Matthieu attentionné à sa conduite ou peut-être dans ses pensées ne parle pas. Je ne dis rien non plus. La tête appuyée contre la vitre je regarde dehors, les yeux dans le vague
Il ne m'a pas parlé de jeudi, ni demandé ce que m'avait dit son cousin. Il me donne mes cachets qui me font dormir plus que nécessaire, je me sens apathique. Sans pensée, sans envie, sans force.
Sans sonner Matthieu ouvre le portillon et m'entraine vers l'envolée de marches, la porte s'ouvre aussitôt.
Mon oncle me serre dans ses bras ...... Tu n'as pas bonne mine ma puce
Je l'embrasse et vais vers ma tante que j'embrasse. Lise attend, elle me serre dans ses bras et me couvre de baisers. Je souris.
Tata prend nos manteaux que Lise accroche dans le placard de l'entrée, elle m'emmène au salon.
Mon oncle ....... Nous attendons maman et Patrick
Matthieu .... Merci Pierre.
Je m'assois à côté de Matthieu, les mains croisées sur mes cuisses, j'écoute mon oncle et mon mari parler. Tata et Lise ont disparues, je n'y prête pas attention.
La sonnette résonne, mon pouls s'emballe. Matthieu attrape mon bras et m'oblige à me lever. Manou vient directement à moi, elle me serre fort dans ses bras.
..... Ma poupée, je suis heureuse de te voir.
... Moi aussi manou.
Patrick m'embrasse, tata et Lise viennent saluer les nouveaux arrivants. Je me sens d'un coup en terrain ami. En présence de ma grand-mère je me sais hors de danger.
Elle prend ma main et m'entraine avec elle sur le canapé, elle sourit à Lise qui répond à son sourire.
L'apéritif est semble-t-il détendu. Pour la première fois depuis deux semaines, je me sens comme libérée.
Le repas est à l'image de ce que tata peut nous offrir, sans manger beaucoup, j'apprécie ce que Matthieu met dans mon assiette
Lise débarrasse, je vais pour me lever et l'aider ......... Non Méli reste assis, t'inquiète je n'en ai pas pour longtemps.
.... Mais je peux t'aider.
Elle me sourit ...... Méli couve ma filleule et laisse-toi vivre
Je souris à mon tour et me rassois. Manou me demande comment je me porte, je lui réponds que ça va bien, que je sens mon bébé bouger, c'est assez bizarre comme impression.
Avec tata, les voilà à parler de grossesse, de la joie quand le bébé est posé dans nos bras.
Pour la deuxième fois, la sonnette se fait entendre. Je retiens ma respiration. Je n'ai pas envie de les voir, je n'ai pas envie d'expliquer ce que j'ai pris pour une chose normale, devant un jury familial.
De suite je reconnais la voix de Maryse, dès son entrée elle met une ambiance bonne enfant. Nous nous levons pour l'embrasser, Manou se pousse pour que sa belle-sœur prenne place.
Lise amène un plateau avec des tasses, derrière elle, je vois les yeux rieurs d'Alexandre. Il fait le tour de la table et dépose une bise sur la joue des femmes.
Nous voilà presque tous réunis. L'ambiance est chaleureuse, personne ne parle du sujet qui pourrait fâcher. Même la tante tient sa langue. Malgré tout je sens que le chapitre Christine n'est pas fini.
L'après-midi se passe agréablement, tata insiste pour que nous restions diner. Matthieu me demande si je ne suis pas trop fatiguée. Je n'ai pas envie de quitter cette douceur, je le rassure, disant que tout va bien
Manou ...... Ma poupée, veux-tu venir en l'absence de Matthieu ?
Je la regarde, je ne veux pas la froisser, pas manou, et délicatement je refuse ........ Pas que je ne veux pas manou, mais je ne tiens pas à faire une rencontre qui me serait désagréable. Ils vont chez toi sans prévenir
Manou ....... Ma poupée, je les préviendrai
Je fais non de la tête, en lui souriant ....... Je ne préfère pas.
Manou ........ Tu ne vas pas rester toute seule ma poupée.
.... Je ne suis pas seule, il y a Sophie, et madame Breton.
Mon oncle ........ Ma puce, tu peux venir ici. Ça te fait un peu plus de transport, mais tu rentrerais avec Elise
..... Matthieu ne part que quatre jours, j'ai l'habitude quand il va faire ses tournées dans les agences, il ne rentre pas deux jours.
Tata .... Dans ton état, il serait mieux que tu ne sois pas seule.
Matthieu ....... Veux-tu aller à Neuilly, ton oncle et ta tante peuvent venir le week-end
Maryse ....... Mais oui, bien sûr, c'est une des meilleures solutions, Mélissandre.
Patrick ...... Allons à Neuilly ma tendre, et ton fils et Patricia nous rejoindrons dès vendredi soir, ils dormiront sur place. Mélissandre pourra profiter de son parrain, sa tante et sa cousine
Maryse s'écrie toute joyeuse ........ Excellent Patrick !
Tout le monde rit, même moi. Matthieu passe son bras autour de mes épaules et m'attire à lui........ Qu'en penses-tu darling ?
..... Oui je crois que c'est bien
Maryse .... C'est dit, ne revenons pas sur ça !
Nous nous levons pour nous séparer. Matthieu me demande si je veux aller à Neuilly. Je regarde mon mari, et lui sourit. Je sais qu'il est triste de mon état.
..... Lise elle peut venir ?
.... Evidemment.
Je me tourne vers ma cousine .... On t'emmène ?
Elle regarde son père qui fait un signe d'assentiment
..... Je vais chercher un change
Elle fonce comme une tornade vers les escaliers, mon oncle sourit ...... Un vrai cyclone
Maryse ....... Un agréable cyclone, Pierre, toujours souriante et bien plaisante.
..... Merci Maryse. Il aura fallu du temps ! Avec le recul, je remercie Matthieu.
Lise arrive un petit sac plastique à la main ....... Je suis prête.
Nous embrassons tonton et tata et partons. Manou et Patrick emmène Maryse, Alexandre emmène Lise, je monte avec mon mari.
Un défilé de voitures arrive à Neuilly en même pas vingt minutes. Les rues sont quasi désertes à cette heure avancée. Paris s'endort.
Nous allons directement au lit, il est presque minuit. Ce soir, mon mari m'offrira son amour avec délicatesse, je me donnerai à lui avec mes sentiments les plus forts
Je crois que j'ai déposé les armes au cours de cette nuit.
La vie reprend ses droits tout doucement. Je me réveille de ma torpeur. J'ai longuement réfléchi d'abord à la conversation que j'ai eu avec Alexandre. Dois-je regretter ce que j'ai fait ? Non, au plus profond de moi je n'ai aucun remord, je me devais de faire la lumière. N'importe qui aurait été dans cette situation, j'aurais agi pareillement.
J'ai longuement parlé avec Patrick, lundi matin. La petite Sarah étant remontée, je n'ai pas trop à faire, j'ai pris le temps il m'a lui aussi assuré que j'avais bien agi, et m'a remercié chaleureusement.
Ghyslaine m'a tenu pratiquement les mêmes propos. Elle m'a demandé, si j'aurais été bien, si j'aurais continué d'être sereine, sachant que mon cousin ruinait sa vie.
Et pour finir Lise m'a tenu un discours qui m'a surpris de par sa maturité et son bon sens.
