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10 juillet 2002

Un été bien rempli

Je n’ai pas entendu Matthieu se lever, en regardant le réveil, je m’aperçois que j’ai fait une belle grasse matinée. Je repousse les draps et me lève, j’enfile mon déshabillé pour aller déjeuner, en passant je vais voir ma puce.

Clara me reçoit avec un grand sourire, j’embrasse ma fille. Elle change trop vite, Déjà un mois que je lui ai donné la vie. Elle est plus belle de jour en jour.

Tout en beurrant mon petit pain, je réfléchis à comment présenter mon plan. Sitôt mon café avalé, je téléphone. C’est Ghyslaine qui décroche.

..... Coucou ma Ghy. Ne dis rien.

..... Bonjour

...... Je viens manger avec toi ce midi, j’ai quelque chose à te dire en particulier

..... D’accord, midi et demi !

.... Ok Ghy à tout à l’heure chez les normands

Je m’empresse de me préparer, il est déjà onze heures dix. Un maquillage léger, un coup de brushing, je préviens madame Breton que je ne déjeune pas ici.

Je m’installe à une table et tout en attendant mon amie, je peaufine mon discours. Ghyslaine arrive, les yeux brillants, les joues rouges. Son ventre tout rond

Je me lève et serre mon amie dans mes bras. .......... Tu es en congé quand ?

..... Je finis vendredi, j’ai hâte je suis fatiguée

..... Je me doute ma chérie, c’est long la fin, et pénible. On a l’impression de peser dix tonnes

La patronne vient nous serrer la main, elle nous propose poulet rôti ou rôti de porc. J’opte pour le poulet, Ghyslaine prend le rôti.

La serveuse nous pose une salade de tomate

..... Et toi, tu as bonne mine. Et la petite ?

..... Je t’ai amené des photos.

Je farfouille dans mon téléphone et lui tends ......... Oh grave comment elle ressemble à Matthieu

..... Bah oui c’est ce que tout le monde dit

..... Elle est belle, une jolie puce !

...  Merci ma chérie, bon et toi pour quand 

........ Bah la fin du mois

.... Tu as déposé une liste quelque part ?

.... Non j’ai encore de Quentin

….. Tu as même gardé le lit, la poussette ?

Gy sourit …… J’ai un petit lit en toile et la poussette, je verrais sur le site d’occasion.

Tout en mangeant nos rondelles de tomates nous parlons de ce futur petit mec

..... C’est Quentin qui est content d’avoir un petit frère

..... Et vous ?

.... Si on est fou de joie. C’est avant tout un enfant et il est le bienvenu

..... Je me doute.

La patronne vient chercher nos assiettes vides et nous donne les pleines. Je croque dans une frite et attends un peu avant d’exposer mon plan

Ghy ....... Bon qu’as-tu à me dire ?

Je souris .......... Bon voilà je crois que tu vas me prendre pour une folle, et je ne sais pas comment t’exposer le truc

..... Et ça concerne quoi ? Toi ? Ton mari ? Ta cousine ?

J’éclate de rire ......... Non Frontasky

Ghyslaine me dévisage ...... Qu’est-ce qu’elle a fait encore ? Elle est toujours chez ton père ?

..... Oui, bien sûr.

..... Bon explique.

En quelques mots, avant d’aller plus en avant je lui donne les gros traits.

....... Et comment tu vas faire pour l’inviter ?

..... Je pense mettre Lise dans la confidence, mais où ça va tiquer c’est Alexandre. Il ne voudra pas rentrer dans ce petit jeu

..... Disons que là c’est gros.

..... Bah c’est la meilleure façon que mon père ouvre les yeux sur cette pute

..... Donc en gros tu l’invites au baptême, tu la fais draguer à fond par le pote du cousin et après ?

..... On attend de voir quand il va la larguer ce qu’elle fera

..... Hum ! Elle ne s’avisera pas à renouveler le déflorement. Le viol peut-être ! Imagine. Comment il se défend le type. On ne sera pas là, on n’a pas ou plus son emploi du temps.

..... Oui j’y ai pensé aussi, comment faire ?

..... Rien ma biche, laisse faire les choses, un jour ou l’autre elle paiera

..... Toi-même tu disais qu’il faudrait la mettre dans les pattes d’un type

..... Oui je sais, et je suis sûre qu’elle tomberait dans le panneau, mais là comment faire ?  Ce type il fréquente régulièrement Alexandre ?

.... Aucune idée.

.... Ecoute je réfléchis à tout ça, tu peux m’appeler demain ?

..... Oui mais attends avant d’en parler à Lise

.... Appelle-moi à 13 heures, demain elle prend deux heures, elle mange avec son apollon

.... D’accord, ma Gy

Je paie nos repas, embrasse mon amie sur le trottoir et regagne le métro pour rentrer.

Tout l’après-midi je retourne le problème dans tous les sens. Déjà comment dire à Matthieu que je l’invite au baptême sans le mettre dans la confidence ? Difficile, il ne va pas comprendre. Comment en parler à Alexandre sans qu’il pense que je suis une complotiste ?

Mon mari rentre assez tôt, enlacés nous allons voir notre fille.

….. Accorde-moi une paire d’heures darling.

….. Oui va.

Alors qu’il se dirige vers le bureau, je ne peux m’empêcher d’avoir une bouffée d’amour envers cet homme.

Je termine mon déjeuner et fonce dans le bureau téléphoner à mon amie. Elle me déconseille de faire quoique ce soit, au risque que ça se retourne contre moi

...... Ecoute j’ai eu beau réfléchir, j’en ai parlé à Marc, ça ne porte pas à conséquence peut-être aurait-il eu une idée, mais il dit qu’il ne faut pas, il pense comme moi. Elle peut faire tomber ce type

...... Ah ça fait suer. J’aurais tellement voulu la prendre en flague

..... Oui je me doute, mais tu veux faire quoi ?

..... Bah justement je ne sais pas. On en parle à Lise ?

..... Non ma belle, ça va nous attirer plus d’ennuis qu’autre chose. Et ton père risque de couper carrément les ponts

.... Ouais dommage !

.... Je sais ma belle, que tu as une dent contre elle, mais laisse faire les choses. T’inquiète un jour elle paiera

..... Oui un jour mais en attendant elle squatte toujours chez eux. Tu te rends compte que mon père ne m’a pas téléphoné une seule fois depuis la naissance. La petite a un mois !

.... Je sais, mais arrête de t’en faire. C’est ton père ok, mais tu n’es pas en tort !

.... Oui. Bon je vais te laisser bosser

.... Ne te contrarie pas Mélissandre. Vis ton bonheur et n’y mets pas d’ombre

..... D’accord. Bisous

.... Bisous ma belle.

