Les vacances
Ce matin manou et Patrick partent quelques jours en Bretagne. Dans la matinée de mardi, alors que je viens juste de coucher ma poupée, le téléphone sonne, je cours dans le bureau et décroche.
….. Allo ?
….. Darling ?
….. Oui.
…. Marc vient de me téléphoner, ton amie a accouché cette nuit d’un petit Aurélien
….. Oh trop cool, elle est où ?
….. A l’hôpital de l’orangerie
….. On pourra aller la voir ?
….. Oui, en fin d’après-midi, je viens te chercher
…. Mais et la chambre ? Elle est chez manou.
….. Une des employées est à demeure, nous enverrons Marc la récupérer, je pense que ta grand-mère a laissé des directives.
….. Oui d’accord
Nous papotons quelques minutes. Je file me préparer et descends sur le boulevard, un magasin bébé-enfant présente de jolies choses.
Je choisis un petit ensemble en 3-6 mois, ajoute un beau pyjama en velours et un petit doudou lapin. Je demande un paquet cadeau
En rentrant, je vais me rafraichir, la chaleur dehors est pesante et orageuse.
Matthieu arrive de bonne heure, je viens de finir le biberon de Margaux, et lovée dans le canapé, la petite dans les bras, je lui murmure quelques mots
En chemin, j’explique mes achats à Matthieu, sans quitter la route des yeux, il me sourit ……. Oui darling, tu as eu raison.
A l’accueil, nous demandons la chambre de madame Germain.
Matthieu frappe discrètement à la porte, et main dans la main, nous entrons.
Gy sourit à notre entrée. ……. Oh c’est gentil de me rendre visite.
J’embrasse mon amie et laisse Matthieu lui faire la bise. Je me penche sur le petit berceau en plexis. Un joli bébé dort à poings fermés. Je m’assois au pied du lit
…. Alors raconte !
…. Tout s’est très bien passé, et rapidement.
…. Il est tout mimi.
….. Il ressemble beaucoup à Quentin à la naissance
….. Peut-être changera-t-il en grandissant
Gy hausse une épaule et sourit ……. Il fera bien comme il veut.
Je ris ……. Exactement, Margaux est bien le portrait de son père
….. Tu as des photos ?
….. Oui !
Je sors mon téléphone et fait défiler les photos de ma puce prise sur toutes les coutures
….. Comme elle est belle !
….. Merci ma Gy.
Ghyslaine lève les yeux vers Matthieu qui sourit sans parler …….. Elle vous ressemble beaucoup monsieur Jorelle
….. Les chiens ne font pas des chats, Ghyslaine
Nous rions. On frappe à la porte qui s’ouvre en même temps. Marc donnant la main à Quentin entre. Nous nous saluons, je l’embrasse et embrasse le petit
….. Bonjour Mélissandre, tu as vu mon petit frère
…. Oui j’ai vu ton petit frère, il est beau
….. Oui, maman dit qu’il me ressemble
Je souris, nous prenons congé, voulant les laisser en famille. J’embrasse mon amie, et lui promets de l’appeler
Nous passons une soirée tranquille, devant la télé.
Mercredi matin je téléphone à mon amie. Nous évitons le sujet Christine et mon père. Nous parlons un peu de Lise
Ghyslaine ne tarit pas d’éloges sur ma cousine, qu’elle ne reconnait pas, elle me fait rire.
…. J’ai l’impression de trouver ton double ma biche. Et même encore plus calme que toi
Vendredi Gy m’apprend qu’elle sort le lendemain. Je suis contente pour elle. C’est vrai, à la clinique ou hôpital, certes on ne fait pas grand-chose, mais les journées sont longues et on ne se repose pas vraiment. J’ai eu la chance que Matthieu me rende visite longuement, et reste le soir pour diner avec moi.
Ce midi nous sommes invités à déjeuner chez tata. Lise est en beauté dans une petite robe estivale qui lui va à ravir, je lui en fais compliment.
Je suis étonnée de trouver Maryse, je la croyais partie avec son beau-frère et sa belle-sœur.
Pendant le repas, Alexandre nous fait rire de ses réparties pleines d’humour, mon mari est au diapason, malgré tout on sent que Maryse n’est pas dans l’ambiance. Sa bouche pincée en témoigne.
Sans raison, je sens que ça m’agace. Je lui en veux d’être souvent d’une humeur de chien, alors que je l’ai connue pleine d’entrain et toujours prête à lancer une conversation, si futile soit-elle.