Ce midi Matthieu est venu me chercher pour déjeuner, nous sommes allés à Neuilly. Il m'a serré fort, je l'ai accompagné jusqu'à la voiture ou Georges attendait droit comme un I
Un sourire aux lèvres, retenant au maximum mes larmes, je me suis blottie contre mon mari
..... Darling, je te téléphone dès que j'arrive
..... Oui, sois prudent.
Il sourit ....... En avion je ne crains pas grand-chose.
..... Profite de Kévin, explique-lui pourquoi je ne viens pas
..... Il le sait !
Un dernier bisou, un claquement de portière, la voiture qui disparait dans l'allée, et mes larmes qui jaillissent de mes yeux.
Je vais jusqu'à la gloriette, le temps de me calmer.
Maryse et Laurence sont au salon, je vais les rejoindre
..... Tout va bien mon petit ?
..... Oui Maryse, merci.
..... Georges va chercher votre grand-mère en revenant de l'aéroport
.... Ah, je ne savais pas.
Maryse sourit ...... Votre cousine sera là ce soir avec Patrick !
Mon pouls s'emballe ...... Lise vient aussi ?
..... Oui vous partirez toutes les deux au travail avec Patrick
..... C'est Matthieu qui la dit ?
Maryse rit de ce petit rire très aristocratique ........ Mon petit, nous avez-vous déjà vu prendre de telles décisions ?
J'éclate à mon tour de rire ......... Vous auriez pu le suggérer semblant de rien. Vous savez faire.
Du coup nous partons dans un échange concernant Matthieu, la tante se demande comment, jeune femme frêle je peux supporter le despotisme de mon tendre et cher époux
..... Mais non Maryse, je vous assure, c'est un amour.
.... Il est mon neveu chéri, tout comme Alexandre, ils sont les enfants que le ciel ne m'a pas donné. Ce sont de vrais Duval, absolutistes
.... Ils ont de lourdes charges sur les épaules. Ils ne peuvent pas être hésitants et mous. Matthieu a trimé jour et nuit, il a bien fallu qu'il soit intransigeant.
..... J'en suis consciente mon petit. Ils ont tous deux du mérite. J'ai fait tout ce que j'ai pu, j'ai tenu le maximum, malheureusement je n'étais que la tante, on ne m'a pas laissé voix au chapitre. J'ai essayé de secouer Patrick, mais il était tellement hors du temps, il ne vivait que de théâtre et grands salons. Il n'ouvrait pas les yeux, puis il s'est retrouvé avec cette mauvaise femme, qui a fait tant de mal avec son frère. Ils ont accéléré la fin de ma sœur
.... C'est le passé Maryse, ne vous rendez pas malade avec des regrets. Ce qui est fait est fait, vous avez deux gaillards bien solides dans leur tête et dans leur vie.
Maryse me sourit ...... C'est assez curieux comme dès que je vous ai vue, j'ai dit à Patrick. Magnifique cette jeune personne, elle accompagne parfaitement ton neveu, alors bouge-toi
..... Vous voulez me dire, que vous avez arrangé notre mariage ?
Elle sourit ...... Arrangé ? Non pas du tout, je vous savais amoureuse de Matthieu, vos yeux ne trompaient pas, et j'ai su dès le gala de Noël que Matthieu était fou de vous.
Je pousse un petit rire joyeux. ..... Comment ne peut-on pas tomber amoureuse d'un de vos neveux ? Ils sont merveilleux en tout point de vue. Je sais qu'avec mon mari, rien ne peut m'arriver, il me l'a encore prouvé.
Ma voix se fêle un peu. Avec tact Maryse change de sujet. M'avouant que sa sœur Catherine et elle-même ont été élevées dans la tradition des filles de bonne famille. Elle a été mariée au comte de Chambault sans pouvoir se retourner.
.... Comment ça ? On vous a mariée sans vous demander ?
..... Mon petit dans les grandes familles, nous sommes vouées dès notre naissance. Catherine a eu le choix, elle a imposé son futur, je n'ai pas eu cette chance.
.... Mais alors, vous n'aimiez pas votre mari ?
.... Notre amour était plutôt une grande affection faite de respect. Nous nous aimions à notre façon aristocratique.
... Quelle horreur.
Elle sourit ...... Nous ne nous posions pas la question. Un comte dans la famille au nom si insignifiant de Duval était du plus bel effet. Imaginez l'égo de mon père
..... Ah ! Mais si vous aviez été malheureuse.
..... Le comte était un homme respectueux et de grande finesse. Nous nous sommes accommodés et avons fini par éprouver des sentiments forts.
.... Patrick aussi a été marié comme ça ?
.... Non Patrick a rencontré son épouse par des amis. Il a tenu tête, disant que c'était elle ou personne.
.... Ils étaient amoureux ?
..... Au début très certainement. Ma belle-sœur venait d'une famille tout à fait normale. Elle a pris goût à la grande vie, délaissant peu à peu son mari, son enfant. Il faut savoir que Patrick jeune, était fougueux comme les garçons. Limite, dictatorial ce qui ne fonctionnait pas avec notre père qui était lui-même despotique. Les altercations étaient fréquentes. Patrick voulait gérer d'une façon plus moderne, futuriste, le père restait sur ses acquis refusant d'aller de l'avant vivant avec son temps.
Je l'écoute, buvant ses paroles. C'est la première fois qu'elle se livre. Laurence écoute aussi bouche bée.
..... Pourtant il parait très calme.
Maryse sourit ........ Il a lâché l'entreprise et repris ses études. C'est de là, qu'il a appris à se contenir. Il n'est aucunement dolent, simplement il tempère.
..... Oui, au travail il fait pareil. C'est vrai qu'au début, je me disais l'un est trop sévère, l'autre pas assez.
.... Il temporise souvent son neveu. Ils s'entendent à merveille.
.... J'ai remarqué que Matthieu a beaucoup de considération pour vous deux.
..... Oui, sans pour autant boire nos paroles
Je ris ........ Oui je reconnais.
..... Catherine, a pris la place de Patrick à la société, elle était très proche de notre père, un peu sa préférée. J'étais déjà mariée, il aurait été mal venu que je travaille. Le papa de Matthieu était un grand homme, il a secondé mon père avec beaucoup d'efficacité, a doublé la société. Mon père prenait conseil auprès de lui.
.... Il était fort de caractère ?
.... Disons qu'il savait se faire entendre.
.... Et sa maman ?
.... Ma sœur était douce et effacée, elle se laissait mener et vivre par son époux qu'elle adorait.
Je fais oui de la tête ....... Et votre maman ? Si ce n'est pas indiscret
Maryse sourit ....... Nous étions d'un milieu bourgeois ma mère comme toutes les femmes de cette époque, ne pensait qu'à ses réceptions, à cette époque Neuilly vivait. Nous étions élevés à l'ancienne par des domestiques. Elle n'en était pas moins aimante, chaque soir elle venait nous embrasser, mais elle n'a pas été une mère très présente. Mon père était l'homme que nous ne pouvions atteindre, dirigiste et sévère, nous le craignions. L'époque refusait qu'un homme marque de l'affection à ses enfants.
..... Oui je comprends.
.... Petite, étant l'ainée, j'ai été mal accueillie par mes grands-parents.
Etonnée je ne peux m'empêcher de demander pourquoi
..... Une fille, vous pensez bien, mon petit ! Une fille ne sert à rien, elle ne transmet pas le nom
Je suis scandalisée.... Oh ! Mais vous n'y étiez pour rien.
..... C'est ainsi, dans ces grandes familles. Quand Catherine a accouché, Matthieu a été du pain béni. Mon père ne voyait que par lui. De plus sa préférée, lui donnait un petit fils
..... Mais pourtant Patrick était là, c'était son fils.