Je raccroche moitié mécontente, moitié contrariée. Au fond de moi je sais qu’elle a raison, mon plan ne tenait pas vraiment la route.

Je ne parle de rien à Matthieu.

Ce samedi après un tendre moment dans les bras de mon mari, nous nous levons. Comme un rituel nous allons saluer notre princesse.

Je me prépare avec grand soin, j’enfile une petite robe soleil. J’ai repris pratiquement ma taille. Mon ventre redevient plat. Faut dire que tous les matins je fais une demi-heure de gymnastique comme le préconise le livre ‘’ Après bébé’’

Matthieu arrive de la salle d’eau, il m’enlace et m’embrasse tendrement, il m’entraine vers la salle à manger.

Pendant que Matthieu va donner quelques coups de téléphone, je prends le bain de Margaux, l’habille et lui donne son biberon. Je passe un long moment avec ma fille. Elle ouvre de grands yeux vers la voix qui chante. Calée dans mes bras, je ne me lasse pas de la regarder. Elle ressemble de plus en plus à son papa, je crois qu’elle aura ses beaux yeux.

Matthieu vient me chercher, madame Breton nous attend pour servir le déjeuner. Sophie mange avec nous, il est prévu ensuite qu’elle aille chercher son amoureux

Alexandre et Lise doivent arriver pour quinze heures, quand j’ai demandé à Matthieu pourquoi il ne les avait pas invités, il m’a fait savoir qu’ils déjeunaient chez tonton et tata

Nous allons au salon, Matthieu allume la télé, et tout en regardant vaguement, nous papotons. Il me demande si je veux partir quelques jours, la petite ayant un mois passé, Alexandre a commencé ses vaccins

.... Tu veux aller où ?

.... Je pensais la Normandie. Le climat est tempéré, nous pourrions partir huit jours

..... Je ne connais pas du tout la Normandie

Il sourit ...... Meilleur moyen de visiter. Il est de jolis coins.

..... Tu veux partir quand ?

..... Lundi ?

.... D’accord.

..... Et l’air fera du bien à Margaux

.... Oui.

Matthieu m’enlace, je me sens bien, mon angoisse de début de semaine est passée. Je me suis fait une raison. Pas moyen de coincer cette garce.

Alexandre et Lise nous embrassent, à peine assis Alexandre me titille gentiment.

Sophie accompagnée d’un jeune homme fait les présentations. Pas très grand, mais agréable à regarder, il est souriant

Je vais chercher le plateau avec le café que madame Breton a préparé avant de partir.

Lise me rejoint dans la cuisine ......... Tout va bien Méli ?

Je me retourne ....... Heu oui pourquoi ?

.... Non comme ça, je te trouvais soucieuse.

Je souris ....... Non t’inquiète !

Lise fait le service, nous buvons notre café en silence. Pas un bruit dans ce luxueux salon. Je jette un œil au jeune homme, qui doit être dans ses petits souliers.

Matthieu ....... Alors dis-moi tout Sophie !

..... Monsieur Jorelle, je pourrais aller voir Kévin ?

..... Pour ma part, pas de souci, vois avec ton patron pour les jours !

Alexandre ....... Et je fais comment sans ma secrétaire ?

Sophie rougit. ....... En août ?

Alexandre....... Aucun problème !

Il se tourne vers son cousin .......... Je ferme du trois au dix-sept

Matthieu ....... Bien nous verrons ça. Ensuite ?

Sophie se tourne vers son chéri, qui d’une voix assurée présente à Matthieu une demande toute simple

...... Monsieur Jorelle je sais par Sophie que vous êtes son tuteur, comme elle est majeure, je pense que vous ne verrez pas d’inconvénient à notre union

Matthieu ........  Tout à fait, et vous désirez vous marier quand ?

...... Nous sommes à la recherche d’un appartement, vers la fin d’année ?

Matthieu ...... Sophie m’en a touché deux mots. L’appartement sera dans la corbeille !

.......  Comment ça dans la corbeille ?

........ Vous aurez l’appartement en cadeau de vos noces, en revanche j’exige un contrat de mariage

François parait abasourdi ......... Un appartement ? Vous voulez dire un appartement acheté ?

Matthieu sourit ....... Tout à fait, votre caserne étant dans le premier, Sophie travaille dans le neuvième. Nous verrons à le prendre dans ces arrondissements là

François ........ Monsieur Jorelle, nous n’aurons pas les moyens de payer charges et impôts d’un appartement en plein Paris.

Matthieu ...... Payez vos factures, le reste je m’en charge ! Je dois bien ça à Sophie

Sophie ....... Merci monsieur Jorelle

Matthieu ...... Et ton patron ?

La jeune fille se tourne vers Alexandre en rosissant ........ Merci monsieur Duval

Alexandre lui fait un petit clin d’œil.

Matthieu ....... Bien quelle date arrêtez-vous ?

Sophie ....... Fin d’année, début de l’autre, ça nous donne le temps.

Matthieu ....... C’est parfait ! Qui organise le mariage ?

Sophie mal à l’aise, baisse les yeux, François répond ....... Nous deux

Matthieu ...... Vos parents ne s’investissent pas ?

François d’une voix timbrée, prend un air désabusé ....... Non, ils n’assisteront pas, il n’y aura que ma sœur et mes grands parents

Matthieu arque son sourcil ........ Pouvons-nous en connaitre la raison ?

...... Ils ne sont pas invités !

........ Seriez-vous en froid ?

François sourit ........ Disons que mes grands-parents les ont mis sur la touche

Matthieu ...... Désolé !

..... Aucune importance.

.... Votre sœur est plus âgée ?

.... Nous sommes jumeaux.

.... Donc pas d’aide de ce côté-là ?

..... Françoise ira avec Sophie pour la robe. Vu nos moyens nous ferons un mariage simple.

Matthieu regarde Sophie de longues minutes, elle finit par baisser les yeux. De cette voix enjôleuse Matthieu lui intime de le regarder. Je peux voir ses yeux brillants, prêts à se noyer de larmes. J’ai de la peine, elle est si gentille, elle mérite un peu de bonheur aussi.

...... Sophie, on ne se marie qu’une fois dans la logique des choses, il n’est pas question que tu te maries à la sauvette

Elle fait oui de la tête, Matthieu continue
..... Ma mère ne l’aurait pas accepté ! Veux-tu te marier à Neuilly ?

...... Je ne sais pas, ça va coûter combien ?

..... Peu importe, vous seriez combien ?

Sophie regarde son chéri qui répond ...... Pas plus d’une dizaine de mon côté, Sophie espère votre présence bien sûr.