J’aide ma cousine à débarrasser, dans la cuisine je lui demande si elle a remarqué la grise mine de la tante
Ma cousine sourit. ….... Bah tu sais, je ne la connais pas vraiment autrement. Elle fait toujours la gueule
…… Je l’ai connu vraiment plus dynamique.
….. Je ne sais pas, je ne demanderai à Alex.
Nous chuchotons tout en rangeant la vaisselle dans la machine. Tata nous rejoint, elle sort un magnifique gâteau du réfrigérateur, avec Lise nous emmenons le plateau de café et les petites assiettes.
Je pose le plateau sur la table, et vais dans la chambre de tata. Margaux est réveillée, je change sa couche, prends dans la mallette son biberon, et mon bébé dans les bras, je vais faire chauffer son lait.
Je retourne dans la salle à manger, en souriant je tends ma fille à sa marraine et pose le biberon sur la table.
Lise tout sourire me remercie muettement. Elle cale tranquillement l’enfant dans le creux de son bras et lui présente le biberon au bord des lèvres. La petite se jette goulument dessus. Un silence se fait, tous les regards sont braqués sur Lise qui finit par rougir.
Tata …… Elle est si petite, elle sera toute menue comme sa maman.
Maryse qu’on n’a pas beaucoup entendue, répond d’un ton ironique ……. Oui enfin elle a bien le temps de changer !
Et voilà les deux femmes à discuter de Margaux, elle ressemble à son père, elle est sage comme sa mère. Elle a de longs doigts. Elle aura de beaux cheveux
Je souris tout en dégustant mon gâteau et buvant mon café. Maryse contre systématiquement tata. Alexandre y va de sa dérision
…… Elle ne marche pas encore ?
J’éclate de rire ……… Non tu as vu, elle est vachement en retard.
….. Alors ce n’est pas une Jorelle !
Tata taquine ……. Laissez-là donc aller à son rythme, quand elle va commencer à crapahuter vous serez les premiers à râler qu’elle touche à tout
Alexandre. ….. Ah bon ! Sa mère était comme ça ?
Ma tante rit de bon cœur …… Oh que non, c’était un petit trésor.
Alexandre ………. Hum, j’ai quelques doutes, et dites-moi, comment était Elise alors ?
……. Mon premier trésor, puisque de quelques mois de plus que Mélissandre. Le ciel nous a comblé en nous donnant deux adorables poupées, et maintenant cette petite perle.
Alexandre. …….. Chère belle-mère, nous vous ferons un petit fils, vous verrez tout gentil comme son père
Je ris, je ne peux pas m’empêcher de railler ………. Gentil comme son père ? Pauvre Lison, je te plains
Tata ……. J’aimerais bien un petit fils, effectivement
Lise ……… Hé doucement hein ! On n’est même pas mariés
Maryse ……… Oui on attendra, vu que le mariage est dans un an !
Personne ne relève, tonton répond …… Tu as raison ma fille, prends ton temps. Rien ne presse.
Tata sort ses albums photos, nous nous plongeons dans les souvenirs. Une photo du mariage de mes parents, me serre le cœur. Je sens les larmes piquer mes yeux. Je me lève et vais aux toilettes.
Au moment de sortir, j’entends Lise …… Méli ça va ?
…… Oui, t’inquiète.
….. Allez viens
Je glisse mon bras sous celui de ma cousine. Matthieu me regarde songeur, au moment où je m’assois, il encercle mes épaules et m’attire à lui
….. Tout va bien darling ?
….. Oui merci.
Le moment de tristesse passé, je m’intègre dans les conversations.
Malgré l’insistance de tata, Matthieu refuse de rester diner. Nous rentrons à l’appartement.
La soirée est des plus calme, après avoir nourri et changer ma fille, je la couche délicatement dans son berceau.
Le repas se passe sans beaucoup d’échanges. Je vais me coucher avec mon bouquin pendant que Matthieu va s’enfermer dans son bureau. Je le trouve taciturne.
Assise dans le lit, mon livre ouvert, je laisse mon esprit vagabonder.
Maryse part demain avec son beau-frère et sa belle-sœur. Le départ a été légèrement retardé, pour une raison que j’ignore. J’espère, je prie que ces quelques semaines de séparation avec la mère Billion, la ramène à une meilleure constitution. Elle devient vraiment désagréable. A reprendre tout le monde à la moindre parole, à faire ouvertement la gueule. Franchement c’est déplaisant.