..... C'est assez contradictoire. Mon père était le maitre absolu. Patrick est arrivé après moi, il n'était que le second, en prenant de l'âge il s'est révélé avoir le caractère Duval, mon père ne pouvait supporter son double. Autant physiquement que caractériellement
..... C'est fou ce truc quand même. On se doute bien que les enfants vont nous ressembler d'une manière ou d'une autre
.... Les temps ont changé, mon petit, les mentalités aussi
Un doute d'un coup me pose question.... J'espère que Matthieu n'est pas déçu que ce soit une fille.
..... Mon petit, cet enfant est le fruit de votre amour, il l'accepte avec joie.
Je fais oui de la tête, tout en restant perplexe. Du bruit me fait tourner la tête, je me lève d'un bond et serre ma grand-mère de toutes mes forces
..... Ma poupée, comment vas-tu.
Je glisse mon bras sous celui de ma grand-mère, attend qu'elle bise Maryse et l'entraine vers le canapé. Assise, elle prend ma main dans la sienne
.... Je vais bien manou, je vais mieux.
Manou, ses yeux pleins de bonté me sourit ......... Le temps reprendra ses droits ma poupée.
.... Oui je sais manou.
.... Vis pour toi et ton couple, vis pour ce bébé qui arrive
Je fais oui de la tête. ..... Oui manou
Maryse détourne habilement la conversation.
L'après-midi fait de bavardages, passe sans aucun ennui. Vers dix-huit heures Patrick et Lise rentrent du bureau. Je suis folle de joie d'avoir ma cousine.
Elle refuse le verre que Maryse lui propose, et demande la permission d'aller faire quelques pas en ma compagnie dans le parc.
Maryse ....... Mon petit, bien sûr, rien ne l'interdit, emmenez donc Mélissandre prendre l'air
...... Merci madame
Lise m'entraine vers le kiosque. J'ai un mauvais pressentiment. Je me mets sur mes gardes
.... Comment vas-tu ma Méli ?
.... Bien, ça va et toi ?
Elle rit .... Moi ça va super. Je me plais à ce nouveau standard, et même si on ne voit plus personne, le travail est sympa et les filles sont gentilles
.... Ah cool alors.
... En plus Gi est sympa, enfin même avant je m'entendais bien avec.
.... Oui, c'est vrai.
Je vois qu'elle voudrait me parler, et je pense qu'elle ne sait pas comment faire, j'attends, n'osant pas aborder un sujet même quelconque, de peur de déclencher un tsunami.
.... Méli, je ne voudrais pas que tu sois en colère
..... Mais non pourquoi tu veux que je sois en colère ?
.... Parce que jeudi dernier quand j'ai vu dans quel état tu étais, je suis allée te balancer à Matthieu
Je me serre contre ma cousine. .... Non ne t'inquiète pas, ma Lison, je ne t'en veux pas.
.... Tu sais je ne voulais pas me mêler, je voulais rester neutre, mais ça me faisait trop mal au cœur, et j'ai demandé à Ghyslaine ce que je devais faire, elle a dit que si je ne faisais rien, elle irait elle-même voir Matthieu, alors l'une comme l'autre on t'aurait balancé
Elle finit sa phrase en éclatant de rire. Ça me fait du bien d'entendre ma cousine, ce rire clair, ce rire du fond du cœur, ce rire qui est contagieux. Je fini par rire aussi
.... Méli, je peux te poser une question ?
.... Oui bien sûr, si j'ai la réponse
..... Il va venir Alexandre ?
..... Aucune idée ma Lison, tu veux que je demande à Maryse ?
.... Non, non ne dit rien
..... Pourquoi ?
.... Pourquoi tu ne dois rien dire ?
J'éclate de rire ...... Mais non bécassine, pourquoi tu me demandes s'il va venir
Je la vois rosir ....... Heu bah non comme ça
.... Espèce de Pinocchio.
Elle rit ....... Oh dis donc, hein !
.... Bon tu veux quoi ? Un coup de pouce ?
..... Un coup de pouce pourquoi ?
.... Non je ne sais pas, il se décide ou pas ?
..... Décide à quoi ?
.... A te déclarer sa flamme
.... Ah non, rien. Tu sais ce n'est pas un rapide comme le tien
.... Laisse le temps ma chérie, comme je te l'ai dit, il a eu une folle, et ensuite il a essayé de se reconstruire avec une dingue, alors il se méfie. Et puis tu sais, Matthieu a mis plus de six mois pour essayer de me dire qu’il m’aimait
..... T'inquiète, je ne brusque rien.
.... Sois sûre de toi
.... Tu étais sûre ?
Je la regarde son ton est plutôt questionnant, malgré tout je me méfie.
.... Dès le premier jour je suis tombée sous son charme, mais tu m'avais dit être raide dingue de lui, et ma condition de petite standardiste de surcroit étudiante, je savais impossible, je me faisais une raison. Puis il a commencé à m'inviter, il m'offrait des tenues de rêve pour parader dans les salons. Manou me disait. Je ne connais aucun patron agir de la sorte et offrir des robes à sa secrétaire pour l'emmener se pavaner dans des grands salons. Mais moi, je pensais qu'il me faisait plutôt la charité sachant que je n'avais pas les moyens
..... Manou m'a dit, Elise reste toi, naturelle et enjouée fais preuve d'espièglerie comme tu sais si bien le faire, et le bonheur va sonner à ta porte
Je regarde ma cousine étonnée tout en souriant ......... Alors manou aurait vu quelque chose ?
..... Je ne sais pas, peut-être qu'elle se trompe.
.... Manou ne se trompe jamais.
.... Il est gentil, il est courtois, il a de bonnes manières, mais voilà quoi !
.... C'est leur éducation ma chérie, mais j'ai vu Alexandre ignorer complètement Christine ici. Au début oui, il tirait sa chaise, lui donnait le bras, mais ça s'est vite arrêté
.... Ah !
..... Lise, au fond de toi, tu es amoureuse ou tu es flattée ?
.... Au fond de moi Méli, je suis raide dingue. Je m'endors le soir en pensant à lui. Je tremble quand il me téléphone, je ne sais pas comment t'expliquer. Quand il me donne la main, j'ai chaud, j'ai froid, j'ai le cœur qui bat fort. C'est bizarre hein.
Je souris .... Non ma chérie tu es mordue. Ne prends pas les devants, laisse -lui son rôle d'homme, laisse-lui le temps.
.... Oui, oui, je ne fais rien qui peux dire que je me jette à sa tête.
.... Tu as raison. Tu agis bien
.... Tu crois que Matthieu lui a raconté ce que j'étais avant ? La peste, enfin la garce plutôt
.... Non Matthieu ne s'occupe pas de ça.
..... Bon quand je lui ai raconté, j'étais plutôt devant un médecin, à qui je confiais mon mal et je ne lui ai rien caché. Le mal que je t'avais fait, cette jalousie qui me bouffait
.... Tu as eu raison, au moins il sait que tu es honnête. Dès le début Christine lui a menti, disant qu'elle était orpheline et qu'elle vivait chez sa tante. Comme si, il n'allait pas découvrir rapidement que c'était mon père
.... Pourquoi elle a fait ça ?
.... La pauvre petite orpheline tu comprends on a de la compassion, on s'intéresse à toi
..... Elle est bizarre quand même cette fille. Elle ne dit rien, mais elle fait ses coups en douce
..... Oui je me suis laissée prendre à son air angélique. Je prenais ça pour de la timidité, mais je me suis aperçue qu'en fait tout est calculé chez elle.