Matthieu ........ Quels seront vos invités ?

François ....... Nous deux, ma sœur, mon grand-père et sa femme, du côté de ma mère, côté paternel aucun risque que je les invite. Ensuite j’ai deux amis d’unité Sophie les connait

........ Et toi Sophie qui veux-tu inviter ?

Sophie me regarde, je lui fais un grand sourire ........ Mélissandre et vous, et aussi monsieur Duval et mademoiselle Dumont. Est-ce que monsieur Duval et sa femme voudront venir ?

..... Si tu les invites ils seront enchantés 

.... Oui alors, j’aime beaucoup madame Duval, et aussi Maryse. J’aurais souhaité que Kévin vienne, mais je ne sais pas comment faire, il ne saura pas prendre le train tout seul

...... Georges ira le chercher quelques jours avant

D’un coup les yeux de Sophie brillent ........ C’est vrai ?

Matthieu éclate de rire ........ Mais non voyons, je ne tiens jamais mes promesses

Sophie sourit ....... Si monsieur Jorelle, et je vous en remercie

..... Bien cela étant dit, une quinzaine de personnes, n’est pas insurmontable. Légalement vous devrez vous marier à la mairie d’ici, ensuite tu me dis. ....... Restaurant ou Neuilly !

..... Je peux vous dire dans quelques jours ?

...... Parlez-en tous les deux, et tiens-moi au courant.

..... Oui monsieur Jorelle.

Alexandre ...... Partirez-vous quelques jours ?

François ....... J’ai une semaine de congés, je pense que nous meublerons l’appartement, plutôt que d’aller en voyage. Nous partirons plus tard.

Les deux cousins se regardent avec le même air de connivence. A quoi pensent-ils ? Je suis sûre qu’ils vont leur offrir un voyage

Matthieu ......... Sophie, tu vas à ‘’Meuble et confort’’ et tu déposes une liste de mariage, les invités se référeront à cette liste pour les cadeaux.

...... Oui monsieur Jorelle.

..... Pensez à vos témoins, il faut les déclarer à la mairie. Passerez-vous par l’Eglise ?

François regarde Sophie avec un petit sourire ...... Oui bien sûr.

..... Alors faites les papiers à l’avance, il vous faut trois semaines au minimum

...... Oui monsieur Jorelle.

Elle prend une grande inspiration ........ Monsieur Jorelle, je peux vous demander d’être mon témoin ?

Matthieu sourit ......... Ne veux-tu pas Kévin ?

..... Difficile pour lui de se mouvoir seul et de signer

....... J’accepte avec grand plaisir,

..... Merci monsieur Jorelle.

.... Bien je pense que nous avons fait le tour de la question.

Je propose un café ou autre boisson, tous veulent un café. Je vais à la cuisine range les tasses sales dans le lave-vaisselle pendant que le café coule. Je prépare un nouveau plateau.

Sophie demande, s’ils peuvent aller se promener, Matthieu donne son approbation.

Une fois les amoureux partis, Alexandre fait part de son opinion. ....... Il ne me semble pas vivace le copain !

Matthieu ....... Il est tranquille, elle sera bien avec lui.

.... Tu penses les envoyer en voyage ?

..... Obligé !

..... Décembre je fais comment ? Ça ne tombe pas bien.

...... Prends une intérimaire.

..... Hum ! Pour l’appartement il nous faudrait accélérer. Nous n’avons pas trop de temps

.... J’ai déjà contacté deux agences, ils me préviennent dès qu’ils ont un bien qui rentre

..... Et tu penches Neuilly ou restaurant.

Matthieu semble réfléchir quelques secondes ........ Ecoute vu le peu d’invités, le restaurant me parait être le mieux. Maryse ne pourra ergoter !

.... C’est je pense le mieux aussi. Bien l’appartement ok, la liste de mariage ok. Ils auront un appartement vide ?

Matthieu sourit ........ Pouvons-nous demander à ton père une chambre ? A Maryse une salle à manger ou un salon ?

.... L’appartement tu le prends en charge ?

..... Ma mère avait placé l’argent de l’assurance, le faisant fructifier, la somme est conséquente et couvrira largement

..... Ok, nous prenons la salle à manger.

.... Nous meublerons pendant leur voyage.

Alexandre rit ...... Tout est dit

Lise ....... On peut aller voir mademoiselle Jorelle ?

Je me lève, laissant les cousins à leurs projets. Clara sort de la chambre, me laissant seule avec ma cousine. Je prends la petite dans son berceau et la tends à ma cousine, qui ravit s’assoit par terre, calant le bébé dans son bras, et s’adossant à la commode. Je m’assois près d’elle mettant mes jambes sur le côté.

...... Bah dis-donc tu parles d’un mariage !

..... Comment ça ?

...... La pauvre elle n’aura pas beaucoup de monde

En riant elle précise ....... Mais elle aura de sacrés cadeaux.

...... Matthieu se sent redevable d’une promesse qu’il a fait à sa mère

..... A d’accord.

..... Nous n’avions pas vraiment besoin de meubles, toi non plus d’ailleurs. Je suppose que ton chéri a des casseroles

Ai-je été sèche en répondant ? Lise me regarde peinée.

.... Je ne critiquais pas, loin de là. Je plaisantais

Je fais oui de la tête.

Nous papotons sur Sophie sans aucune méchanceté. Lise reconnait qu’elle n’a pas eu de chance de perdre ses parents si tôt, et qu’il est important qu’elle soit heureuse.

Alexandre et Lise restent diner avec nous, n’ayant rien de prêt nous allons à la pizzéria en bas du boulevard, avant de nous rendre au feu d’artifice au pied de la tour Effel.

Lundi, nous partons une semaine dans un grand hôtel près de Bayeux. Matthieu me fait visiter la région. Le cimetière Américain est impressionnant, tant par ses belles pelouses tondues ras, que toutes ces croix de marbre alignées. Nous assistons à la projection d’un film sur le débarquement. J’ouvre tout grand mes yeux. L’écran fait 360°, nous pourrions nous croire sur le bateau. La pointe du Hoc surplombe la mer, c’est grandiose

Nous nous régalons de moules, d’huitres et de crêpes. Nous profitons du bon air iodé par de grandes promenades sur la plage. Margaux dans un sac kangourou que son papa porte avec fierté.

La visite de Bayeux est intéressante, un joli moulin en plein centre-ville, cette avenue piétonne avec ses maisons moyenâgeuses. La tapisserie de Bayeux, et sa cathédrale me laissent de supers souvenirs. A l’aide de mon téléphone je prends plein de photos. J’ai en tête de faire un album de cette escapade pour garder en mémoire cette féérique semaine, ou avec mon mari détendu nous passons nos nuits à nous aimer et nos journées à découvrir de merveilleux horizons.  

