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11 octobre 2002

Le retour de Ghyslaine

Octobre est là, l’humidité automnale aussi. Depuis plusieurs jours il pleut sans discontinuité. Nous n’avons pas remis les pieds à Neuilly, depuis un mois et n’avons aucune nouvelle de Maryse. Matthieu ne m’a parlé de rien, et je ne demande rien non plus. J’ai juste l’impression qu’on ne retournera plus dans cette belle demeure, certes un peu ancestrale, mais avec tellement de charme.

D’avoir connu la tante, volubile, souriante toujours agréable avec les uns et les autres, et la découvrir sous son nouveau jour me poigne au plus profond.
J’en veux terriblement à cette bonne femme qui nous prive de la comtesse, sa méchanceté n’a d’égal à sa fourberie. Matthieu lui a offert un emploi bien rémunéré et de premier choix. La tante n’étant pas contrariante, elles auraient toutes les deux pu avoir une vie tellement plaisante.

Nous sommes souvent chez manou et Patrick, ou chez tonton et tata. Il nous arrive de les inviter à tour de rôle, mais voilà plus rien n’est pareil.

Margaux depuis hier est fiévreuse, Clara a beau me réconforter, je me fais du souci.

Je téléphone à Alexandre, Sophie promet d’informer le médecin, de mon appel

En rentrant de déjeuner, Alexandre m’appelle. Il me demande ce qui me tracasse. Je lui explique que Margaux est fiévreuse, qu’elle ne mange pas beaucoup et a un sommeil agité.

……. Bien je vais passer la voir !

…… Merci Alexandre.

Je raccroche un peu rassérénée.

Le soir Clara m’apprend que le docteur est venu ausculter Margaux, elle a une rhinite et une poussée dentaire.

Je prends ma fille et l’emmène au salon. Je la berce en lui murmurant de tous petits mots, je la rassure en anglais.

De ses grands yeux fiévreux elle me regarde et m’offrant son petit visage triste. Mon cœur de maman se serre devant le regard plein de détresse de mon enfant.

Cette semaine, précisément le jour des quatre mois de ma puce, Matthieu et Sophie ont rendez-vous chez le notaire.

La jeune femme est rayonnante.

Je les attends à l’appartement, Matthieu m’a proposé de ne pas aller au bureau, ils rentreront déjeuner avec moi, et nous irons au travail dans l’après-midi, en déposant Sophie au cabinet médical

Je m’occupe de Margaux, lui prends son bain. Elle barbotte dans l’eau en poussant des petits cris joyeux. On remarque deux petites perles dans sa bouche de bébé. Alexandre me dit qu’elle est grave en avance pour faire ses dents.

En voulant la sortir, pour ne pas qu’elle ait froid, elle se met à crier. Je l’enveloppe dans son peignoir éponge en la rassurant

Clara me sourit …… Elle n’aime pas quitter le bain.

Je souris à mon tour. …… Ah, ah mademoiselle Jorelle, on fait des caprices ?

Je l’habille, la pouponne, peigne ses petits cheveux et termine sa toilette par de l’eau de toilette spéciale bébé

Assise dans le fauteuil, Margaux sur mes genoux, je la tiens par ses petites mains. Elle maintient sa tête droite. Alexandre me dit qu’elle se développe bien. Je suis fière, elle est si belle. Ses grands yeux clairs comme son père me regarde en faisant la moue.

…….. Madame Jorelle, voulez-vous que je fasse manger la petite ?

Je lève la tête, Clara est dans l’embrassure de la porte.

….. Heu oui, je veux bien, je vais aller me préparer.

Je tends l’enfant à la nurse et vais me maquiller et me coiffer. Au moment où je sors de la salle de bains, Matthieu et Sophie arrivent. Nous passons à table

Le repas est joyeux, Matthieu taquine Sophie qui répond légèrement.

Il est prévu que Marc commence les travaux dès lundi. Ce qui va bien arranger le couple, Gy m’ayant confié que les affaires étaient très calmes en ce moment.

Nous prenons le café au salon, Sophie s’est éclipsée. Mon mari m’apprend, que profitant d’être chez le notaire, il a fait faire un contrat de mariage à Sophie.

En arrivant au bureau, je mets le perco à chauffer et prépare une tasse. Je sais Patrick absent, il est en tournée dans quelques agences.