.... Comment ça ?
.... Par exemple quand elle voyait arriver Matthieu, direct elle baissait la tête et ne parlait plus, mais Matthieu m'a ouvert les yeux, parce qu'un jour je lui ai dit. Tu lui fais peur, tu l'intimides, et Matthieu m'a dit .... Non darling, c'est une façon d'attirer les regards sur elle. C'est une façon pour qu'on s'intéresse à elle, qu'on lui parle. Elle ne passe pas inaperçue tout en faisant celle qui voudrait se cacher
.... Ah !
... Quand on allait chez mon père, elle attendait que tout le monde arrive, que tout le monde soit installé et commence l'apéro et elle arrivait comme une fleur. Du coup tout le monde tournait le regard vers elle, lui demandait comment elle allait, et voilà elle était l'unique sujet de conversation
.... Mais pourquoi ?
.... Pour se faire remarquer. Ne me dis pas, qu'elle n'entendait pas Maryse ou Manou arriver ? Elle ne pouvait pas sortir de sa chambre et venir dire bonjour ?
.... Oui c'est vrai.
.... Lise je peux te poser une question ? Tu répondras en toute sincérité ?
..... Oui bien sûr.
.... A ma place, sachant qu'elle voulait piéger Alexandre, tu aurais fait quoi ?
..... Pareil que toi ma Méli, alors peut-être pas de la même manière, mais je l'aurais acculée et fait cracher le morceau. J'ai eu des torts, j'ai eu largement le temps de penser à mon attitude, mais jamais je n'aurais pu faire un truc comme ça. C'était grave quand même, allez dire qu'il l'avait violée
.... Bon elle n'a pas vraiment dit violée mais déflorée et elle savait pertinemment que pour l'honneur il aurait été obligé de réparer. Ils sont modernes mais avec des usages d'un autre temps. Tu couches tu te maries
.... Méli ?
.... Oui ?
.... Heu, comment te demander ça. Heu ....
.... Tu veux savoir quoi ?
Elle rougit .... Tu n'as pas fait l'amour avant de te marier ?
.... Non ma chérie, Matthieu m'a respecté jusqu'au mariage, à peine échangions-nous quelques baisers
.... Mais alors comment savoir ? Imagine qu'au pieu ce n'est pas terrible ? Tu peux aimer un type mais qu'il soit bourrin au lit
J'éclate de rire ...... Avec leur courtoisie, avec leurs manières crois-tu qu'ils soient bourrins ? Matthieu m'a fait femme avec tendresse et douceur, et j'aime faire l'amour avec mon mari
Elle me fait un bisou sur la joue ...... Merci ma Méli, merci de discuter avec moi. J'ai peur tu sais
.... Tu as peur de quoi ?
.... J'ai peur qu'Alexandre tombe amoureux d'une autre fille, il voit du monde, il est beau, tu as des femmes qui vont chez leur médecin juste par plaisir
..... Alexandre comme Matthieu, ce sont des hommes qui ne regardent pas les autres femmes quand ils ont trouvé la leur
.... Comment être sûre ? Il y a tellement de garces
.... Matthieu ne regarde pas les autres, il ne les voit pas. Je m'en suis rendue compte tu sais.
.... Comment ça ?
.... J'ai eu Isabelle qui reconnais-le est mignonne, il la toisait lui demandait sèchement de taper le courrier il la tenait à distance
.... Elle lui faisait du rentre dedans ?
.... Non pas du tout, mais comment ne pas succomber à ces deux-là ? On est obligé d'être attirées
Elle rit et glisse son bras sous le mien ........ C'est vrai. Ça devrait être interdit d'être aussi beau, et ils se ressemblent tant, c'est un truc de fou.
.... Lise, ne te trompe pas.
Elle rit ...... Mais non tu es bête.
Je souris ...... Non je veux dire, ne te trompe pas. Sois sûre que c'est bien d'Alexandre que tu es amoureuse
..... Mais oui pourquoi ?
.... Alors je vais te dire, ce que j'ai compris rapidement. Christine était ou pensait être amoureuse de Matthieu et quand elle a vu Alexandre, elle l'a pris pour un remplaçant
Lise ouvre de grands yeux ....... Non ! Tu crois ?
.... Je ne crois pas, j'en suis sûre
.... Alors rassure-toi, c'est bien d'Alexandre que je suis gun. J'aime bien ton mari, j’ai beaucoup d’affection pour lui, mais il est trop heu .... Comment te dire .... Trop patron quoi !
.... Trop autoritaire ?
Elle rit .... Trop n'est pas encore assez, oh punaise. Il est dur quand il est en colère. J’en ai eu quelques exemples
Nous repartons en riant. Je ne pose aucune question sur ses anciens démêlés avec mon mari son patron.
En entrant Maryse et Manou nous regardent les yeux pleins de bonté, l'une comme l'autre
Maryse ...... Tout va bien les cousines ?
En même temps nous répondons .... Mais oui Maryse
Ce qui nous fait rire. Au même moment le père et le fils entre dans le salon. Alexandre embrasse ma grand-mère puis sa tante, un simple signe de tête à Laurence. Direct il va s'assoir à côté de Lise. Patrick sort quelques bouteilles, La jeune femme pose son éternel plateau
Il desserre sa cravate et demande si c'est little heart qui fait le pitre. Lise rosit, cachant son trouble en toussotant
Je réponds pour ma cousine .... Le pitre ? Ah non juste la malicieuse
.... Et toi comment vas-tu cousine number one ?
... Bien je te remercie
.... Je te trouve meilleure mine. Veux-tu que je prenne ta tension ?
Je ris ...... Elle ne va pas te convenir, alors sert plutôt l'apéritif, si tu as envie d'occuper tes mains.
.... Madame Jorelle, je vous sens en forme. Votre insolence le démontre.
.... Monsieur Duval fils, votre audace à dévoiler en société mes imperfections tente à prouver que vous manquez sérieusement de tact
Il éclate de rire, de ce rire à la Duval. .... Tu n'es qu'une impertinente
.... Oui, oui, il parait. Ton cousin me le dit chaque matin au petit déjeuner
L'apéritif se passe en joute oratoire. J'essaie d'inclure Lise qui n'ose pas participer
..... Lison, qu'est-ce que tu en penses ?
Je vois ses yeux brillants ....... Tu sais ma Méli, je ne vais pas tenir tête au cousin de ton mari, ils sont de la même espèce. Manou dit toujours le silence est d'or.
Alexandre se tourne vers Lise ....... Mademoiselle Dumont, auriez-vous les mêmes insolences que votre cousine, au bord des lèvres ?
Je sais qu'il plaisante, j'espère que Lise ne va pas se froisser, non elle réagit avec finesse
..... Monsieur Duval fils, vous ne voudriez pas être la copie conforme de mon patron, et qu'avec ma cousine nous soyons aux antipodes
Il éclate de rire ....... Et bien ! Me voilà voué à une égérie passionnée du même tempérament que mon adorable cousine !
Manou qui ne veut pas être en reste ...... Attention mon cher beau-fils, deux cousines s'entendant comme deux sœurs, et tu auras forte partie ! Ne dit-on pas, femme mène foyer ?