Partis une huitaine de jours, le retour est comme toujours nostalgique. Nous rentrons dimanche en fin de soirée.

Matthieu reste avec moi lundi. Nous mettons à profit cette journée pour visiter trois appartements. Un retient toute notre attention. En allant à l’agence Matthieu demande une contre-visite le lendemain.
Le type regarde un agenda .......... Demain dix heures trente, ça vous convient ?

Matthieu ........ Parfait

On serre la main à l’agent immobilier ....... A demain Monsieur et madame Jorelle.

Nous rentrons tout en commentant. Je fais remarquer à Matthieu que les pièces sont claires, mais petites, la cuisine étant un tout petit coin pas vraiment serviable

Matthieu sans quitter la route des yeux. ....... Elle sera dans un quartier qu’elle connait. Certes il est petit, mais pour un début, ce n’est pas mal.

Alexandre nous rejoint chez nous à neuf heures tapantes. Je termine de me préparer rapidement. Les deux hommes sont installés dans le salon. En passant, je vais me chercher un café à la cuisine.

Sophie nous rejoint, je lui fais un grand sourire.

Matthieu ...... Partons !

Je monte à l’arrière de la voiture avec Sophie, laissant les deux cousins devant
A l’agence, le type nous reçoit très professionnellement. ......... Je vous offre un café ?

Matthieu ....... Pour ma part, non merci.

Du coup personne n’en prend, le type nous sourit et ouvre un gros classeur

.......... J’ai reçu d’un confrère un bien qui est en vitrine depuis un an !

Matthieu ......... Des problèmes ?

...... Pas vraiment, en fait c’est un appartement en indivision, les héritiers en veulent un prix exorbitant, nous n’avons pas réussi à les convaincre de revoir à la baisse. Il était pratiquement vendu, puis pour une raison que j’ignore la vente a été annulée. Vous m’avez dit être pressé, les papiers sont quasi prêts. Dans le sens où vous faites un paiement comptant, je pense que pour fin septembre, début octobre le notaire serait prêt.

Alexandre ......... Quel quartier ? Quelle surface et quel prix ?

Le type sourit ......... Je ne vous cache pas qu’il est assez vétuste, mais c’est un bel immeuble Haussmannien. 80m² pour trois cent quinze mille. Il faut faire une proposition, ils sont acculés. De plus ils ne veulent plus payer les charges et les impôts. Ils sont trois enfants, deux sont d’accord pour négocier.

Il nous présente des photos de l’immeuble en pointant son doigt sur le deuxième étage, un grand balcon courre sur l’arrondi de la façade.

....... Il se compose de trois chambres, la petite est un bureau. Une cuisine assez spacieuse, une pièce à vivre de 30m²

Alexandre ......... Pas de photos de l’intérieur ?

..... Non mon collègue ne m’a remis que celles-ci. Il doit m’apporter le dossier

Matthieu et le type discutent de charges impôts et autres. 

Les deux cousins se regardent, Alexandre prend la parole ......... Il est loin ?

..... Poissonnière limite 10e

Matthieu ........ Pouvons-nous le visiter ?

Le type regarde sa montre .............. Oui, nous allons commencer par celui-là. Mon prochain rendez-vous est à 16h

Alexandre ........ Pour cet appartement ?

Le type sourit .......... Non pour un qui ne saurait vous intéresser.

Nous partons Alexandre monte avec l’agent immobilier, Sophie et moi avec Matthieu

En voiture Matthieu recommande à Sophie d’exprimer son avis sans avoir peur. Cet appartement est pour elle, pas pour nous.

..... Oui monsieur Jorelle.

L’immeuble assez cossu, est engageant d’extérieur. L’agent immobilier tape un code sur le boitier de côté, la porte émet un déclic, l’agent la pousse et nous laisse entrer.
Un hall spacieux et propre, carrelé au sol en damier noir et blanc. Une rangée de boites aux lettres, rapidement je compte quatre en hauteur et autant en largeur. Seize appartements.

Une double porte vitrée ouvre sur un vestibule, les murs sont en boiseries claires, et peinture beige.

Face à la porte, légèrement en décalé sur la gauche, un magnifique ascenseur avec ses portes en fer forgé travaillé, et deux portes en bois vitrées qui s’ouvrent sur l’intérieur

L’agent immobilier ....... L’ascenseur est assez exigu pour cinq, nous allons au deuxième.

Je regarde partout pour ne rien oublier. Sur la gauche deux portes, et sur la droite un escalier large et bien entretenu. Une moquette rouge recouvre le milieu des marches. La rampe est tellement cirée qu’on la croirait vernis. Une boule en cuivre brillante termine la main courante.

Matthieu me donne la main, nous montons cette envolée de marches, l’agent nous conduit à gauche du palier, il cherche des clés et ouvre la belle porte de chêne, il s’efface pour nous laisser entrer avant de refermer la porte.

Une petite entrée avec un placard dans un renfoncement. Les WCS sont tout de suite à droite, un couloir si on peut appeler ça comme ça, débouche sur une belle pièce claire, une double porte-fenêtre donnant sur le balcon. La pièce est encombrée d’un mobilier datant de plusieurs décennies, quelque peu hétéroclite. Sur le côté une porte ouvre sur une cuisine assez grande, des placards en formica rouge, qui ont dû voir le jour il y a quarante ans.

Sur la gauche de cette grande pièce, une porte ouvre sur un petit couloir

...... La partie nuit, est séparée comme vous pouvez le voir.

Sur la droite une salle de bains, ancienne. Un lavabo sur colonne, une baignoire sabot, un petit meuble en pin.
Mitoyenne à la salle de bains, une petite chambre arrangée en bureau. Pareil, les meubles sont disparates, c’est plutôt une pièce fourre-tout. A gauche, fin du couloir une chambre de belles dimensions, et pour finir face au bureau une autre pièce avec juste une grande armoire et un fauteuil. Les pièces sont spacieuses, les grandes fenêtres assez hautes laissent entrer largement la clarté et les rayons de soleil. Les papiers peints me rappellent ceux de chez manou, marron à grosses fleurs orange.

Nous retournons dans la salle à manger, Alexandre ouvre la porte-fenêtre et va sur le balcon. Nous le suivons, la rue sans être d’un calme absolu, n’est pas si bruyante que ça. Nous nous penchons sur la balustrade et regardons le mouvement des passants en bas.
Matthieu demande la superficie du logement. Le type nous confirme 80m²

Les deux cousins se regardent semblant se comprendre. Ils font un nouveau tour rapide

Alexandre ........ Qu’en penses-tu Sophie ?