En ouvrant ma boite courriers, mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Un rappel me fait savoir que je n’ai toujours pas validé mon inscription à la Fac. Je m’empresse de taper mes codes, enregistre mes numéros de carte bleue et ouvre le portail. Le calendrier, est le même que l’an passé, le premier vendredi de chaque mois. Evidemment j’ai loupé les cours de septembre et d’octobre.

J’enregistre le calendrier et l’imprime. En raison du premier novembre, le cours est reporté au neuf. Ouf ! Je n’ai pas perdu grand-chose. Sachant que le cours de septembre, est plutôt une présentation, et le deuxième des explications sans devoirs.

Je téléphone à mon amie, son retour approche, et je la sens anxieuse. Je la rassure en lui rappelant que ce n’est pas une inconnue qui s’occupera de son bébé, mais sa propre mamie, et qu’elle a une grande chance de ne pas confier son bébé à une nourrice quelconque.

Ce week-end le temps froid et pluvieux nous maintient à l’appartement.

Ce matin, je suis heureuse d’aller au travail. Bien sûr je suis toujours contente d’être au bureau, mais aujourd’hui Gy reprend. La première chose que je fais en arrivant, la première personne que je vais voir, c’est évidemment mon amie

Elle me reçoit à bras ouverts. Nous rions en nous embrassant. Elle m’entraine vers son bureau

….. Café ?

…. Oui je veux bien, j’arrive seulement

….. Comment ça madame Jorelle ? Il va être dix heures

J’éclate de rire ….. Que veux-tu ton patron n’a pas changé en trois mois. Bon allez dis-moi comment va petit Aurélien

Tout en servant le café dans les tasses, Gy me raconte, qu’il est sage, aussi sage que Quentin bébé. Elle me montre quelques photos.

….. Hé ben ! Ton mari, ne peux pas renier ses fils.

….. Tout comme ta fille, qui est le portrait craché de son père 

….. Je ne sais pas, manou dit qu’elle commence à tirer vers moi.

A mon tour, je déroule les photos sur mon téléphone et les présente à mon amie.

…… Oui c’est vrai, sa petite bouche et son nez retroussé, c’est toi, mais le regard gris clair comme ça, bah je crois que monsieur Jorelle y est pour quelque chose.

Je souris en soufflant sur mon café ………. Et Lise elle est où ?

Gy fait une moue …… Alors là aucune idée, ma belle. Je pensais justement que tu m’aurais appris quelque chose

Je hausse une épaule ….. Comme quoi ?

….. Non rien, juste où est ta cousine. Serait-elle mutée dans un service ?

….. Heu non je ne pense pas, je vais me rencarder, je te tiens au courant si j’apprends quelque chose

…. Tu manges ce midi ?

…. Oui bien sûr, à moins que mon mari contrecarre mes projets.
….. Ok, tu me préviens.

….. Oui bien sûr.

Je rejoins mon bureau, allume mon pc et l’imprimante. Le perco est déjà allumé. J’ouvre la fenêtre du personnel et vais voir à Elise Dumond. Responsable standard. Je m’aperçois qu’elle n’a pas badgé ce matin

Je sais Matthieu en réunion avec le directeur du deuxième. Il me fera signe, quand il sera seul, il va très certainement me demander un café. J’essaierai de savoir où est Lise.

Ce midi avec Gy, nous parlons bébé, bien sûr. Mon amie me remercie, pour le chantier de l’appartement de Sophie. Elle m’apprend que son mari était sans travail précis. Quelques bricoles chez des particuliers, qui ne paient pas vraiment, alors que là, ça va leur faire une belle rentrée d’argent. Matthieu paie correctement.

…… T’inquiète ma Gy, Matthieu a en tête d’avoir une maison, et ton mari n’aura pas le temps de chômer

…… Vous allez déménager ?

En quelques mots je lui explique la situation. La tante qui a changé du tout au tout, et le refus de mon mari de retourner à Neuilly. D’où l’achat ou la location de cette grande maison pour pouvoir recevoir dans la tranquillité, sans avoir de réflexion qu’on envahit l’espace de qui que ce soit. Ghyslaine reste interdite devant mon récit.

Je passe par le standard, pour boire le café avec mon amie.

Le soir à table, je m’enquière à savoir où est placée ma cousine.
Matthieu lève un sourcil, ses yeux clairs me disent que tout va bien.

Ironiquement il me demande, quel poste j’emploie dans la société.

….. Bah, secrétaire de direction, enfin je crois.