Alexandre sourit ........ Ma chère manou, belle-mère de surcroit, avec tout le respect que je vous dois, une femme est comme une chatte ronronnant, quand elle se sent belle et aimée. Et croyez-vous que nous n'arrivions pas à nos fins
..... Seriez-vous assez fûtés, vous les hommes il suffit d'un peu de finesse pour vous faire manger dans notre main
Alexandre fait le mec stupéfait et d'une voix qui dément son envie de rire.
........ Manou vous êtes en train de me dire que vous menez mon père à la baguette ?
Nous rions, même la dame de compagnie ....... Mon cher beau fils, je ne dis rien, tu avances, en parlant de ce que tu ne connais pas
..... Manou, je vais vous surveiller de près
Patrick .... Ma bien-aimée est la chose la plus belle qui me soit arrivé, avec mon fils.
.... Père, je te remercie. Je sais que tu es heureux, que tu as trouvé le bonheur. Je réalise que Matthieu a fait entrer le bonheur dans cette maison, en nous présentant sa promise et sa jolie famille
Il enlace Lise et taquin demande ........ N'est-ce pas cousine number two ?
..... Ah, heu .... Maintenant oui l'an passé tu n'aurais peut-être pas dit pareil
.... L'an passé est mort, les mauvais personnages ont quittés leur habit de malveillance little heart. Il faut vivre avec ce nouvel an ! Compris ?
Il finit sa phrase d'un ton qui n'admet pas de réplique. Ce ton que des fois Matthieu emploie aussi.
Lise rougissante .... Bien monsieur Duval
Et elle éclate de rire ....... Rho on dirait mon PDG, c'est un truc de dingue ça !
Alexandre ...... Ne parle pas des absents, ce déserteur ne mérite pas qu'on s'attarde sur lui
Maryse ...... Alexandre, ne sois pas léonin. Je pense que cette charge lui pèse
Alexandre sèchement ......... Ma tante, achetez-vous un manuel de dérision moqueuse, vous apprendrez je pense à savoir rire des choses insignifiantes.
Il se lève et tend la main à Lise ........ Passons à table !
Mon pouls s'accélère, je laisse passer les anciens et retiens Alexandre par la manche. Il a sa main dans le dos de ma cousine.
.... Alexandre cool.
.... Entendu cousine number one !
Il me tend son bras, je glisse ma main dessous. Il tire ma chaise pour que je prenne place, puis tire la chaise de Lise. Il se retrouve entre nous deux. En face Patrick entourée de sa femme et sa sœur. Laurence se met à côté de Maryse
Alexandre relance la conversation nous faisant rire à plusieurs reprises. La soirée se termine dans la bonne humeur.
Vers vingt-deux heures trente, je prie tout le monde de m'excuser et monte me coucher.
Je me réveille à plus de dix heures. J'ai fait largement le tour du cadran. Rattrapant ce sommeil qui me fuyait. En quatrième vitesse je m'habille et descends déjeuner. Mon verre de lait est sur la table. Je l'avale sans manger de croissant, je rejoins les voix dans le salon. Manou et Maryse devisent tranquillement.
Comment font-elles pour parler des heures entières ? Je vais les embrasser et m'assois en face, mettant mes jambes sous mes fesses
.... Tu t'es reposée ma puce.
... J'ai dormi comme jamais, pourquoi personne ne m'a réveillée ?
Maryse ....... Ce n'est pas une journée d'absence qui vous portera préjudice, Patrick nous a dit qu'une jeune femme vous remplaçait, et que le travail était moindre
..... Merci.
Je les laisse à leur papotage et vais au salon regarder la télé en attendant le déjeuner.
Le week-end passe très rapidement. Tonton et tata arrivent vendredi soir et restent jusqu'à dimanche en fin d'après-midi. Je supplie tonton de laisser Lise et promets tout ce qu'il veut. Qu'elle sera à l'heure au travail, qu'elle ne sortira pas aux heures des repas, et qu'elle sera d'une tenue irréprochable. Je le remercie en m'accrochant à son cou pour l'embrasser
Mon oncle m'embrasse ........ Merci Mélissandre.
Je me serre contre mon parrain. ...... C'est moi parrain qui te remercie, tu as toujours, du moins souvent été là quand j'avais besoin, avec tata.
.... Peut-être pas assez, mais c'est ce qui t'a rendu forte et t'a fait devenir une belle jeune femme, dans l'âme.
Je suis émue. Nous les accompagnons jusqu'à leur voiture garée en bas des escaliers.
Le matin nous partons, Lise et moi avec Patrick, le soir nous rentrons tous les trois à Neuilly.
Hier j'ai mangé avec Ghyslaine, je lui ai retracé en gros notre week-end, la joie de retrouver ma cousine comme je l'avais gardée dans mon souvenir. Comme je la connaissais plus jeune.
Ce midi je déjeune avec Lise. Elle me demande ce que voulait dire Alexandre quand il a répondu qu'il était voué à une égérie. Je lui explique le mot dans un vocabulaire facile.
..... Mais il voulait dire quoi ?
.... Une égérie c'est quelqu'un qui inspire les hommes.
.... Une pute alors ?
Je ris ....... Mais non, plutôt une muse. Je pense qu'il essaie de te faire passer certains messages
..... Oh, c'est compliqué, je n'ai pas ton vocabulaire, je ne comprends pas toujours les phrases à double sens.
.... Ne t'inquiète pas, ça va venir.
.... Il faisait pareil Matthieu ?
.... Oui souvent, mais je connais le sens des mots.
Elle rit ...... Je vais apprendre le dico par cœur. Et léonin ça veut dire quoi ?
.... Tu vois déjà tu te rappelles des mots, donc tu devrais les retenir. Maryse voulait faire remarquer que Matthieu s'était absenté par obligation, et que c'était injuste de dire qu'il désertait par plaisir.
.... Ah d'accord.
Nous papotons encore un peu et décidons de rentrer au bureau, je l'invite à venir boire le café.
Sarah est en plein travail, je lui demande si tout bien.
.... Oui ça va.
Je mets le perco en route et laisse couler le café. Je pose les tasses sur le bureau. Mon téléphone sonne, je décroche
..... Bonjour madame Jorelle
Je ris .... Bonjour monsieur Jorelle
.... Tout va comme tu veux ?
.... Oui et toi ?
.... Tout va bien aussi, tu as les amitiés de Kévin, qui est à mes côtés.
.... Transmets-lui les miennes. Profitez les gars.
.... Tu profites toi ?
.... Oui et je te remercie, j'ai demandé à tonton du coup Lise reste jusqu'à ce que tu rentres.
.... Rien ne l'empêche de rester jusqu'au week-end.
.... Ah, heu faut demander à son père, et là, je ne suis pas sûre qu'il veuille
J'entends son rire raisonner dans le combiné ........ Darling, fais montre de persuasion, tu sais si bien faire
Je ris à mon tour ........ Comment ça ?
.... Allez, je te laisse, madame Jorelle, à vendredi. Je t'embrasse
.... Heu oui moi aussi
J'entends le bip. Je me sens toute chose, ça m'a fait du bien de l'entendre, il me manque déjà.
Je demande à Lise si elle peut rester le week-end.
.... Faut que je demande à mon père, tu sais bien.
.... Tu veux que je l'appelle ?
Elle me regarde les yeux suppliants ....... Tu le ferais ?
Je décroche mon téléphone et compose le numéro au fur et à mesure que Lise me le donne.
.... Dumont à l'appareil.
.... Tonton bonjour, je voudrais te demander de me laisser Lise pour le week-end
.... Mais ton mari rentre quand ?
.... Heu bah je viens de l'avoir au téléphone, il rentre vendredi et il a dit que Lise pouvait rester le week-end, il la fera raccompagner
.... Comment elle va ?