Cette nouvelle semaine, je m’occupe avec Sophie qui est en congés, Alexandre a fermé son cabinet pour deux semaines.
Lundi et mardi nous étudions les catalogues du magasin de meubles, nous regardons même leur site sur internet.
Je trouve qu’elle n’a pas des goûts très modernes. En douceur je lui fais comprendre.
...... Ils sont moins chers.
..... Sophie, tu dois choisir selon tes goûts, pas selon le prix. Nous sommes assez pour vous aider à meubler.
Je souris avant de dire ........ Enfin moi, perso je n’adhèrerai pas beaucoup, mais entre Mathieu, Alexandre, Maryse et Patrick avec ma grand-mère, tu as de quoi faire un joli choix.
..... Je ne sais pas ce que je peux demander et à qui.
..... Fais faire une belle cuisine moderne, c’est mieux pour faire de bons petits plats. En plus tu es douée en cuisine
Elle feuillète et tourne les pages du gros catalogue, une cuisine retient toute son attention, les placards en blanc laqué, le dessus façon marbre blanc et gris, c’est du plus bel effet.
...... Oui elle est jolie, et moderne, tu te vois dedans ?
Elle sourit ........ Oui trop. Je ne sais pas quel placard il faut choisir.
..... Tu donneras le modèle à Matthieu, et Marc s’en arrangera
..... Je vais la noter, et j’emmènerai les catalogues à François pour savoir si ça lui plairait.
Nous feuilletons le bouquin à la recherche d’un mobilier moderne. Tout en sirotant une orangeade je lui fais part de mon idée
...... Tu sais j’ai pensé, mais c’est juste une idée, la chambre bureau, vous pourriez en faire un salon. Marc est capable d’ouvrir le mur, ça vous ferait une super belle pièce salon-salle à manger
Je vois ses yeux briller ........ Oh oui, je vais en parler à François
....... Choisis-toi un canapé
..... En velours ?
.... Oui par exemple.
Nous cherchons la page des canapés, sofas et fauteuils.
...... C’est déjà beaucoup Mélissandre.
...... Sophie tu as trois pièces de meublées, et il te manque la chambre.
..... Mais déjà c’est beaucoup
..... Regarde, par exemple, la salle à manger Alexandre, le salon, Maryse, la cuisine Patrick et Matthieu et moi ?
Elle rit ......... Mais c’est l’appartement.
Je ne sais pas si je dois lui dire que l’appartement elle se le paie quasi toute seule, j’ignore si Matthieu lui en a parlé. Je dévie ....... Choisis quand même la chambre, si un de nous n’a pas envie par exemple de prendre le salon
...... Ah oui d’accord.
Nous replongeons dans le catalogue.
Nous en sommes toujours là quand Matthieu rentre. Il vient m’embrasser tendrement et fait une bise à Sophie. Madame Breton amène un plateau avec des grands verres de citronnade, il s’assoit sur le fauteuil en face de nous
...... Qu’avez-vous fait de beau cet après-midi
Je souris ........ Nous avons étudié de fond en comble le bouquin de Meuble et Confort
Matthieu sourit en nous tendant un verre à chacune et demande ........ As-tu trouvé ton bonheur Sophie ?
..... Mélissandre m’a bien aidé monsieur Jorelle
..... Ce doit être à ton gout, pas à celui de madame Jorelle
Sophie sourit, je m’empresse de répondre ........ Non c’est à son goût, mais elle ne cherchait pas vraiment, elle prenait systématiquement le moins cher. C’est idiot, elle aura des meubles qui ne lui plairont pas.
Sophie ...... Non, mais je ne voulais pas mettre des grosses sommes. Il y a beaucoup, et monsieur Jorelle et monsieur Duval font tant déjà.
...... Sophie, je n’ai rien fait de spécial, à part placer ton argent dans un appartement, afin que tu ne le dilapides pas n’importe comment !
........ Oui monsieur Jorelle merci.
...... Dans la corbeille il y a les meubles, ton appartement tu te le paies, n’aies crainte. Tu ne me dois rien.
..... Oui d’accord monsieur Jorelle.
...... Comptes-tu aller rapidement déposer la liste ?