...... Je ne sais pas monsieur Duval.

Nous repartons.

Sur le trottoir Mathieu demande s’il sera vide pour la vente.

L’agent immobilier ....... Oui bien sûr.

..... Donnez-nous le temps d’en discuter, nous vous rappelons.

..... Oui bien sûr. Voulez-vous revoir les deux autres ?

...... Non ils ne conviennent pas.

Le type nous sert la main. Matthieu nous entraine vers une terrasse, nous nous asseyons autour d’une petite table ronde, à l’abri du soleil que l’auvent cache en partie

..... Que dis-tu de cet appartement Sophie ?

Elle fait un léger sourire ....... Il n’est pas très gai.

Matthieu sourit ....... Sophie, nous n’allons pas te le livrer dans cet état, nous allons y faire des travaux. Monsieur Germain s’en chargera.

Alexandre d’une voix douce demande ........ Ton ami est-il bricoleur ?

...... Oui, bien sûr, souvent il aide son grand-père. Il a repeint leur salle à manger et fait quelques travaux

Alexandre regarde Matthieu ........ Fais tout faire en blanc, ils s’arrangeront pour faire à leur goût !

Matthieu tout en avalant une gorgée de son perrier fait oui de la tête et répond à son cousin. ........ Peux-tu lui donner un après-midi cette semaine ?

Alexandre éclate de rire ......... 15 jours est-ce suffisant ? Je ferme le cabinet en août !

.... De fait, c’est parfait. Sophie tu iras avec François à Gare Saint Lazare au magasin ‘’Meuble et confort’’ dans la semaine. Tu choisis en deux ou trois exemplaires, les meubles qui vous plairaient.

.... Comme quoi monsieur Jorelle ?

Matthieu lève ses sourcils d’une manière qui me fait sourire .......... A ton avis ? Chambre, canapé, cuisine, salle de séjour, à toi de voir !

La voix de Sophie se fait tristounette d’un coup .......... Monsieur Jorelle.

..... Oui ?

...... Nous n’avons pas les moyens de nous meubler dans un tel magasin.

..... Sophie, nous mettrons vos goûts sur la liste de mariage !

..... Du côté de François, ses grands-parents et même sa sœur, n’ont pas vraiment de gros moyens

Je sens Matthieu s’agacer ......... Ils vous achèteront des casseroles, pour le reste nous nous en chargeons !

...... Oui monsieur Jorelle. Merci

...... Déjeunons ici, Alexandre peux-tu joindre monsieur Germain ?

..... Oui bien sûr, pour maintenant ?

.....  Oui, faisons une contre visite avec lui, il nous chiffrera rapidement les travaux.

Alexandre sort un téléphone de sa poche et fait dérouler la liste de numéros, en même temps Matthieu fait de même et contacte l’agent immobilier

Les deux cousins en ligne, se mettent d’accord pour une visite à quatorze heures trente, devant l’immeuble

Matthieu fait signe au serveur .......... Apportez-nous la carte, nous allons déjeuner.

..... Prenez une table en salle, elles sont plus spacieuses

Nous nous levons, et suivons le serveur, il nous mène à une table carrée à l’intérieur du restaurant. Il fait plus frais que nous pouvions l’espérer. La clim est en fonction.
Les hommes prennent un steak-frite, avec Sophie nous prenons une salade composée. Après un dessert et un café, nous retournons à pied devant l’immeuble. Marc est déjà là. Je lui fais la bise, les cousins et Sophie lui serre la main.
L’agent immobilier arrive, un grand sourire aux lèvres.
Matthieu ....... Désolé de vous déranger, mais il nous faut être sûr de notre choix, et nous sommes pressés par le temps.

....... Oui je comprends. Ne vous inquiétez pas, les affaires sont calmes en ce moment.

Tout en discutant nous montons les deux étages.

Marc et Matthieu font le tour, Marc note plusieurs choses sur un calepin. A l’aide d’un laser, il mesure les pièces et écrit les surfaces sur son bloc. Il prend plusieurs photos

Les deux hommes dans la cuisine parlent à voix basse, avec Alexandre nous attendons en faisant un nouveau tour dans les pièces

Matthieu ....... Bien, je crois que nous avons tout vu.

Marc demande une nouvelle fois la superficie du logement. L’agent patient, répète

..... Comme je l’ai dit à monsieur il est avantageux avec ses 80m²

..... Et le prix ?

..... 315 mil euros

Je vois Marc griffonner sur une page. 65 m². Il relève la tête

...... Vous n’êtes pas au prix du marché !

Le type de l’agence fronce les sourcils ............. Comment ça ?

..... Vous savez comme moi, que les pièces d’eau et les dégagements ne sont pas comptées dans la surface habitable. Cet appartement fait 65m², ce qui revient à dire que vous n’êtes pas au prix

...... Comme j’ai précisé à monsieur Jorelle, une négociation est faisable, les vendeurs sont pressés

Marc regarde Matthieu ........ On peut en discuter ?

Matthieu ......... Oui bien sûr !

Nous repartons. Sur le trottoir nous serrons la main du type qui a l’air dépité, Matthieu lui fait savoir que d’ici une heure nous aurons pris notre décision

........ A seize heures j’ai un rendez-vous

Matthieu ....... Bien disons 18 heures, peut-être avant.

La contrariété peut se lire sur la figure du type quand il nous quitte. Je glisse mon bras sous celui de Sophie qui n’a pas dit un mot.
Nous allons nous assoir à la même brasserie que ce midi.

Matthieu .......... Qu’en dites-vous Marc ?

..... Monsieur Jorelle, cet appartement dans l’état qu’il est, est un quart trop cher. Au prix ou il est, environ 4800€ le m², il devrait être impeccable, or ce n’est pas le cas.

..... A combien l’estimez-vous ?
..... Le marché dans ces quartiers de Paris, n’excède les 2800 à 3200 euros, un appartement nickel

...... Que nous conseillez-vous ?

...... Je dirais .........

Rapidement il fait un calcul sur son bloc. ..... Disons 3000 euros le m², 65 m² ça fait 227 mille euros.

Alexandre ....... Ah ça change la donne !

Matthieu songeur ........ Ils n’accepteront pas une négociation pareille.

Marc ...... Ils ne le vendront pas, ou alors à des gugus qui se feront avoir

Matthieu regarde Sophie ......... Refait, est-ce qu’il te conviendrait ?

...... Oui monsieur, il est spacieux.

..... Et à François ?