..... Bien tonton, et moi aussi, elle m'a aidé à remonter, elle me fait rire. Tu sais tonton ça me fait du bien
.... Allez, garde ta cousine, et soyez sages
Je ris .... Toujours tonton. Je t'aime
.... Moi aussi ma puce
Je raccroche ........ C'est ok ma chérie
.... Woua super. Bon je vais aller bosser
.... Je vais avec toi, je vais faire un ti bisou à ma Gi
Nous allons au standard, Ghyslaine est penchée sur un listing ...... Et ben ça bosse dur là-dedans
Elle sursaute et rit ....... Oh madame la PDG comment vas-tu ?
.... Même pas PDG, juste femme de !
Nous nous faisons la bise, je reste une bonne vingtaine de minutes avec les filles, avant de descendre au service auto, je frappe à la porte et ouvre. Le bureau est vide. Je vais voir au grand bureau, et entre sans frapper, quelques têtes se lèvent. Chantal pousse un ''Mélissandre''
Je ris ...... Oh bah ma belle remets-toi !
.... C'est à toi que je dois cette place privilégiée ?
.... Ah non pas du tout, tu remercieras ton PDG
..... Déjà fait.
Elle m'entraine dans son bureau et m'offre un café. ..... Non je te remercie, j'ai ralenti, ton PDG râle sinon
.... Ah bon, il râle ? Tiens c'est étrange.
Nous rions, Chantal se sert une tasse ....... Bon allez raconte-moi.
..... Tu veux que je te raconte quoi ?
..... Miss Frontasky, qu'est-ce qu'elle est devenue ?
..... Elle a donné sa démission
.... Non ! Pourquoi ?
..... C'est une longue histoire, disons que mon mari lui a fait signer sa démission pour ne pas la licencier.
.... Bah mince alors. C'était ton amie.
.... C'était oui, avant qu'elle ne déraille
.... Ah, d'accord. Elle a fait des salades ? Pourtant elle paraissait tranquille et faisait bien son taf
..... Côté travail rien à redire. Disons qu'elle a fait des problèmes dans la famille de Matthieu
.... Bon ok. Ecoute ça ne me regarde pas, mais en tout cas, c'est une sacrée promo pour moi
... Tu mérites. Tu vois Matthieu dégage les mauvais éléments, mais il sait reconnaitre les bons
.... Je vais te dire, au début quand on ne le connait pas, on se fait dessus, tu vois. Mais si on n'a rien à ne se reprocher il nous fiche la paix.
..... Bien sûr !
.... J'ai connu l'ancienne direction, ça fait sept ans que je suis là. C'était tout et n'importe quoi. On est bien plus tranquilles et sereines maintenant, de plus malgré son autorité, il est à l'écoute. On peut aller le voir
.... Oui, c'est un bon patron
Chantale rit ....... Bien sûr, et tu sais toutes les filles en sont folles.
..... Ah oui mais là, interdit de toucher, juste vous avez le droit de regarder.
.... T'inquiète ma belle, il ne nous voit pas.
Je ris, embrasse mon amie et continue le couloir jusqu'au bureau d'Evelyne qui me reçoit à bras ouverts. Je dis bonjour à mon amie Nadine, à Josiane, les autres je ne les connais pas, je leur serre la main. Je papote quelques minutes avec Evelyne qui à son tour m'entraine dans son bureau.
Je refuse le café, elle me demande ce qui s'est passé avec Frontasky. En deux mots je lui raconte qu'elle a donné sa démission. Très étonnée, elle semble sceptique
.... Tu ne me fais pas confiance.
Je souris .... Si bien sûr. Disons qu'elle n'a pas une eu attitude correcte vis-à-vis de la famille de mon mari et il ne veut plus avoir à faire à elle, il lui a donc demandé sa démission pour ne pas la licencier, qu'elle puisse retrouver du travail
.... Oh bah mince alors ! Pourtant elle paraissait toute mignonne.
.... Comme quoi on peut se tromper
.... Mais elle habite chez ton père, si je ne m'abuse
.... Effectivement, et du coup bah je ne vais plus chez mon père
.... Oh ma pauvre. C'est si grave que ça ?
.... Assez oui. Bon ton service il roule ?
.... Oui dans l'ensemble ça va, je suis un peu amputée sans Chantal mais on se voit, et je suis contente pour elle
.... Oui avec Sabine vous êtes des éléments que mon mari apprécie.
.... Oh bah alors, si on a l'appréciation du ponte.
Je ris, et l'embrasse. Je remonte dans mon bureau, Sarah me dit que le directeur m'a demandé. Je vais frapper à sa porte
.... Ah mon petit, on y va ?
..... Heu oui bien sûr, j'appelle Lise.
Sarah me dit au revoir, je prépare mes affaires et appelle ma cousine. Nous la retrouvons dans le couloir. Patrick nous fait monter dans l'ascenseur, nous descendons directement au garage.
Je me lève en pleine forme. J'ai hâte d'être ce midi, j'ai hâte de me serrer contre mon mari, j'ai hâte qu'il soit là. Je retrouve Lise qui termine son déjeuner
.... Alors Méli-Mélo bien dormi
Je lui fais un bisou avant de m'assoir ...... Un peu seule dans mon grand lit.
Elle rit ........ Allez ce soir tu vas retrouver ton ronfleur
.... Oh, il ne ronfle pas d'abord
Elle éclate de rire ....... Bah encore heureux, non mais !
Patrick arrive et se sert une tasse de café ......... Hum vous voilà de bien bonne humeur les cousines
Je n'ai pas la tête au travail, heureusement il n'y a pas grand-chose et je laisse le courrier à Sarah. J'ouvre ma boite mail, la copine de Fac m'a répondu, ça fait plus d'une semaine, je lui écris vite fait un petit mot pour la remercier et imprime le dossier qu'elle m'a envoyé. Je ne m'attarde pas dessus. Je n'ai plus vraiment l'engouement aux études, je suis un peu à saturation, est-ce dû à mon état ? A ma condition de femme mariée ? Bien sûr qu'il n'a jamais été question que je sois secrétaire toute ma vie, ce n'était pas mon idée première, mais tellement de choses sont arrivées, changeant ma vie de tout au tout.
A midi, Patrick vient me chercher pour aller déjeuner à Neuilly. Il est prévu que je reste cet après-midi, puisque Matthieu doit rentrer.
Après déjeuner, Patrick repart au bureau, je vais au salon avec Maryse et manou, je les écoute parler de massifs de fleurs. Maryse donne des idées à manou. Je les laisse et vais m'allonger un peu, mon dos tire, et la petite semble bien nerveuse. Est-ce dû à mon état d'attente de son papa ?
Une main dans mes cheveux me réveille, j'ouvre les yeux. Matthieu bronzé est penché sur moi, son sourire tueur aux lèvres. Je me redresse d'un bond et me jette à son cou, pleurant et riant à moitié
..... Madame Jorelle, doucement.
Il m'enlace et m'embrasse passionnément. Une envie de lui me prend toute entière, je passe mes mains sous son pull et me colle à lui.
.... Darling, ils nous attendent en bas pour boire un café.
Déçue, je le repousse et me lève. J'enfile ma robe, brosse mes cheveux. Main dans la main nous descendons le grand escalier
Patrick et Lise sont là aussi.
Mon mari demande un café et me regarde, je fais non de la tête.