...... Je pars quand monsieur Jorelle, pour aller voir Kévin
...... Mais quand tu veux !
...... Je vais aller avec François un soir, et je peux partir mercredi ou jeudi ?
..... Décide-toi pour ton billet de train.
..... Mercredi ?
..... Oui bien sûr, et tu rentres quand ?
..... Vendredi ou samedi d’après. François me rejoint là-bas. Kévin le connait déjà
..... Parfait, je m’en occupe
..... Merci monsieur Jorelle.
Elle se lève et va dans sa chambre, nous laissant seuls avec mon mari, qui change de place et vient s’assoir à mes côtés. Il enlace mes épaules et me demande de lui montrer les meubles. Nous feuilletons le catalogue ensemble.
En nous couchant, Matthieu me fait savoir que jeudi nous avons rendez-vous avec Marc et le type de l’agence à l’appartement.
….. Pour ?
…… Marc veut faire des plans de travaux, il nous faut savoir ce que veulent les jeunes.
…. Tu sais la petite chambre-bureau, elle est mitoyenne avec la salle à manger, Marc ne pourrait pas ouvrir et faire le salon, ça leur ferait un beau séjour.
….. A Sophie de me dire, essaie de savoir, mercredi elle part, elle ne pourra donc pas être avec nous.
….. Et on ne peut pas y aller mardi ?
….. Non l’après-midi j’ai un rendez-vous que je ne peux pas remettre
…. D’accord, alors. Ta tante est partie ?
…. Oui dimanche pourquoi ?
…. On pourra aller à Neuilly le week-end alors.
….. Si cela te chante, oui bien sûr.
J’appelle Sophie, nous passons à table. Pendant le repas Matthieu la questionne à propos du salon, elle demande si les travaux vont coûter beaucoup
Matthieu sourit ………. Arrête de penser aux chiffres, ton appartement est en dessous de ton bas de laine, les travaux n’excéderont pas la somme.
….. D’accord monsieur Jorelle.
…. Mélissandre m’a montré les quelques meubles que tu as retenu, quand vois-tu François pour lui soumettre ?
….. Demain après-midi, il est de repos
…. Allez, vous promener au magasin, regardez bien tes choix, parfois ça peut être sympa sur bouquin et en réel moins à votre goût
…. Oui monsieur Jorelle.
Après diner, Sophie nous laisse, elle est discrète et ne s’interpose jamais dans notre couple. Nous allons au salon regarder la télévision. Je sais que de son côté elle fait pareil, elle a un poste dans sa chambre
Jeudi midi, Matthieu rentre déjeuner avec moi. Nous partons pour l’appartement. Le type de l’agence nous attend avec Marc.
Il est en partie vidé de ses meubles, et me parait plus grand.
Marc son calepin et stylo en main mesure toutes les pièces à l’aide d’un appareil. Il note chaque chose sur son bloc, fait plusieurs photos.
Une heure après nous redescendons, le type de l’agence nous serre la main et s’en va. Matthieu propose d’aller prendre un verre
Tout en savourant mon perrier citron bien frais, j’écoute les deux hommes détailler les travaux. Marc se fera aider par un employé intérimaire.
Nous partons samedi dans la matinée, pour Neuilly, Clara nous accompagne.
Nous retrouvons Alexandre qui se balade dans le parc. Après les embrassades, je lui demande ce qu’il a fait de ma cousine
…… Elle ne devrait pas tarder, j’ai invité ses parents pour le week-end
Mon mari sourit ……. Tu as eu raison. Des nouvelles des vacanciers ?
…… Non pourquoi ?
Tout en parlant, nous nous dirigeons vers la demeure. Marjorie est en congé, une jeune femme que je ne connais pas nous ouvre la porte
……. Bonjour madame et messieurs.
Les deux cousins lui font un signe de tête, et moi un sourire en guise de bonjour.
Matthieu pose le cosy sur un des canapés et détache sa fille, il met le cosy par terre, et s’assoit gardant la petite dans ses bras. Alexandre sort une bouteille de whisky et une de porto. Lisette qui remplace Catherine en congé aussi, pose un plateau de verres sur la table.
Matthieu. ….….. Ne sers pas de suite, attends tes beaux-parents !
….… Telle était mon attention !
Il s’assoit sur le canapé en face de nous. ……….. Silencieuse madame Jorelle !
……. Heu non pourquoi ?