Il sourit …… Et en tant que secrétaire de direction, tu n’as pas les pointages ? Les congés ?

Je rougis ….. Heu si bien sûr, mais elle n’avait pas pointer quand j’ai regardé

….. Ta cousine a pris quelques jours de congés, comme madame Germain rentrait, j’ai accédé à sa demande

…. Ah ok, d’accord.

Nous papotons de tout et de rien, avant d’aller nous coucher

Vers dix heures je téléphone chez mon parrain. Une voix toute ensommeillée me répond

…. Lison ?

….. Oui méli

…. Qu’est-ce qui t’arrive ?

…. J’ai la grippe, mais je ne voulais pas m’arrêter en maladie, j’ai pris une semaine

…. Ah ok, je me suis inquiétée

Le nez pris, elle parle difficilement.

…. Tu as vu le médecin ?

…. Alex est passé hier au soir, il m’a fait une ordonnance d’antibios, sirop et gouttes pour le nez

….. Oh comme il est mimi.

Elle rit et tousse en même temps …… Tu es bête.

…. Repose -toi, je te rappellerai

….. Oui Méli, merci.

Je raccroche rassurée, pas qu’elle soit malade, non, plutôt de connaitre motif de son absence.

Le soir j’en parle à mon mari……… Oui Alexandre m’a téléphoné. Tu la note en maladie, aucune raison qu’elle prenne ses congés en maladie.
….. Heu, oui mais il me faudra un arrêt de travail

…. Tu l’auras. Darling, j’ai un peu de travail ce soir, je suis désolé

…. Non va, ne t’inquiète pas. Je vais aller bouquiner, et si tu ne tardes pas trop, tu me trouveras éveillée

Il rit …… Serait-ce une demande déguisée madame Jorelle

….. Monsieur Jorelle, à vous de savoir où sont vos priorités.

….. Entendu madame Jorelle.

Je ris en allant à la salle de bains, me préparer pour la nuit.

En arrivant au bureau, je pense à téléphoner à ma cousine, je n’ai pas de nouvelles. Alors que je mets le perco en route et allume l’imprimante, mon téléphone sonne.

Bureau de monsieur Jorelle, bonjour.

….. Bonjour ma Méli.

….. Ah justement je voulais t’appeler, comment vas-tu ?

….. Je suis au travail. Ça va mieux

….. Pourquoi tu as repris si tôt ?

…. J’ai mon cours demain midi, j’ai dit à Alex, je ne veux pas le louper

J’éclate de rire …….. Oh bah alors ! Mais tu sais tu peux rattraper ce n’est pas bien grave

….. Non, non je ne veux pas commencer à louper.

….. Et tu pouvais le suivre de chez toi, tu es nunuche

A son tour, elle rit ……… Bah cool la cousine !

Nous échangeons quelques minutes et décidons de manger ensemble ce midi.

La semaine est bien définie, sauf contretemps, le mardi et vendredi je mange avec ma cousine, les autres jours avec Gi.

Depuis deux jours, je ne me sens pas bien. Une boule à l’estomac m’empêche d’être tranquille.

Ce soir au lit, Matthieu fini par me demander ce qui me préoccupe. Craignant sa réaction, j’essaie d’esquiver et invente un petit embarras gastrique

Il se redresse, tourne mon visage vers lui …….. C’est toute la confiance que tu as ?

Je sens les larmes monter, je respire le plus calmement possible.

Matthieu me prend dans ses bras ……. Dis-moi ce que tu as !

….. Comment on fait pour vendredi ?

…. Il y a quoi vendredi ?

….. C’est le premier novembre.

….. Oui et ?

Je m’agace ………. Généralement on va tous sur la tombe de ma mère

…… Doucement darling. Et qu’est-ce qui empêche ?

D’un bond je m’assois dans le lit ………… Non mais oh, tu crois que je vais y aller avec mon père et l’autre ? 

Matthieu me dévisage. …… Et tu comptes faire quoi ?

….. Bah justement je n’en sais rien.

….. Alors dors, nous avons deux jours pour réfléchir.

Le sommeil tarde, cette question me perturbe, sans que je puisse trouver de solution, sauf celle d’y aller seule samedi ou dimanche. Mais comment savoir s’ils ne feront pas pareil. Comment savoir si on ne va pas les croiser au cimetière ?