Les conversations vont bon train, le sujet étant Kévin. Alexandre nous rejoint pour le diner
Le repas se passe entre les rires et les taquineries des deux cousins. Le rire clair d'Elise éclate à plusieurs reprises, je ne peux m'empêcher de rire aussi de bon cœur.
Avec Matthieu nous ne montons pas trop tard, laissant les autres à leur soirée.
Notre coucher sera fait d'un amour tendre et passionné.
Je me réveille dans les bras de mon mari. Mon bonheur est immense, ces quelques jours m'ont paru tellement longs, ses absences me pèsent, c'est toujours un déchirement.
Nous retrouvons Lise seule à la table en train de déjeuner
Matthieu la taquine ......... Vous voilà bien sage mademoiselle Dumont
Lise sourit ...... Heu comment vous dire, que seule dans cette grande salle à manger, je ne vais pas m'exploser de joie
Matthieu éclate de rire, quand son cousin arrive, le visage fermé. Il s'assoit à côté de ma cousine et se sert une tasse de café. Je le regarde faire, serait-il de mauvais poil ?
....... Alors Alexandre mal réveillé ?
..... Chère cousine, vous étiez dans les bras de votre amoureux transi que j'étais déjà levé.
.... Ah ok ! alors de mauvais poil ?
..... Non pourquoi ? Le devrais-je ?
.... Ah non je ne sais pas, tu arrives et tu ne dis bonjour à personne
.... Dis-donc madame Jorelle, tu me cherches querelle ?
Je ris .... Bah oui bien sûr, pas toujours toi dis donc.
Alexandre regarde son cousin ........ Non mais elle a un toupet ta femme, ce n'est pas croyable
Matthieu se retenant de rire ....... Ah bon tu penses ?
...... Ne peux-tu la canaliser ?
.... Dans son état tu crois ?
Je me récrie .... Dites-donc monsieur Duval fils, ce ne sont pas des conseils de médecin ça !
..... Sachez madame Jorelle, qu'il n'est pas admissible de parler ainsi à son médecin.
..... Ah bon pourquoi ?
Manou et Patrick entre et viennent prendre place à la table, Patrick sert une tasse de café à ma grand-mère et se sert, il demande innocemment s'ils ont coupé une conversation.
Alexandre prend un air accablé ...... Cher père, vous ne pouvez savoir ce que je subis par votre petite fille
Avec Lise on croise nos regards et on éclate de rire, Patrick prend un air interloqué.
.... Mon fils que se passe-t-il ? Mélissandre te donne du souci ?
Alexandre se tourne vers Lise ...... Dis-moi little heart, es-tu du même acabit que ta cousine ?
Lise se retient de rire ...... Moi ? Ah non je suis pire
Matthieu n'a rien dit, il se sert un café qu'il boit en deux gorgées. Il se penche vers moi. ..... Darling je vais faire un tour au bureau.
Je me tourne vers mon mari avec un air désolé ...... Où ?
..... Au bureau, je viens de te le dire
..... Oui mais au bureau où ? A l'entreprise ?
.... Oui, je fais un aller et retour.
Je sens la colère monter ....... Ah mais non, tu iras lundi, repose-toi on est le week-end, il n'y a rien qui urge.
Matthieu me regarde surpris de ma réponse. ........ Comment ça non ?
..... Tu vas y faire quoi ? Tout est fermé, il n'y a personne, tes courriers tu les dicteras lundi matin
Alexandre éclate de rire je lui lance un regard noir ........ T'as quoi à rire ?
Alexandre .... Oh cousine number one, doucement
..... Patrick, je n'ai pas raison ? Il est rentré d'hier après-midi, il n'y a rien qui urge ça peut attendre lundi
Patrick .... Matthieu, ta femme a raison, reste avec nous, il n'y a rien à signaler, je t'en aurais parlé.
Matthieu pousse un soupir ........ Bien ! Si mon DRH et mon adjointe se liguent contre moi, je ne peux que m'incliner
..... Bah écoute c'est vrai, ça fait une semaine que tu es parti, la société ne s'est pas écroulée, ça peut bien attendre une journée
Matthieu sourit ....... Ma chère épouse, tu as une drôle de manière d'écrire un calendrier, je ne suis parti que cinq jours, et lundi est dans deux jours
.... Ouais, bah tu m'as compris. Ce week-end il est à moi.
.... Bien madame Jorelle, et as-tu une idée de ce que tu veux faire ?
..... Bah non pas spécialement, mais j'ai envie d'être avec toi.
Alexandre ....... Pourquoi ne sortirions-nous pas ?
Matthieu se tourne vers moi ........ Qu'en penses-tu ?
.... Bah oui c'est une bonne idée.
Alexandre ...... Cousine number two ?
Lise malicieuse répond en souriant ......... La cousine number two n'a pas vraiment d'idée, mais elle suivra le mouvement
Matthieu demande à son cousin s'il a une idée.
Alexandre ....... Un bateau-mouche ?
Matthieu .... De ce temps bof !
Alexandre ...... Une cave ?
Matthieu ........ Pourquoi pas !
Alexandre ...... Les filles ?
Je regarde ma cousine, elle semble réfléchir et espiègle lance ........ Heu une cave ? Vous voulez nous enfermer ?
Les deux cousins éclatent de rire, Alexandre taquin ........ Oui pour ne pas que tu m'échappes.
Je vois Lise rosir. Matthieu me demande s'il peut au moins aller dans le bureau regarder ses mails. J'opine de la tête.
Alexandre ...... Nous t'attendons ? Où tu en as pour la matinée ?
Matthieu sourit ...... Voudrais-tu que je me fasse écharper ?
Il se lève et effleure mes lèvres, il me glisse ......... Laisse-moi un petit quart d'heure.
Je fais oui de la tête. Alexandre demande une nouvelle cafetière. Un silence s'installe, Catherine dépose le pot de café et se recule légèrement.
Alexandre sert son père demande à manou qui accepte, j'en prends un, l'odeur me tente. Il sert ma cousine et fini par se servir, en reposant le pot sur la table, il me regarde longuement et finit par sourire
.... Qu'est-ce qu'il y a ?
..... Rien chère cousine !
Je tourne mon café, les sens en alerte, quand manou éclate de rire, tous les regards se tournent vers elle. Je demande gentiment
.... Pourquoi tu ris manou.
.... Tu me fais rire ma poupée !
Alexandre ....... Dites-moi manou, ce sont les mêmes natures ?
Manou ...... Je pense que la tempête est passée, et que le calme est revenu. Pour répondre à ta question, disons que c'est semblable à vous. L'esprit est vif des deux côtés, mais bien plus tempérant qu’auparavant
Je regarde manou, j'ai compris, et je sais que Lise n'a pas saisi, je reste attentive
..... Manou en toute franchise, cela vous poserait problème ?
Manou sourit ....... Absolument pas, ce serait même une grande joie, je sais qu'il ne pourrait lui arriver plus grand bonheur
.... Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
.... Mon petit, je suis une vieille de la vieille, il est des signes qui ne trompent pas
.... Croyez-vous que je puisse me lancer dans l'aventure ?
Je vois Patrick sourire et regarder tendrement sa femme, Lise bouche ouverte va de l'un à l'autre se sentant larguer, j'ai envie de rire et ne peut m'empêcher de taquiner le cousin
..... Oh serais-tu subitement timide ?
..... Ne fais pas ta maline, que sais-tu ?
..... Je sais, je sais, c'est tout
..... Parce que vous déboisez ?