Il sourit ……… Dis-moi Matthieu, que comptes-tu faire de Billion à la rentrée ?
…….. Rien ! Elle n’est plus mon employée.
……… Elle crèche où maintenant ?
…… Aucune idée !
……. Il va falloir prendre une décision. La tante était une emmerdeuse, mais là elle est arrivée au comble de l’exaspération
……. S’est-il passé une chose que j’ignore ?
Alexandre sourit ……. Ne me dis pas que tu n’as pas remarqué son attitude chez mes beaux-parents !
La petite s’agite dans les bras de son père. Je la prends et la cale dans le creux de mon bras, tout en la berçant j’écoute les deux cousins.
……. Pas plus que d’habitude.
….. A reprendre ma future belle-mère chaque fois qu’elle essayait de parler ! Crois-tu que je vais supporter ça longtemps.
….. Espérons que ce mois auprès de sa belle-sœur, la ramène à de meilleurs sentiments.
…. Espérons, sinon je la ferais évincer de chez mes beaux-parents et de chez mon père, elle aura matière à geindre !
Mon mari éclate de rire …… Alexandre, sois sérieux ! Nous ne pouvons la laisser sur le banc de touche
Les yeux du cousin commencent à foncer, je sais, je sens qu’il se contient.
…….. Ecoute Matthieu, je suis conscient que tu la vénères, mais tout n’est pas acceptable. Elle est la première à critiquer nos manières, à ne pas accepter que nous puissions nous amuser toi avec ta femme, moi avec ma promise, et elle se permet d’étaler son animosité, jusqu’à remettre vertement Patricia en place.
……… Voyons à son retour ! Profitons de Neuilly au calme, ma femme aspire à la tranquillité !
Du bruit me fait tourner la tête. Je souris en voyant mon parrain tata et Lise. Après les embrassades, j’attends que tata soit installée pour lui mettre ma fille dans les bras. Ses yeux brillent.
…… Merci ma puce !
Alexandre sert l’apéritif, tout en discutant tranquillement, la bonne humeur est là. Lise nous fait sourire de ses ripostes moqueuses avec son fiancé.
Avant de passer à table, je demande à Lisette ou est Clara, pour lui confier la petite.
Le repas est agréable, tonton et les deux cousins discutent, tata, Lise et moi échangeons sur un sujet très féminin, mariage, robes, coiffure.
L’après-midi est plaisant, Lise et moi allons promener Margaux dans le parc. Ma cousine avec grande fierté pousse le landau. Je glisse mon bras sous le sien
……. Alors ma chérie comment vas-tu ?
Elle tourne légèrement sa tête vers moi, ses joues rosissent, ses yeux brillent ………. Oh Méli si tu savais comme je suis heureuse, je vis sur un petit nuage.
Je ris ……. C’est l’amour ma Lison
…… Alex est un homme tellement ……. Tellement quoi.
….. Tellement quoi ?
….. Tu sais Méli, j’en ai eu des flirts, j’en ai eu des aventures, mais jamais je ne suis tombé sur un mec pareil. Il est tout.
….. Alors tu as trouvé le bon. Celui qui te fera vibrer dans ses bras.
…… Toi aussi tu vis ça ?
….. Exactement, mon mari est toute tendresse, tout amour. Tu sais ils ont une certaine éducation et quand ils aiment c’est à fond, c’est pour la vie. Et depuis que Margaux est là, notre amour est encore plus fort, que fort
D’une petite voix Lise m’avoue ……. Alexandre ne veut pas d’enfant tant que je n’ai pas fait mes études, alors tu vois je ferai mon bac et une licence, sinon j’aurais trente ans avant d’être mère
…… Tu es pressée ?
…… Pressée oui et non, quand je vois ta petite puce, ça donne envie
….. Ça va aller vite ma chérie, vous vous mariez au printemps donc déjà six mois, là on va s’occuper de t’inscrire à l’école, juin tu passes ton bac, et voilà un an de passé. Tu fais une licence et hop deux ans. Tu auras tout juste vingt-cinq ans. Tu vois c’est bien
…… Oui c’est vrai. Dis Méli ?
…… Oui ?
….. Tu me laisses cloper ?
J’éclate de rire ………. Bah oui bien sûr.
Elle fouille dans son corsage et sort un paquet de cigarettes. En l’ouvrant elle retire un petit briquet et allume sa cigarette. Elle aspire une grande bouffée.