Quand je pense que depuis le baptême je n’ai aucune nouvelle de mon père. Il ne connait même pas sa petite fille qui va sur cinq mois. Ah ! le cinéma qu’il m’a fait quand il a appris qu’il allait être grand-père. Que du vent. Et cette pute qui est toujours chez eux, paradant dans ma chambre de jeune fille. Minaudant à la table familiale.
J’ai une telle haine envers elle, que jamais plus jamais je n’aiderai quelqu’un. A part ma Gy en qui j’ai une immense confiance. C’est ma seule et véritable amie.
Ce midi, je demande à Lise si elle est au courant pour la journée de demain.

…… On va chez manou ! Pourquoi ?

….. Et tu sais si mon père sera là ?

…… Ah non, aucune idée, tu veux que je demande à manou ?

….. Non pas grave

….. Méli, je vois bien que tu es contrariée depuis quelques jours.

….. Disons que je n’aimerais pas tomber sur eux, je crois que je vais plomber la journée.

Elise éclate de rire …… Mais non allez !

Je laisse Lise à la porte du standard, et lui promets de venir boire un café dans quelques instants.

Je téléphone à manou, le cœur battant

….. Allo ?

….. Manou !

….. Oui ma puce, comment vas-tu ?

…. Bien manou et toi ?

…. Bien ma puce merci. Qu’est-ce qui t’amène ?

….. Manou, demain tu as invité tonton et tata.

….. Oui bien sûr, et vous aussi, Matthieu ne t’a rien dit ?

….. Heu bah non justement.

…. Patrick a dû lui en parler ce matin, il te tiendra au courant ce soir je pense

….. Manou il y aura qui ?

….. Pierre et Patricia, ta cousine et son fiancé et vous pourquoi ?

…. Parce que je n’aimerais pas me trouver avec mon père et sa gonzesse

…. Ma puce, ton père nous n’en n’avons plus beaucoup de nouvelles.  

…. Bah j’espère qu’elle n’amènera pas sa gueule demain

J’entends le rire de manou ……. Non ma puce !

…. Ok manou merci à demain.

….. A demain.

Je raccroche un peu rassérénée et vais rejoindre ma cousine au standard. Je lui apprends que demain manou a eu la délicatesse de ne pas inviter mon père

….. De toute façon Méli, il a un peu coupé les ponts avec notre famille

…. Tes parents non plus ne les reçoivent pas ?

…. Mon père les a invités à plusieurs reprises, et chaque fois ils ont un prétexte, mon père a laissé tomber

Je hausse les épaules tout en remuant mon café ……….. Et ben, cette pute aura foutu un beau bordel !

….. Passe à autre chose Méli, tu as ta fille, un mari en or, tu as manou de ton côté et puis ton horrible cousine

Elle finit sa phrase dans un éclat de rire, je suis obligée aussi de rire

…… Ma cousine est toute nouvelle, je la découvre de plus en plus et de jour en jour. Disons que je retrouve la cousine que j’ai toujours adorée.

….. Ah bon pourquoi tu en avais une autre ?

Nous rions ………. Non elle est morte, c’était une Lison-chiffon qui ne valait pas un clou

Je l’embrasse et retourne à mon bureau, soulagée. Je tape les quelques lettres du dictaphone de Matthieu, et porte le parapheur à Patrick qui est rentré de province

…… Ah Mélissandre, comment allez-vous ?

….. Bien, et vous Patrick ?

…. Bien, mon petit, merci. Demain vous venez déjeuner.

…… Oui j’ai eu manou au téléphone.

….. Un problème ?

Je pique mon fard ……. Heu non, enfin je voulais savoir s’il y aurait mon père.

Patrick sourit ……. Nous n’allons pas gâcher cette journée, déjà pleine de tristesse. Non ?

Je murmure ….. Oui, merci Patrick

Je reprends le parapheur, avant qu’il ne voie mes yeux s’emplir de larmes.

En allant chez manou, je ne suis pas vraiment tranquille. Qui me dit qu’ils ne vont pas passer ?

Ma grand-mère nous reçoit avec sa gentillesse habituelle. Tonton et tata sont déjà là avec les jeunes.

Tata semble déçue que nous n’ayons pas Margaux

….. Je n’allais pas l’emmener au cimetière tata.

…… Non bien sûr je comprends.

Nous passons à table rapidement. Le repas n’est pas vraiment joyeux, mais nous ne pouvons pas dire qu’il soit triste non plus.

