n’aura pas le temps de décider quoique ce soit

Matthieu me demande mon avis ........... Que dit ma femme ?

..... Je dis qu’Alexandre a raison. Pourquoi envenimer les choses ?

........ Patricia et Pierre ? Patrick ?

Patrick sourit et laisse sa femme répondre ..........  Non que je ne veuille le faire ici, mais Neuilly contentera tout le monde je pense  

Matthieu pousse un soupir ........ Bien ! je vais me ranger à l’unanimité ! Va pour Neuilly !

Patrick se lève et disparait dans la maison, tata donne des idées de menus, il revient accompagné d’une jeune fille qui pousse une table roulante. Des bouteilles et des verres sont posés dessus

Manou garde tout le monde à manger. Le repas se déroule en liste de plats, idées des uns et des autres. Tata remporte l’unanimité. Ce qui donnera en entrée des aumônières au saumon, un gigot en croûte avec panaché de légumes

Manou ....... Laissez-nous vous offrir la pièce montée

Mon oncle ......... Et nous le champagne !

Matthieu qui s’est détendu, rit ........ Avec plaisir, Mélissandre et moi, vous remercions.

Tata ...... Voulez-vous que je me charge des cartons d’invitations ? Elise m’assistera pour le choix !

Comme chaque fois, mon mari demande muettement mon approbation

..... Oui tata, si tu as le temps.

..... Oui ma puce, je prépare quelques modèles et Lise pourra les soumettre à Matthieu

..... D’accord tata, merci

Nous finissons la soirée sur une note plus plaisante, quelques rires fusent aux boutades des cousins.

Dimanche nous restons à l’appartement, dans l’après-midi Matthieu et moi allons promener Margaux aux jardins des Tuileries. Nous finissons notre balade en prenant un verre en terrasse.

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