Nous nous arrêtons sous les sapins, plus loin que le salon de jardin. Assises dans l’herbe, je laisse ma cousine savourer son poison.
…… Tu fumes beaucoup ?
….. Bah j’ai ralenti de presque moitié. Mais tu sais c’est dur
….. Je me doute. Et tu fais comment quand tu es avec lui ?
Elle éclate de ce rire joyeux …… Je gruge, à la maison soit je monte dans ma chambre vite fait, soit je vais aux toilettes. Maman le sait, mais mon père croit que j’ai arrêté
…… Mais tu n’as pas peur qu’il le sente ?
….. Non je mange un bonbon.
Je ris ……. Petite filou.
…… Au travail, je vais aux toilettes. Gy me laisse. Tu as des news ?
….. Oui je l’appelle le matin, elle est contente d’être soulagée. Il est beau son petit.
….. Oui nous sommes allés la voir avec Alex
….. Ah super !
…… La pauvre, elle venait le matin, les yeux grave cernés, elle n’a pas notre chance, nous on fait du lard. On est des princesses.
….. Tu verras à la longue c’est pénible. Je m’occupe de Margaux le plus possible, mais les journées sont longues, j’ai hâte de reprendre le taf
…… Et tu reprends quand ?
….. J’aimerais bientôt mais chaque fois que j’aborde le sujet, Matthieu me répond. Repose-toi profite de ta fille
….. Vous n’allez pas partir un peu ?
….. Si j’espère, Matthieu a besoin de se détendre.
….. Oui je le trouve fatigué et un peu sur les nerfs
….. Au travail ?
….. Non ça peut aller, mais en général.
….. Je crois que la tante y est pour beaucoup, j’espère que ce mois de vacances va lui faire du bien
….. Ouais, elle n’est pas très joyeuse, à côté de manou.
Je souris ……… Manou est amoureuse, ça donne des ailes
Elise éteint son mégot, et semble songeuse. …... Dis Méli comment tu fais pour ne pas t’engueuler avec ton mari ?
…… Ça nous arrive de ne pas être d’accord, et quand je vois qu’il s’agace, je laisse tomber, je remballe ma colère et quelques jours après, tranquillement je lui reparle du sujet.
…… Oui mais toi, tu es tempérante.
….. Tu apprendras ma Lison, ils ont des caractères forts, mais t’inquiète en douceur tu arrives à te faire entendre. Ne lui rentre pas dedans de plein fouet. Ils aiment être maitre de la situation. Laisse-lui toujours cette impression.
….. Oui d’accord. On rentre ?
….. Oui ça va être l’heure de son biberon.
Dans le hall, Clara et la jeune femme que je ne connais pas, discutent. Je tends la petite à sa nurse
….. Je crois qu’elle a besoin d’être changée.
….. Oui madame.
Au salon, ils sont en pleine discussion de repas. J’essaie de savoir de quoi il s’agit quand tata m’interpelle
…… Matthieu me demandait quel genre de repas pour un petit mariage. J’ai suggéré un buffet style champêtre.
Je me tourne vers mon mari ……. Le mariage de Sophie ?
…… Oui darling.
…… Et tu ne prends pas conseil auprès des futurs ?
…… Je doute que Sophie ait une grande idée sur la question. Elle voudra quelque chose d’une simplicité absolue, et nous allons nous retrouver avec des carottes râpées.
Je souris. ….. Mais tu ne peux pas tout décider pour eux, pourquoi tu ne rencontres pas les grands-parents ?
….. C’est bien Sophie et François qui organisent, les grands-parents ne seront qu’invités
….. Oui bien sûr, mais je pense qu’il serait sympa de les rencontrer
…… Bien, nous verrons ça à notre retour.
Je tilt sur le ‘’notre retour’’, il ne m’a pas parlé de partir. ………. Notre retour ? Tu comptes m’offrir des vacances ?
Il sourit ……. Ne crois-tu pas que nous les ayons méritées ?
Je hausse une épaule. ….…….. Je n’en sais rien, on n’en a même pas parlé !
……. Ça coule de source non ?
….. Bah pas pour moi ! Et le travail je reprends quand ?
….. Septembre si tu le souhaites
….. Oui !
Je passe à autre chose, je sens le ton peu amène. Je demande à tata comment elle verrait ce buffet, sachant que le mariage serait en hiver. Nous cherchons des plats sympas et sortant de l’ordinaire.