Sophie sourit ......... Là où je suis, ça lui plaira monsieur Jorelle

Matthieu sourit, et sort son téléphone ........... Monsieur Guerisis est là ?

.......

..... Merci mademoiselle

.........

....... Monsieur Guerisis, nous sommes prêts à discuter du prix de ce dernier logement.

.........

........ On arrive !

A pied, nous redescendons la rue jusqu’à l’agence. Monsieur Guerisis nous fait entrer dans un bureau, et arrange quelques chaises face au bureau.
...... C’est un bel appartement, il est certes à rafraichir, mais c’est un bon placement. L’immeuble est bien situé, au pied du métro, l’avenue est passante, et les commerçants sont au pied de l’immeuble.

Mathieu........ Nous savons tout ça, maintenant le prix est bien trop élevé, il dépasse de largement un tiers du prix demandé.

..... Comme je vous l’ai souligné les héritiers sont prêts à le baisser, et je pense que pour trois cent mille vous pourriez l’acquérir

Marc, qui n’a rien dit jusqu’à là ....... Le marché actuel, pour ce quartier est entre 2800 et 3200 pour un appartement sans travaux. Les WCS sont vétustes, la cuisine est à faire entièrement, les peintures et papiers peints sont à revoir, les parquets sont abimés, et les fenêtres ne sont pas en double vitrage. De plus les radiateurs sont à changer, et il est inexistant dans la salle de bains, qui est à refaire entièrement.

Monsieur Guerisis sourit ....... C’est un quartier côté

Alexandre ........ Le dixième ? J’ai un gros doute, parlez-moi du premier, sans citer le dix-septième ou le quinzième. Disons un quartier populaire. Le prix est gonflé au maximum.

...... Les héritiers se sont concertés et ont imposé ce prix !

..... Ils sont dans l’erreur et vous le savez !

....... Vous en proposeriez combien ?

Matthieu ........ Deux cent trente mille

Le type se retient de rire et fait non de la tête ......... Je doute que les héritiers acceptent

Marc ......... Ils ont surévalué et la superficie et le prix

Le type se lève et sort en laissant la porte ouverte ........ Benoit va passer ?

...... Normalement il devrait être là. Ah bah tiens, le voilà

Monsieur Guerisis revient avec un jeune homme ......... Ces clients sont là pour l’appartement Poissonnière

..... Oui ! C’est un beau logement, une fois rafraichi

Matthieu ........ Chiffré au double de son prix

....... Comment ça, il est spacieux, 80m² rare pour Paris

Marc ....... Monsieur il faut réviser vos côtes, il ne fait que 65m²

Le type regarde son collègue ....... Guillaume nous a dit quatre-vingt

..... Sur les dires des vendeurs

.... Et vous n’avez pas vérifié ?

..... Ce n’est pas notre agence qui s’est occupé de ce bien

Le jeune se tourne vers nous ........ Et à combien vous l’estimez ?

Avant que Matthieu ou Marc parle, monsieur Guerisis en souriant, annonce 230 mille

Il sort son téléphone et pianote dessus ......... C’est le prix pour 65m²

Monsieur Guérisis ........ Tu t’occupes des vendeurs ?

....... Oui bien sûr. De toute façon depuis un an, nous ne pourrons pas le vendre au tarif qu’ils demandent. Il faut leur faire comprendre

Le jeune décroche le téléphone. Il parlemente un long moment, insistant sur le fait que l’appartement n’est pas de la surface annoncée, qu’il est vétuste et que beaucoup de travaux sont à prévoir. L’autre au bout du fil à l’air de maintenir qu’il a raison

Le jeune ......... Vous avez compté les pièces d’eau, elles ne font pas partie de la surface habitable

......

Il sourit ........ Non monsieur, c’est la loi qui est comme ça. J’ai un bon client, avec un paiement comptant, qui offre un bon prix pour la bonne surface

Je sens une migraine se profiler, enfin au bout d’une bonne vingtaine de minutes, sans perdre son calme, il raccroche

....... Il en parle à ses deux sœurs, et nous rappelle en début de semaine prochaine.

Matthieu se lève ........ Prévenez-moi dès que possible, sinon nous nous tournerons vers autre chose !

Monsieur Guerisis se lève à son tour ......... Je vais les presser monsieur Jorelle. Au plus tard mercredi.

Les hommes se serrent la main ....... Bien monsieur, j’attends votre appel.

Enfin nous sortons. La chaleur dehors est écrasante, je suis fatiguée. Matthieu invite son cousin

...... Je vais chercher la miss, elle doit s’inquiéter !

..... Venez manger.

Alexandre nous quitte, nous allons au parking chercher la voiture. Matthieu nous conduit jusqu’à un autre parking souterrain, en remontant, nous sommes sur un grand boulevard. Il prend ma main et nous entraine vers un magasin sur trois niveaux.

Rapidement nous faisons étage par étage. Il prend toute la documentation qu’il peut. En sortant dans un panier, il y a de gros catalogues rassemblant l’ensemble du magasin.

Nous repartons au parking et enfin rentrons à l’appartement. Je vais directement prendre deux cachets avant de rejoindre Matthieu et Sophie au salon, frais avec la clim que madame Breton a mis en fonction.

...... Tout va bien darling ?

..... J’ai mal à la tête.

..... Va t’allonger un peu.

Je ne me le fais pas dire deux fois. Je prends une douche fraiche et en sous-vêtements je pousse le dessus de lit et m’allonge sur le drap.

Je dors jusqu’au lendemain. Matthieu est venu me chercher pour diner, dans mon sommeil, j’ai répondu que je n’avais pas faim.

Après m’être occupée de ma fille, je prends mon temps dans un bain parfumé, fais mes épilations avec soin et vernis mes ongles de pieds. Matthieu rentre pour déjeuner avec moi.

L’après-midi comme promis je téléphone à Ghyslaine. Elle me dit être contente d’être enfin en repos, très fatiguée elle craint de ne pas aller jusqu’à la fin du mois. Elle se repose le maximum. Nous rions de quelques propos futiles.  

Comme un rituel, le matin je m’occupe de ma fille, je lui prends son bain, je choisis ses vêtements, et l’habille, je lui donne son biberon, et reste un bon moment avec mon enfant dans les bras, calée dans le fauteuil à lui fredonner quelques chansons ou tout simplement à lui murmurer des mots doux.

Jeudi, Matthieu me fait savoir que l’agence l’a appelé, et qu’il va à quinze heures avec Sophie, signer le compromis de vente au prix qu’on a demandé 

Evitant Neuilly le week-end, nous avons souvent Lise et Alexandre, ou allons chez Manou ou mon parrain, tata se fait une joie de nous concocter des repas estivaux, des barbecues et salades composées. Manou et Patrick sont souvent invités aussi.