Nous partons dès le café avalé. Matthieu a commandé une jolie composition de fleurs que je dépose au pied de la tombe. Mon cœur se serre. Je retiens mes larmes, en pensant que ma fille ne connaitra jamais sa mamie, et qu’elle n’a pas de grand-père non plus.

Nous ne restons pas très longtemps. Manou dépose des fleurs, tonton un énorme chrysanthème, Lise et Alexandre une belle plante rose dont j’ignore le nom. D’un coup la tombe ressemble à un mini jardin tout fleuri.

Matthieu enlace mes épaules ………. Ça va darling ?

….. C’est toujours un peu dur, de savoir ma mère six pieds sous terre.

Il resserre son bras et m’attire à lui sans rien dire. Il me reconduit à la voiture. Les jeunes montent avec nous comme à l’allée, tandis que tonton et tata montent avec Patrick et Manou.

Manou fait servir du café, nous nous réchauffons rapidement. L’après-midi est plus animé. Alexandre y va de sa verve taquine.

Manou demande à l’assemblée ……… Vous allez diner avec nous les enfants.

Tonton et tata acceptent, je regarde Matthieu. Il m’envoie son sourire qui tue ……. Avec plaisir manou

Manou …….. Vous auriez eu la petite, vous auriez pu coucher là !

Matthieu ……. Que décide ma femme ?

….. Heu bah, on peut aller la chercher ?

Manou ……… Mais oui, il n’est pas tard, vous avez le temps.

…… Oui mais Clara elle dormira où ?

Manou sourit …….. Dans le bureau, et puis Lise et Alexandre peuvent dormir là aussi !

Alexandre éclate de rire ……. Manou espérez-vous me faire pêcher avant le mariage ?

Nous rions, ma grand-mère taquine riposte ………. Loin de moi cette idée, tu peux dormir dans le salon, le canapé à fleur se convertit.

…….. Je vous remercie manou, je rentrerai, mais si Lise accepte de dormir chez sa grand-mère, alors demain je m’invite

Manou ….. Voilà qui me semble parfait !

Patrick ……. Vous n’allez pas à Neuilly ?

Avant que quiconque réponde, Matthieu de cette voix froide qui m’impressionne toujours autant répond ……. Certainement pas !

…… Vous n’avez pas de nouvelles ?

….. Non, et cela m’importe peu. Tant que sa mégère sera à son service, ta sœur continuera sa vie sans nous.

Un froid tombe dans la pièce. Alexandre par une plaisanterie, fait revenir l’ambiance. Matthieu décide avec son cousin d’aller chercher notre fille et sa nurse

…… Profite de ta grand-mère, nous faisons l’aller-retour.

Je lui souris en guise de réponse. Je suppose qu’il a besoin de s’isoler avec son cousin pour parler. Je sais qu’il me dira après. Avec un prétexte futile, je préviens que je sors.
Manou …… Tu vas où ma puce ?

…… Juste à la pharmacie, acheter de la lotion pour la puce
Je me tourne vers Lise …….. Tu viens avec moi ?

….. Oui bien sûr.

J’attrape le bras de ma cousine. Sur le trottoir je lui dis en riant …….. Allez avale ta fumée.

Lise rit ……. Merci ma Méli

Nous allons tranquillement sur le boulevard, pour la forme nous nous arrêtons à la pharmacie, j’achète de la lotion et du lait de toilette.

….. Nous passons par la maison de Manou ?

…. Oui si tu veux.

Nous faisons le grand tour et allons devant la maison de notre grand-mère. Malgré moi un petit serrement au cœur se fait sentir.

Lise ……. J’aimais bien cette maison, elle ressemblait davantage à manou

…. Disons qu’on l’a toujours connue ici. Sa nouvelle maison est à son image aussi

…. Oui bien sûr, mais plus cossue, plus …. Heu, plus riche quoi.

J’éclate de rire ……. Disons que les moyens ne sont pas les mêmes

Elise allume une nouvelle cigarette. Nous devisons gentiment et accélérons le pas, il fait froid, une espèce de brouillard descend sur nos épaules. Peu de monde se promène

En rentrant, Lise va directement aux toilettes. Je la suppose à se rincer la bouche et se laver les mains, j’ai envie de sourire

Les hommes arrivent, Margaux dans les bras de son parrain babille. Manou fait assoir Clara. Patrick sort verres et bouteilles, il sert l’apéritif.

Margaux passe de bras en bras, elle rit en poussant des petits cris, et s’énerve un peu. Je laisse faire, pour une fois qu’elle peut profiter de tout le monde, et surtout qu’elle commence à comprendre.