Matthieu nous invite au restaurant, Lise et son fiancé montent avec ses parents. Nous dinons sur un bateau mouche, tata ouvre de grands yeux toute émerveillée, de naviguer en mangeant.
La soirée est plaisante, tonton asticote son futur gendre qui ne s’en laisse pas conter. Nous rions de bon cœur.
Dimanche Alexandre nous invite à son tour dans une auberge toute sympa en vallée de Chevreuse. L’après-midi, nous nous baladons dans le parc régional.
En fin d’après-midi, début de soirée, nous retournons tous au domaine. Tonton et tata déclinent l’invitation de partager notre repas. Alexandre promet de raccompagner Elise avant vingt-trois heures.
Nous passons à table sans prendre de verre au salon. Je n’ai pas très faim. Le repas de ce midi me pèse encore sur l’estomac. Lise me sauve en jouant de l’humour
……. Oh, on va bientôt rouler à manger comme ça.
Je souris …. Comme tu dis.
Alexandre …….. Mange selon ton appétit, little heart, ne va pas me faire une indigestion.
Le repas est malgré tout bien accueilli, du jambon de pays accompagnant du melon bien juteux et pour finir un sorbet.
Nous partons dès qu’Alexandre décide de raccompagner Elise. Nous nous embrassons, je promets de lui téléphoner.
Une nouvelle semaine sans grand changement. Margaux et mon mari. Le soir il reste avec moi, le mois d’août est plus léger, il s’arrange pour ne pas emmener de travail.
A son arrivée, nous allons promener notre fille une petite heure et rentrons pour son repas.
Nous passons nos soirées devant la télé, tout en devisant. Tous les sujets sont bons à de grandes discussions qui finissent souvent en éclats de rire.
Nous peaufinons les travaux pour l’appartement de Sophie. Il est entendu que le mur sera abattu et la pièce de vie agrandie sur un petit salon. Comme je dis, il leur reste deux chambres, une pour eux, une soit pour recevoir, soit pour un bébé et ce salon peut aussi servir de chambre
La deuxième chambre nous leur laissons la meubler selon leur convenance.
Mercredi après-midi avec Matthieu nous allons voir les cuisines, Marc nous a fait un plan avec toutes les mesures. Matthieu a pris rendez-vous avec le cuisiniste du magasin.
Main dans la main, nous nous baladons dans les allées qui exposent de manière subtile quelques cuisines du catalogue.
Un type vient à notre rencontre …….. Monsieur et madame Jorelle ?
Matthieu …….. Oui exactement.
Le type nous serre la main. ….. Allons- nous installer, et vous allez tout me dire.
Il est souriant et avenant. Nous le suivons vers un bureau encombré d’un écran d’ordinateur, un clavier et une corbeille pleine de paperasses
…… Avez-vous un modèle précis ?
…… Heu oui, nous aimerions la cuisine, blanche laquée.
….. La Vérone ?
….. Heu oui je crois.
Il pianote sur son clavier, et tourne l’écran vers nous …….. Celle-ci ?
Je souris ……. Oui c’est ça !
Matthieu sort un plan 3D avec toutes les cotes, la fenêtre, les prises électrique, l’arrivée d’eau.
Le type ….. Ah super, merci. Quel meuble préférez-vous ?
Il nous regarde tour à tour, Matthieu du menton me demande muettement.
…… Heu, bah des meubles fonctionnels
Le type sourit …… Oui bien sûr, mais vous les préférez en 60, en 80, en 120 ? Vous préférez plusieurs petits ou plutôt quelques larges ?
Je hausse les épaules …….. Mais je n’ai aucune idée. Comment savoir ?
…… Je vais vous proposer plusieurs plans en différentes dimensions. Souhaitez-vous des meubles hauts ?
Oh là, là, il me pose des questions auxquelles je ne sais pas répondre. J’essaie de visualiser la cuisine à l’appartement et me tourne vers Matthieu
…… Heu tu as fait comment pour notre cuisine ?
…… Aucune idée, darling la cuisine venait d’être installée quand j’ai acquis l’appartement.
Le type pianote sur son ordinateur, tout en feuilletant un bouquin qui contient des lignes des cases, des mesures, des prix.
Il tourne l’écran vers nous …….. Voilà ce que ça donnera en meuble 60
Je trouve joli, bêtement je demande s’il n’a pas oublié le réfrigérateur. Il sourit et montre sur l’écran une porte haute
…… Là madame.