.... Ah non absolument pas, mais comme dit manou, les signes sont présents
Alexandre éclate de rire ......... Si jamais le jardinier sort son râteau je te vouerai un mépris jusqu'à la fin de mes jours
J'éclate de rire sans pouvoir m'arrêter ....... Alors là mon pote, si jamais il n'y a pas de jardinier et de râteau tu me devras un restaurant
Matthieu entre dans la salle et nous regarde tour à tour, il me sourit les yeux emplis d'amour.
..... Serait-ce ma femme qui amuse la galerie.
Je me ressaisis et en riant encore un peu ....... Mais non, c'est ton cousin qui parle jardinage
Alexandre se rembruni ......... Moque-toi femme de peu, la vie est facile pour toi
Matthieu se sert un café et demande à la ronde si quelqu'un en veut ........ Puis-je savoir ce qui en découle ?
Alexandre ....... Je demandais simplement à manou si je pouvais poser mes jalons et ton impertinente femme se moque
Matthieu m'attire à lui ....... Cela te déplairait ?
.... Ah non pas du tout, au contraire.
Matthieu ...... Et vous manou ? Y verriez-vous un problème ?
Manou sourit les yeux pleins de bonté ........ Que pourrait-il lui arriver de mieux ?
Matthieu ........ Alors c'est parfait ! J'ai réservé au caveau pour ce soir vingt heures
Alexandre ........ C'est parfait !
Matthieu ...... Déjeunons-là et sortons dans l'après-midi
Alexandre ...... Bien !
Nous regagnons le salon, Maryse en compagnie de Laurence, semble nous attendre.
La conversation va bon train, j'attends quelques minutes et fais savoir que je vais me promener un peu. Matthieu me demande si je veux qu'il m'accompagne.
..... Non mon chéri, reste avec les tiens, je vais emmener Lise
Alexandre .... Vas-tu t'enquérir ?
Je lui souris ironique ....... Pour m'entendre dire que je suis une fouineuse ?
Le cousin me lance un regard noir ........ Tu es impitoyable !
..... Non pas impitoyable, mais chacun son linge sale, ça évite les problèmes.
Je fais signe à Lise qui se lève et me suis. Marjorie nous présente nos manteaux, je glisse mon bras sous celui de Lise que je sens un peu maussade, son sourire à disparu. Je l'emmène jusqu'au kiosque
Nous nous asseyons, j'attends qu'elle parle la première, je la vois dans ses pensées
.... Tout va bien Lise ?
Sortant de ses réflexions, elle me sourit ....... Ils ont une manière particulière de parler, je n'ai rien compris
Je souris ....... Tu t'y feras, au début j'avais toujours l'impression d'être transparente. Si tu suis bien, tu arrives à comprendre
.... Ils parlaient de quoi ? Tu as eu l'air de savoir
Je me serre contre ma cousine et glisse mon bras sous le sien ....... Ma chérie, en gros Alexandre demandait la permission à manou de se déclarer
..... Se déclarer de quoi ?
J'éclate de rire ....... De te déclarer sa flamme.
Lise tourne la tête, elle rougi, les yeux brillants elle demande d'une toute petite voix ....... Tu es sûre ? Il va le faire ?
..... Alors peut-être pas aujourd'hui ma chérie, mais je crois que c'est sur la bonne voie.
..... Pourquoi il a parlé du jardinier ?
J éclate de rire ......... Pour dire que s'il se prenait un râteau, en gros si tu le repoussais, il m'en voudrait puisque j'ai dit que de ton côté tu étais prête.
..... Oh Méli, j'ai le trac.
Elle prend ma main et la pose sur son cœur ......... Regarde je crois qu'il va exploser
Je ris à en pleurer ....... Ma chérie, c'est ça l'amour.
..... Je ne sais pas quelle attitude avoir, je vais être sur le qui vive
..... Surtout pas ma Lison, reste-toi, c'est comme ça qu'il t'aime, malicieuse. Ils aiment la joute oratoire
.... C'est quoi ?
... Ils aiment qu'on les taquine, qu'on réponde avec malice, qu'on plaisante dans nos réparties, jamais de réflexions désagréables, pas de mauvaise humeur. Tu comprends ?
..... Oui d'accord j'ai compris.
..... Lison ne dit pas qu'on en a parlé, ce sont nos secrets de filles, comme eux, t'inquiète, ils parlent de nous.
..... Ils se racontent tout ?
.... Tout non, ils ont de la pudeur, mais comme nous ils se parlent. Ils sont comme frère, comme nous, nous sommes comme sœurs.
Elle dépose un baiser sur ma joue ........ Merci Méli. Pourquoi ai-je été si méchante avec toi ?
.... C'est fini Lise, tu as pris conscience, tu as mûri, c'est ça l'essentiel. Tu es une belle personne ma chérie
Au milieu de l'allée, je vois les hommes arriver ........ Lise reprends-toi, ils arrivent.
Matthieu demande si tout va bien, prompt, je réponds en souriant ........ Lise me disait que le nouveau standard est super.
Matthieu sourit ...... J'espère bien qu'il est à la convenance des standardistes au prix où il m'a coûté
Je souris...... Monsieur Jorelle, à bon personnel, bon outil
Matthieu ...... Exact, je commence à avoir une belle équipe qui roule
Alexandre s'est assis à côté de Lise, direct il a entouré ses épaules de son bras, et l'a attiré à lui.
Lise ...... Matthieu, c'est vrai que je suis bien, enfin toujours je revis, et je vous remercie vraiment du fond du cœur.
Matthieu ...... Elise, il faut laisser les choses se faire, il y a toujours un revers de médaille, dans le mauvais comme dans le bon. Je jette les néfastes sans regret, et ne garde que le favorable
Lise fait oui de la tête et murmure ...... Est-ce que je suis vraiment favorable ?
Matthieu avec gentillesse sourit à Lise ......... Il faut croire que oui, puisque vous avez intégrez mes équipes !
Tout doucement, dans un murmure à peine audible ....... Merci Matthieu
Je peux percevoir la gêne de ma cousine, sa timidité vis-à-vis de mon mari, j'essaie de réanimer sa petite flamme
..... Bon monsieur Jorelle, quel est le programme ?
..... Si madame Jorelle n'est pas trop fatiguée, nous pourrions aller nous promener, et ce soir aller écouter du jazz. Le programme te satisfait ?
.... Impeccable monsieur Jorelle.
Alexandre ...... Et toi little heart ça te convient ?
Lise ...... Mais oui carrément. On peut aller à Montmartre ? Non parce que la dernière fois, la balade était heu comment dire simplifiée.
Alexandre rit ...... Simplifiée est très raccourci, je dirais plutôt anéantie.
Les deux hommes de concert se lèvent, et chacun leur bras autour de nos épaules, nous reconduisent au domaine.
Avec Lise nous montons, nous coiffer et nous laver les mains. Je demande
..... Ça va ma Lison ?
Elle sourit les yeux brillants ....... Oh ma Méli tu ne peux savoir le bonheur que je ressens. Tout m'arrive d'un coup.
Sans que je m'y attende, elle éclate en sanglots. Je reste interdite quelques secondes et la prends dans mes bras.
..... Bah ma Lise alors !
Au travers de ses larmes, elle rit et m'embrasse ........ Oh ma Méli
..... Oui allez sèche tes larmes, ton mec va croire que je t'ai fait de la peine.
Elle hausse les épaules ...... Mais non tu es bête
Je lui sors ma trousse de maquillage, vite fait elle rectifie son maquillage qui a un peu coulé, nous descendons bras dessus, bras dessous et retrouvons tout le monde au salon.