Tout en sirotant mon martini, j’écoute un peu tout le monde. Matthieu explique que nous sommes allés visiter une maison de maitre sur Neuilly. Il décrit le grand portail en fer forgé, le luxurieux jardin, et la maison par elle-même.
Patrick lève un sourcil étonné. …… Elle est à vendre ?

Matthieu …… Pas vraiment, elle est à la location, mais nous pourrions l’acquérir je pense

….. Ce n’était pas la maison des Goilons ?

…. Il me semble que si !

…. Ah oui, belle demeure !

Tata ….. Vous allez déménager ?

Matthieu sourit ……. Ma femme ne veut pas quitter l’appartement, nous aurions pu avoir une maison de week-end.

Manou …… Vous n’irez plus à Neuilly ?

…… Neuilly domaine, pas de sitôt. Malgré tout, nous avons besoin Mélissandre et moi, de prendre du repos le week-end, dans le calme et la sérénité

Manou hoche la tête …. Oui je comprends

Margaux met fin à cette conversation en poussant des cris. Je me tourne vers Clara

…. Je pense qu’elle a faim.

La jeune femme rougit, et se lève, elle prend la petite des bras de tata, manou accompagne la jeune femme à la cuisine

En revenant manou, fait remarquer que cette demoiselle est bien mignonne. Je souris, personne ne relève

Nous passons à table, les conversations se tendent vers cette nouvelle demeure. 

Vers vingt-trois heures, tonton et tata nous quittent, nous les embrassons, Patrick les raccompagne jusqu’au portail. Alexandre nous quitte à son tour pour rejoindre son appartement, promettant d’être là demain.

Avec Lise nous allons à la salle de bains, j’ouvre la fenêtre et m’assois sur le bord de la baignoire. Lise allume sa clope. Nous pouffons de rire.

….. Dis, ma Lise, fais attention, parce que même si tu te laves les mains et que tu manges un bonbon, la clope sent dans tes cheveux et sur tes fringues.

Elle hausse une épaule ….. Oui je sais, mais je fais attention.

Je me démaquille, et commence à me déshabiller pour mettre un pyjama qui reste chez manou.

Une petite émotion me prend, le lit de maman a été repeint dans un rose tendre, ma fille dort à poings fermés.

Je me couche en écoutant sa respiration. Matthieu me rejoint, je le regarde se déshabiller.
….. Tout va bien darling ?

….. Oui pourquoi ?

Il fait non de la tête ….. Je peux demander ?

Je souris ….. Mais oui bien sûr.

Nous nous endormons blottis l’un contre l’autre.

Les petits cris de Margaux me réveille, je mets quelques secondes à comprendre. Je vais chercher la petite et la mets dans le lit avec son père.
A la cuisine, je prépare son biberon et l’apporte à Matthieu, ma fille sur le ventre de son père, la tête relevée le regarde avec ses grands yeux ouverts.

Matthieu redresse sa fille et tend la main, je lui donne le biberon et me recouche auprès de mes deux amours.

Nous nous levons, Margaux dans les bras de son père babille toute joyeuse. A la salle à manger, une jeune femme nous sert notre déjeuner. Manou nous rejoint et nous embrasse, elle prend la petite des bras de son père.

….. Déjeunez tranquillement Matthieu.

Mon mari sourit et remercie manou. Je demande où est passé son mari

….. Il arrive, il était sous la douche. Voulez-vous aller faire un petit tour de marché ?

…. Oui bien sûr, tu veux chéri ?

…. Pourquoi pas ?

Patrick nous rejoint, il nous embrasse et se sert un café ……. Bien dormi les jeunes ?

Je souris ….. Oui merci Patrick.

Clara arrive et se dirige vers la petite …….. Voulez-vous que je la prenne madame ?

Manou sourit. ……. Je l’ai si peu, laissez-là moi.

Alexandre arrive, il prend le temps de boire un café.

Nous laissons Margaux avec Clara à la maison, pendant que nous allons tous ensemble au marché. Alexandre me fait rire

….. Manou, laissez-moi vous porter votre panier

….. Merci mon grand !

Ma main froide dans celle chaude de Matthieu, nous déambulons entre les étalages. Je remonte mon col de manteau, et glisse mon autre main dans ma poche.
Enfin une bonne heure après, manou prend le chemin du retour, nous entrainant à sa suite.