Pendant deux heures, il fera des plans, changeant, rajoutant, enlevant des placards, mettant un petit épicier de 20 cm, permutant tel meuble avec tel meuble.
Une migraine se profile, j’ai chaud et soif. Enfin nous nous arrêtons à un modèle qui me semble être le mieux, le plus pratique et la plus jolie. Le type fait signer le devis à Matthieu. Il regarde un planning et nous propose la visite d’un expert pour bien s’assurer des mesures. Matthieu refuse ce contre-temps expliquant que tout a été pris par un professionnel.
Le vendeur ……. La moindre erreur serait ennuyeuse, et serait à vos frais
Matthieu …… Il n’y aura pas d’erreur ! Nous allons réfléchir. De toute façon la pose ne serait qu’aux alentours du quinze novembre !
…… Il y a cinq semaines pour la commande, les meubles sont fabriqués à la demande.
…… Nous reviendrons à ce moment-là, les plans étant faits, nous irons vite.
Le type nous serre la main. Nous sortons de ce magasin bruyant et étouffant.
….. Veux-tu rentrer darling ?
….. Oui s’il te plait.
Nous reprenons la voiture et sortons du parking souterrain. Matthieu met la clim en fonction. L’habitacle se rafraichit rapidement.
Je m’empresse d’avaler deux aspirines, avant de m’affaler sur le canapé. Madame Breton nous sert un grand verre de citronnade que je bois d’un coup. En souriant je lui en demande un second.
……. Que penses-tu de cette cuisine. ?
…… Oui je pense qu’elle sera belle, on la soumet à Marc ?
….. Oui bien-sûr. Que veux-tu faire demain ?
…. Tu ne travailles pas demain ?
…… Darling, nous sommes le 15 août.
J’étouffe un bâillement. Matthieu enserre mes épaules et m’attire à lui. Je m’endors comme une masse, sans répondre.
Ce jeudi 15 août, nous allons déjeuner en bord de Marne en emmenant Margaux, l’après-midi nous faisons une grande balade, elle finit par s’endormir dans son landau.
Samedi nous partons pour Neuilly, manou et Patrick reviennent de vacances. Ma grand-mère à le teint hâlé. Je la serre fort en l’embrassant. Je suis heureuse de la retrouver.
Alexandre nous rejoint avec Elise pour déjeuner. J’apprends que tonton et tata sont partis aussi.
En me baladant avec Lise dans le parc, pour qu’elle puisse fumer sa cigarette, je lui demande innocemment si mon père est parti en vacances aussi.
…… Aucune idée Méli, nous n’avons aucune nouvelle.
…… Il a même tourné le dos à tes parents ?
….. Tourné le dos, je ne sais pas. Mes parents ont voulu les inviter, ils ont prétexté être déjà invités, et comme après mes parents partaient, bah du coup on ne les a pas vu.
Je sens mon pouls s’emballer. Je demande si manou a des nouvelles. Lise l’ignore.
….. Lise tu te rends compte que ma fille a eu deux mois. Ils l’ont vu en tout et pour tout deux fois, la naissance, le baptême !
Ma cousine passe son bras sous le mien ……. Allez ma Méli, chasse tes idées noires.
Nous partons lundi, avec Clara et notre fille pour la Bretagne. Un joli coin de paradis qui s’appelle Concarneau.
L’hôtel est cossu. Comme chaque fois que nous sommes en vacances, si courtes soient-elles, Matthieu revêt son habit de mari amoureux et sans souci. Il dépose toutes ses préoccupations à notre porte.
Les douze jours sont idylliques. Le matin nous promenons notre fille, l’emmenons à la piscine pour ses premiers bains. Dans les bras de son père, elle prend plaisir à battre ses pieds dans l’eau. Fait la moue quand quelques gouttes éclaboussent sa petite frimousse, ce qui nous fait rire.
L’après-midi nous la laissons à Clara pour aller nous balader, et visiter les environs. Nous nous régalons de grandes galettes à toutes les sauces. Chocolat chantilly – chocolat-banane- glace à tous les parfums- flambées au grand-Marnier
Le soir souvent je ne prends qu’une salade.
Et voilà, c’est le retour. Matthieu promet de prendre quelques jours en octobre. Il nous conduit directement à Neuilly. Je sais y retrouver ma famille.