La fin du mois arrive rapidement. Margaux profite bien, elle va sur deux mois, curieuse de tout, elle ouvre de grands yeux semblables à ceux de son papa.

Cette dernière semaine, les conversations sont principalement axées sur le baptême. Tata a fait de jolies cartes. Le texte vient de Margaux qui invite elle-même les gens.
Nous ne sommes pas retournés à Neuilly, mais il est prévu que la fête se passe là. Matthieu et Alexandre ont tout mis sur pied, sans mettre la tante à contribution. Elle est parait-il, vexée. J'espère que dimanche elle ne fera pas la tête ouvertement.

Samedi en début d’après-midi nous rejoignons Neuilly, Alexandre arrive juste après nous. Quasiment en même temps d'ailleurs. Dans le salon vide, nous prenons un café tous les trois. Marjorie vient prévenir Matthieu que monsieur Blondeau est arrivé

Matthieu se lève et me tend la main. J'ignore totalement qui est cet homme. Alexandre nous accompagne.

Les deux hommes lui serrent la main, Matthieu me le présente

Matthieu ....... Je vais vous conduire aux cuisines

Matthieu m'entraine, je ne suis jamais allée dans cette partie de la demeure. Je découvre une vaste cuisine moderne et aménagée en L. Le dessus en inox. Deux pianos de cuisson en inox aussi.
Lisette et une femme d'un certain âge s'activent à éplucher des légumes

Mattieu ......... Lisette voici monsieur Blondel, suivez ses instructions.

La femme ....... Oui monsieur Jorelle

Il se tourne vers le traiteur ....... Que vous faut-il comme personnel ?

...... Ces deux dames me suffiront. De plus elles connaissent les lieux, je gagnerai du temps

..... Bien, si vous rencontrez un quelconque problème, Lisette me le fera savoir

Lisette ...... Oui monsieur

Le traiteur ....... Les achats ont été faits ?

Matthieu ....... Voyez avec Lisette, je pense que tout est dans les frigos

Le traiteur ......... Bien monsieur Jorelle, je vous remercie

Nous faisons demi-tour et allons faire quelques pas dans le parc. Tout en marchant Alexandre demande

..... Et alors la tante ?

Matthieu pousse un soupir........ Elle n'a pas accepté de gaité de cœur

..... Et sa bonne femme ? Toujours là ?

..... Oui, je l'ai exclue demain !

...... Bien !

..... Mes beaux-parents arrivent ce soir ?

..... Oui pour le diner je pense, Manou et ton père aussi. J'ai laissé, carte blanche à Maryse pour ce repas !

Alexandre les mains dans les poches, sourit ...... Ça l'occupe !

De notre arrivée à la fin d'après-midi nous ne verrons pas Maryse. Nous nous retrouvons au salon avec Manou et Patrick, tonton et tata.

Elle apparait au diner, sans beaucoup participer aux conversations, malgré les efforts de tata et manou. Sa dame de compagnie ne bronche pas non plus.

Dès le repas terminé, la tante et Laurence se lèvent pour nous fausser compagnie. Je sens Matthieu se contenir.

Personne ne relève l'attitude de la tante. Nous allons au salon. Matthieu ne nous suit pas.

Manou ....... Mon bien-aimé ta sœur n'a pas l'air en grande forme

Patrick sourit ....... Elle n'a pas pu mettre son grain de sel pour demain, cela la perturbe

Manou me regarde gentiment ....... Elle est peinée du peu de confiance que vous lui accordez ma puce

Je me défends ...... Non manou, Matthieu n'a simplement pas voulu qu'elle organise tout, et comme elle ne sait pas faire de demi-mesure, il a décidé que ce ne serait rien, c'est tout.

Le silence retombe, tata demande si je veux voir la robe. Je souris mais contrariée que manou pense que je pourrai être responsable de la mine de Maryse, je réponds le plus gentiment possible

..... J'aurais la surprise demain tata

Lise ....... Elle est trop jolie, en plus maman m'a dit que je devais habiller Margaux

Je souris ....... Si ça te fait plaisir

Lise ........ Non, non c'est mon rôle de marraine. Hein maman ?

..... Oui me puce, c'est la tradition.

Je souris. Matthieu arrive, sa tante à son bras, il la conduit vers sa place et vient s'assoir à mes côtés. Du coup le peu de conversation s'éteint tout de suite.

Matthieu ....... Aurions-nous coupé une conversation ?

Manou enjouée ....... La marraine nous faisait part de la tradition d'habiller sa filleule. A quelle heure est la messe ?

Matthieu sourit ......... N'auriez-vous pas reçu d'invitation ?

Manou sourit espiègle, j'ai compris qu'elle essayait de faire partir un dialogue.

Lise ......... Bah alors manou ? Tu es trop jeune pour perdre la boule. C'est à onze heures

Manou ...... Je pensais te voir jeudi ou hier ma puce.

Je regarde ma grand-mère sans comprendre .......... Ah, tu ne m'as pas dit.

..... Tu aurais pu aller chez Bénédicte

..... Tu me trouves mal coiffée ?

Manou rit ....... Non ma puce, mais une petite coupe serait bienvenue.

..... Oui bah je n'ai pas pensé. Pas grave !

Maryse ...... Voulez-vous que nous fassions venir ma coiffeuse ?

Je lui souris ...... Merci Maryse, ce n'est pas grave.

Un semblant de conversation entre manou et Maryse s'engage. Tata s'intègre. Bon ce n'est pas une conférence non plus, mais l'air est moins pesant.

Dans notre lit, blottie dans les bras de Matthieu je demande si la tante va faire la gueule demain.

.....  Je ne pense pas, je l'ai prévenu au risque de ne plus nous voir du tout.

..... Oui parce que c'est désagréable

..... Dors, darling, demain une longue journée nous attend.

J'ai compris qu'il n'en dirait pas davantage.

Je descends avec Matthieu pour déjeuner. La salle à manger est déserte. A la salle de bains, je prends une longue douche, lave mes longs cheveux et enfile la robe que Matthieu m'a offert pour l'occasion.

Je fais un brushing en m'appliquant. Je me maquille avec grands soins, et vais à la nursery.

Ma fille sent bon le bain et l'eau de toilette, elle est en body blanc. Je la couvre de petits bisous, Lise et Alexandre entrent

Alexandre ........ Allez oust la maman, on n'a pas besoin de toi.

Je souris et donne l'enfant à ma cousine. Je sors en fermant doucement la porte.