Cette balade ne m’a pas vraiment comblée, et pas rassurée non plus. J’avais tellement peur de tomber au détour d’une allée sur mon père et elle.

Pour ce midi, nous nous régalons de beaux colinots sauce hollandaise.

Le temps dehors ne nous incite pas à sortir, nous restons au chaud dans ce salon cossu, à parler de tout et de rien. Du mariage de ma cousine, de celui de Sophie. Des fêtes de fin d’année, et là mon pouls s’accélère.

Il sera décidé que le réveillon de Noël sera célébré chez manou et Patrick, ainsi que le lendemain. Le jour de l’an pose problème, chez nous à l’appartement, même si la salle à manger est de belles dimensions, nous nous trouverions malgré tout à l’étroit.

Alexandre …….. Je suis certain que ma future belle-mère serait ravie de nous recevoir

Lise …… Ah oui c’est même sûr, maman adore cuisiner

Alexandre …… Nous nous inviterons donc !

Avec Matthieu, nous partons en début de soirée, embrassant manou et la serrant dans mes bras.

Nous finissons notre soirée devant le poste de télévision. Dès le générique Matthieu me propose d’aller nous coucher

Il se lève, me tend la main, et sans me lâcher, nous passons par la chambre de Margaux qui dort à poings fermés.

Cette semaine au bureau je suis presque surbookée. Le téléphone n’arrête pas de sonner. Le standard n’arrive pas à sélectionner les appels inutiles, plus la tonne de courrier de Patrick et mon mari, je n’ai pas une minute pour souffler.

Je vois arriver vendredi avec grand bonheur, je suis fatiguée et compte bien me reposer ce week-end

Ce lundi en raison du onze novembre, nous ne travaillons pas. Nous allons nous rendre compte des travaux à l’appartement de Sophie qui d’après Marc sont bien avancés.

Le parquet des trois chambres, a été poncé et vitrifié. Ils sont magnifiques. Tout est peint en blanc. Dans la grande chambre, un mobilier moderne, pas d’armoire, juste une commode. Dans le renfoncement un grand dressing. Les fenêtres sont habillées de jolis voilages fins, une dentelle bordant le bas.

L’autre chambre est vide de meuble. Le salon salle à manger, agrandi par la petite chambre, est contemporain chic.
Un canapé d’angle convertible, en tissu gris perle, des meubles couleur miel. Au mur, des étagères placées en décalées sont du plus bel effet. Une énorme horloge design. Le côté salle à manger est meublée avec goût. La longue table blanche aux pieds noirs bien carrés, les chaises en simili blanc, ont aussi les pieds noirs. L’enfilade au portes blanches, le dessus noir. L’ensemble est tout simplement sublime.

Je reste muette devant la salle d’eau. Une douche à l’italienne, carrelée en tout petits carrelage beige et marron, au sol comme des dalles dans le même ton. Les matériaux sont vraiment beaux

La cuisine est en montage, mais elle promet d’être jolie et pratique. Cadeau de Matthieu, il a tenu à de la bonne qualité. Sur le balcon, un faux gazon deux gros pots rose contenant un arbuste chacun.

En redescendant, je ne peux m’empêcher de féliciter mon mari, pour son bon goût.
….. Marc m’a bien aidé, puis nous nous sommes assistés de catalogues.

….. En tout cas quand on a connu l’appartement, et qu’on le voit maintenant. C’est sublime.

Il sourit et me propose d’aller manger au restaurant. Notre journée, se termine par de tendres ébats amoureux. Je repose dans les bras de mon mari, en reprenant mon souffle.

….. Madame Jorelle, qui m’aurait dit !

Je cache ma tête sur son torse, en rougissant légèrement. Matthieu éclate de rire.

Ce matin tout en conduisant, Matthieu m’apprend qu’il doit partir en Alsace pour quelques jours.

Mon cœur saute dans ma poitrine. Je n’aime pas quand il part, je n’aime pas le savoir loin de moi.
…… C’est quoi quelques jours ?

….. Je pense partir demain et rentrer vendredi

….. Et tu vas faire quoi là-bas ?

….. Voir pour ouvrir une boutique, il y a de la demande et pas de possibilité. Ce sera un bon marché.

….. Pourquoi c’est toi qui pars ?

Je vois son profil, et remarque son sourire …… Parce que je suis le patron darling

Je me renfrogne dans le coin de la portière. Ma belle humeur est envolée.

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