Dans le salon quelques voix me parviennent. Manou et Maryse sont en grande conversation sur les très prochaines vacances.

J'embrasse les femmes et m'assois, tata nous rejoint suivie de près de tonton et Patrick. Je ne peux m'empêcher de demander ou est mon mari.

Patrick ........ Aucune idée mon petit.

Margaux dans les bras d'Alexandre, Lise à son bras le regard brillant de bonheur. Je ne peux m'empêcher de pousser un OH !

La robe de ma fille est magnifique, tout en satin blanc, de jolies fleurs brodées sur le plastron, un large ruban de satin brillant ceint la taille et laisse partir une jupe en une multitude de plis. Les petites manches ballon et le bas de la robe se termine par une fine dentelle. Un petit chapeau assorti lacé dans le cou de Margaux avec un joli ruban.
J'embrasse ma tante....... Tata elle est magnifique. Merci beaucoup.

Tata me serre dans ses bras. ..... J'ai eu plaisir à la coudre ma chérie.

Elle tend un gilet fait main, tout au point de fougère en laine fine et blanche, à Lise ....... Mets-lui pour l'Eglise ma puce, il fait toujours frais

...... Oui maman.

Matthieu ......... Il nous faut partir !

Sur le parvis de l'Eglise tout le monde est là. Je vais embrasser les Chambault, Ghyslaine et Marc, sans me décider à aller vers mon père. C'est eux qui viennent à moi. Je leur dis brièvement bonjour et les embrasse du bout des lèvres

Mon père ...... Comment vas-tu Mélissandre ?

Je ne peux m'empêcher d'être sarcastique ....... Ma foi, après deux mois je suis remise.

Je me détourne et vais voir Sophie et François qui se tiennent en retrait. Je les embrasse, serre la main à Jean-Luc l’ami d’Alexandre, l’homme qui a mis ma fille au monde. Matthieu vient me chercher

L'Eglise ou nous nous sommes mariés, est joliment décorée de fleurs blanches. La messe s'éternise, Alexandre penche Margaux sur les fonts baptismaux, le curé lui verse un peu d'eau sur le haut de la tête. Aussitôt Margaux montre son mécontentement en criant. En moi je souris. Alexandre donne Margaux à la marraine qui la berce. Le parrain tient comme un sacrement le cierge que le curé lui remet. Il bénit la chaine et la médaille. Une médaille ovale toute ciselée, avec un petit angelot en épaisseur

Enfin, nous signons les registres. Nous trainons un peu sur le parvis, le soleil est éblouissant très haut et chaud. Matthieu invite tout le monde à regagner les voitures. Le parrain et la marraine garde l'enfant, c’est Patrick et manou qui les emmènent

Le salon a été aménagé pour recevoir tous les invités, des fauteuils ont été rajoutés. Clara amène le biberon, Lise fière donne à manger à sa filleule.
Tout le monde s'extasie sur l'enfant, sur la robe, sur la marraine.

Le champagne coule dans les coupes, des petits friands et autres gourmandises circulent entre les convives, Lisette et Catherine sont attentives.

Margaux peu habituée au bruit, passant de bras en bras, commence à s'énerver. Elle nous le fait savoir en poussant des cris. Clara viens la chercher et disparait avec.
Nous passons à table. Le repas est animé et copieux. Les aumônières de saumon sont tout simplement sublimes. Les gigots en croûtes savoureux. Le déjeuner est un vrai festin.

Après cette bombance, nous nous retrouvons dans le parc par petits groupes. Je vais voir Sophie et lui demande si tout va bien.
...... Mélissandre, Maryse m'a demandé pour notre mariage, mais je ne sais pas ce qu'a décidé monsieur Jorelle, je n'ai pas su répondre.

..... D'accord, je lui en parlerai ce soir. Ne t'inquiète pas. Amuse-toi. Où est François ?

.... Avec monsieur Jorelle.

.... D'accord.

Je glisse mon bras sous le sien et l'entraine vers Ghyslaine et Elise. ...... Alors les filles ?

Lise ....... C'est une belle fête Méli

..... Je n'ai pas fait grand-chose, je vais aller remercier tata. Je vous laisse Sophie, elle est un peu paumée toute seule

Lise ...... Mais oui !

Des yeux je cherche ma tante. Je presse le pas pour la rejoindre et lui tire le bras.

..... Ma puce ?

..... Tata je voudrais te remercier, c'était un excellent repas.

Tata sourit ........ Il faut remercier le traiteur, je n'ai donné que des idées.

.... Qui étaient parfaites. Merci tata

Je la serre contre moi et l'embrasse deux fois. Je rejoins les filles qui papotent. Les deux cousins viennent s'incruster, François prend discrètement la main de Sophie.
Alexandre ....... Comment vont les babillardes ?

Lise ...... Les quoi ?

Alexandre ........ Les pies jacasses

Lise s'arrête, nous obligeant Ghyslaine et moi à stopper, et d'un air qu'elle veut mécontent

....... Dites donc monsieur Duval et la tendresse bordel

Matthieu rit, Alexandre attrape Lise à bras le corps et la fait tournoyer. ....... Mademoiselle Dumont je vous prierais d'être un peu plus courtoise

Lise rit aux éclats ....... Lâche-moi, lâche-moi tout de suite.

Les anciens s'arrêtent et regardent ce qui se passe. Manou sourit, Maryse pince les lèvres. Alexandre repose ma cousine qui titube. Il la tient fermement

Tous les huit, bras dessus bras dessous, nous rentrons avec les ainés. Le gâteau nous attend. Manou a fait faire une jolie pièce montée en forme de berceau.

Alexandre et Lise aidés de Lisette servent les assiettes de choux. Tonton et Matthieu distribuent les coupes de champagne

Il est déjà tard, les gens partent vers vingt heures. Je serre ma Gy dans les bras et lui recommande de me prévenir dès la naissance. Avec Matthieu nous leur avons offert la chambre mais mon amie n'est pas au courant. Marc ira la chercher chez manou qui la garde.

Les cuisines ont préparé quelques salades composées, et de la viande froide. Personne n'a vraiment faim.

Ne sont restés que les Chambault, Alexandre et Lise, manou et Patrick. Mon père est parti avant le gâteau. J'étais en colère et ne leur ai même pas dit au revoir.

Nous couchons tous à Neuilly, sauf Lise que son fiancé raccompagne vers vingt-trois heures. Nous montons, je suis fatiguée

Dans les bras de Matthieu, je lui fais part de mon bonheur de cette belle journée.

Nous rentrons à l'appartement en milieu de matinée, sans avoir vu, ni Maryse ni les Chambault. Patrick est parti raccompagnant manou avant d'aller au bureau

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